samedi 17 août 2013

Swing Wespelaar 2013 ( day 1) - Wespelaar, le 16 août 2013

Swing Wespelaar édition 26, toujours gratuit, toujours impeccablement organisé, toujours une cohorte de bouffeurs de Mora frikadellen, devenues frikandellen, met pindasaus, effectuant leur pèlerinage annuel du côté de la Sint-Luciakerk (ils savent que  l'événement est gratuit...), toujours 49/50 connaissances à saluer!

19:10, coup d'envoi, Doghouse Sam and his Magnatones.
Un trio belgo-batave, Wouter "Doghouse Sam" Celis: Guitars, lead Vocal, Harps - Jack Fire "O Roonie" :Upright bass, backing vocal - Franky Gomez: Drums, backing vocal.
Un CD en 2012, 'Buddha Blue', des scènes blues de renom ( Peer, Gevarenwinkel...) , une tonne d'expérience acquise au sein de groupes divers ( The Rhythm Bombs, The Seatsniffers, The Wild Ones, Ronnie Dawson, Hobo Jungle, Tee, Elmore D etc...), Doghouse Sam & co vont charmer, pendant plus d'une heure, la plaine avec un mix de blues, swing, boogie, rootsy rock uit den oude doos.
Un premier swing blues qui balance, 'Can't quit pickin on me' sera suivi de 'Lots to do and little time', toujours sans tralala, a genuine basic and raw blues sound enthousiasmant.
Pour illustrer la fable du lièvre et de la tortue,  'Sit down and rest awhile', à l'origine un gospel ( Original Blind Boys of Alabama), précède le secouant petit Fats Domino  rock ' 'I'm ready' .
Slide time with ' Back in the  ring'.
 La contrebasse, caressée d'un archet, ébauche une entrée en matière grinçante, mais bien vite la plage se colore de teintes country blues leste.
Sam: people, it's time to get nasty, shake your ass:  'Let's get it on' .
Il ramasse son Mississippi harp qui traînait près des fûts de Franky pour lâcher un instrumental labellisé  'Stompin'.
Un roulement de tambour guerrier, boum boum boum ..., le tribal ' One less thing' , décoré d'un solo Tefal inoxydable de Mijnheer Gomez, catalogué best drummer from the Netherlands en 2010.
Ready to jump?
Je remonte les manches, go..' Roll up my sleeves' , c'est pas du plastique, mais de l'authentique et si la panade présente  un léger goût CCR,  personne n'a parlé de lyncher le chef-coq!
'Step it up and go' ronronne joyeusement puis Sam s'avise de la présence de kids dans l'assistance, couchez les, car  le caractère libidineux de 'Love to spend' ne convient pas à leurs naïves oreilles.
Un final éjaculation précoce pour embrayer sur un nouveau swing,  'Why' .
Une version galopante de 'Crossroads' avant de s'attaquer à John Lee Hooker, 'Going mad blues' .
Nog eentje, regardez le jouet, une guitare construite à partir d'un bidon d'huile frelatée, ça change des cigar boxes, deux ou trois cordes, une slide, 'Ain't got time' ressemble vachement aux exercices artisanaux  du Reverend Peyton.
Originalité, il débarrasse la conserve de son couvercle et l'utilise comme mégaphone pour terminer furieusement.
Solide band, costaud le concert!

Grainne Duffy
Pas trop connue dans nos contrées la jolie Irlandaise a fait un tabac à Wespelaar.
Imagine une frêle créature dotée d'une  soulful voice, rocailleuse à souhait, le nom de Bonnie Raitt est souvent mentionné, à juste titre. Elle manie la guitare comme un bluesman chevronné et dirige un  band de jeunes loups aux dents longues et griffes acérées: à la gratte, Paul Sherry, auteur d'un album sous son nom ( 'To the bitter ends') - basse, le moins juvénile, Davy Watson ( The Male Caucasians, Jon Nichols band, The Bogey Boys...) et aux  drums, Eamon Ferris ( The Wise Guys).
Grainne a sorti deux albums, le dernier en date, ' Test of time'.
Elle ouvre avec 'Drivin me crazy' , un blues rock ayant rendu fou quelques mâles passablement imbibés.
Avec le remuant 'Rock me baby',  la belle aura conquis 99% du public, le dernier pourcent estimant que le British blues, c'est pas du blues.
'What am I suppposed to do?', rien Grainne, c'est parfait, just play!
'Let me in' puis le midtempo with a tinge of country, ' Each and every time', suivent la piste tracée par d'autres bluesy chicks... Jan James, Beth Hart, Joanne Shaw Taylor ou Dani Wilde.
' Falling for you', les titres se succèdent, la foule afflue pour se coller au pied de la scène, Jean-Marie te souffle judicieusement, elle est peut-être moins flamboyante et tape-à-l'oeil qu'Ana Popovic, mais son Irish blues ( and charm) est diantrement efficace.
Pointons:  'Everyday' la première plage de l'album sorti en 2012, une tasty ballad aux relents soul et  ' Good love had to die' , le blues pleurnichard, aussi sentimental que les meilleurs Fleetwood Mac époque Mike Vernon.
Le solide 'Reason to be' (titre à vérifier) précède une formidable version du 'Wild horses' des Stones.
Wespelaar, we' ve got a guest...le guitariste Yves Vandermotte, du Rory Gallagher tribute band, Bullfrog Tattoo, se joint à l'équipe pour envoyer un 'Love like a man' survolté.
Une petite pluie sournoise arrose la plaine, personne ne songe à quitter son poste, 'Bad to worse' prédit Grainne avant de tous nous tuer avec un 'I'd rather go blind' mémorable.
Encore une, people, thanks for coming, 'Time's not enough' aux nuances Southern rock.
Un signe de l'organisation, un doigt levé, one more, ce sera ' Test of time'.
File au merchandising où Miss Duffy souriante signe ses albums tandis que les boys s'attaquent à un fût de Primus!

Keith Dunn Band
Troisième apparition du gars de Boston au Swing, tu as eu la chance d'assister au concert de 2009.
Même lineup en 2013: Renaud Lesire: Guitar - Bart De Mulder: Guitar - Alex Lex: Drums.
Détail non négligeable pour les pros: Lesire, plays a Gibson ES135 Guitar through a late 1980s Fender Bassman!
Les pas contents de tout à l'heure trépignent, enfin, on va entendre du vrai blues... du trance blues dit la fiche, d'accord, mais avec pas mal de plans Chicago!
' Heart's desire'  ouvre, la deep soul voice, légèrement brésillée de l'élégant Keith, s'appuie sur une tapisserie sonore groovy et bien épaisse.
Roger, un connaisseur, te signale que Bart tripote anormalement  l'ampli, pour lui le son n'est pas top, en bas, on n'a rien remarqué, tout baigne.
Une seconde volée tout aussi soignée, un harmonica bouillonnant, une voix caressante, un blues chaloupé et cool ...it feels so good fredonne le costaud.
Tout irait pour le mieux si un faible crachin n'était venu arroser le village.
Je tourne depuis 5 ans avec cette formation, l'équipage est soudé désormais!
Effectivement, le moteur ronronne comme une chatte allongée près de la cheminée, les passages à la vitesse supérieure se passent dans la fluidité, la voix dégage une impression de sensualité donnant quelques idées à une rousse d'outre-Moerdijk ( 55 balais),  ayant troqué ses sandales contre une Primus et te regardant d'un oeil de bovin salace.
Tout roule.
Lesire aux vocals pour une plage empruntée à Louisiana Red, malheureusement un vilain nuage se déchire au dessus de nos crânes pour jouer au trouble-fête.
Des voisins se tirent direction la buvette, protégée par une toile, tandis que Keith annonce un boogie, bientôt suivi de 'Trouble is going on' à l'amorce 'Christo Redemptor' de Charlie Musselwhite.
Solide morceau!
Accélération brusque, 'Deep in my heart for you',  et 'Strange land' une  triste histoire de vagabond, style le Juif errant.
Changement de style, un petit rock  à la Fats Domino pour revenir aux thèmes éternels des pauvres bluesmen, les nanas qui vous quittent après avoir vidé votre portefeuille et toutes les canettes de Budweiser!
Entretemps la faible ondée s'est transformée en drache assommante.
Direction le débit de boisson, on est 968 à avoir eu la même idée, le tapage des conversations t'empêche de discerner ce que jouent les musiciens, il est minuit dix, ta première soirée au swing va prendre fin sur une fausse note, sorry Keith!