dimanche 6 janvier 2013

Finale Zennetoer 2012/2013 au CC 't Vondel, Halle, le 5 janvier 2013

Apothéose du sixième Zennetoer dans le magnifique Vondel à Halle.
Pour deux maigres euros, tu verras les cinq finalistes, rescapés d'une série de rudes présélections et, pendant que le jury, armé ( chaque membre) d'un six-pack de houblon d'une marque non citée, délibère après l'ultime épreuve, les spectateurs auront droit à un sixième groupe, non retenu pour la finale, mais récompensé comme meilleur perdant lors des qualifications.
Au palmarès de ce concours figurent quelques groupes pas idiots: Zonko, Aedo, Lapaz, Too Much and The White Nots et Let Lewis Live.

20:10 un barbu, de vert vêtu, vient présenter le jury, nous expliquer le mode d'emploi du vote des spectateurs et annoncer le début des hostilités, sur scène PolarJacket, les vainqueurs du critérium s'étant déroulé à Dilbeek.
Sont quatre: Reinhard Deman (Vocals) - Andy Maes (Guitar) - Steven de Prins (Bass) - Gerwin François (Drums), ils ont décidé d'enfiler le vêtement hivernal début 2011, ils se sont distingués au 'Comma Rocks' Rally, se sont retrouvés nominés ' talent van het jaar' chez Cutting Edge et, après leur prestation de 20 minutes d'hier, on peut affirmer, sans hésitation, que ce quatuor a un bel avenir devant lui.
Ils qualifient leur cocktail d'indie/post-rock atmosphérique, c'est pas  débile, mais ne va pas les comparer à Sigur Rós ou à Mono, leur magnifique premier titre, ' III-Fated', s'il sonne post-rock, est décoré de subtils éléments soul à la Jamie Woon.
Incroyable qu'un groupe n'ayant pas deux ans d'existence fasse preuve d'une telle maîtrise, à la fois scénique et au niveau composition.
 Le groovy ' PolarFunk' confirme la première impression.
A slower one, le radiophonique  ' Wanderland' qui sera suivi par ' Morning Stardust' , du romantisme indie devant plaire aux jeunes filles sans refiler une éruption cutanée acnéique à leurs petits copains.
Titre dansant et set concluant, apprécié à sa juste valeur.
Déjà un favori pour les médailles!

Fools And Dirty Lovers, uit Londerzeel, naissance: 2009!
Lauréats de la première compétition à Gooik.
Vocals: Charlotte-Lara De Cort - Guitar: Jotie Groenwals - Guitar: Tom Van Raemdonck-  Bass: Michiel Nuytkens -  Drums: Serge Van Eeckhout.
L'animateur promet du poprock psychédélique.
Charlotte-Lara, fringuée Woodstock: nous sommes cinq étudiants en pleine période de bloc mais sommes très contents d'être ici.
' High Hopes' un soft rock éthéré porté par la voix limpide de la blonde chanteuse.
Le groupe cite pas mal d'influences, on oublie Bloc Party ou Portishead pour retenir Florence and the Machines et, au vu de l'accoutrement de la donzelle, quelques références au flower power.
' Bathing in beauty',  tous à poil, make love not war, avec un final shoegaze.
Pas des manchots, les guitaristes.
' Don't shake me out', le planant côtoie le postrock et pour clore le set, leur plus ancienne composition, ' General Love', au refrain catchy, un morceau énergique et convaincant!
By the way, Halle, on cherche un autre nom de baptême, toutes vos suggestions seront étudiées.

Elle a 18 ans, elle vient de Dworp, elle a conquis Ternat avec un Freaky Age dans le jury, voici Roos.
Roos Denayer, le franc-tireur,  suis la première surprise de ma place en finale, je ne fais pas du rock, I am a singer/songwriter.
En 20 minutes et six titres, armée d'une paire de guitares, le joli minois a enflammé une bonne partie du public avec son acoustic folk/pop proche des Lucy Rose, Gabrielle Aplin, Lianne La Havas et autres teenage sensations.
Une première salve ensoleillée, chantée d'un filet clair, 'Cats'  , un arrière-plan reggae à la Jason Mraz.
Rengaine idéale pour oublier la grisaille.
Les deux suivantes ont été composées avec une amie et trempent dans le même liquide transparent.
Shit, ces  micros récalcitrants refusent de m'obéir, la petite rougit.
Le premier morceau qu'elle a composé te rappelle Selah Sue à ses débuts, ensuite vient le charmant 'Listening' , pondu en cinq minutes.
Je termine par une primeur, 'The Hunter' n'a jamais été interprété sur scène.
Le gibier n'a rien à craindre, il s'agit d'un chasseur de papillons.
Un jeu de guitare plus élaboré que celui des gamines citées ci-dessus, Roos a tous les atouts en main pour contredire François de Malherbe:
 Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses
L’espace d’un matin....

To The Rescue
 Palme obtenue à Sint-Genesius Rode, les secouristes de Gent existent depuis 2008 et ont sorti trois rondelles : Commander (2009) et To The Rescue (2012) et le  EP We Are To The Rescue (2011).
 Mattias De Backer: guitar–voice, Ruben Masson: bass - bass synth , Stijn Claeysier: drums ne sont donc pas des néophytes, ça se sent!
Halle entendra un premier combo franchement rock.
Tu classes To The Rescue dans le tiroir power rock trio.
' The Commute', du carré, de l'âpre témoignant d'une saine dose d'agressivité.
Pas étonnant que les membres de l'équipe citent Waldorf, Horses on Fire ou  Wallace Vanborn comme groupes belges préférés.
De l'efficacité et du punch!
' Cold, Cold Night' , classic rock aux relents Golden Earring, la suivante, ' On the road' , nage dans les les mêmes eaux avec en prime un agréable parfum prog.
Et voici l'ode au nouveau bourgmestre d'Anvers, avec une pointe de second degré, ' The Slender Leader' , du hard d'avant le régime Rika Zaraï.
To The Rescue aura fait preuve de métier, de conviction et d'allant.
Leur rock sans fioritures a convaincu les plus sceptiques, Henri Dunant en tête.
 Un outsider pour le tiercé! 

Emperors of Decay
Néron, Tibère, Galba , Commode?
Non, Patrick Mues ( vocals, guitar) , Kenneth Matterne ( Guitar), Alain Mues (Bass) et Erik Thomas ( Drums) se sont proclamés empereurs pourris en 2010, ont atteint la demi-finale du Humo's Rock Rally  la même année et ont terrorisé quelques salles ou festivals de notre bel empire ( Maanrock, le Trix, l' Alcatraz Metal Festival...).
Les Louvanistes ont remporté haut la main la manche disputée à Alsemberg.
Le Ray Cokes local sort son feuillet pour lire "ils jouent du speed punk hard rock proche de Mireille Mathieu", quoi qu'il en soit, les affreux ont emmené une cohorte de fans, perfectos sentant la rose flétrie, T-shirt Guns' n Roses ou Hanoi Rocks, des mecs et leurs gonzesses musclées, carburant sec et gueulant fort.
Entrée en matière tonitruante... Halle, Wake the fuck up... une 'Intro' faisant passer les membres d'Iron Maiden pour des figurants de la Cage aux Folles.
Enfin, du rock, du vrai, joué par des mecs ayant la tronche de l'emploi et des couilles en béton.
'Shit for Brains' du AC/DC ayant sorti l'artillerie lourde.
Sur scène on a droit à une chorégraphie à rendre jaloux Rudolf Nureyev, Wacław Niżyński et JohnTravolta.
Estoc et taille, les duels sont sans merci, le drummer martelant comme un boucher d'abattoir, ça gicle de partout.
'Teenage Ass' tout aussi aristocratique, un sérieux kick in the ass des teenagers et des autres aussi!
L'éloquent 'Mad Demon' clôt la démonstration.
Un set sauvage et tonique, tu les pointes en tête des suffrages!

Le public rentre ses votes, le jury cogite, pour patienter, le Zennetoer a eu la bonne idée de repêcher un candidat des éliminatoires, promu groupe le plus prometteur n'ayant pu obtenir une place en finale: Low Detail!

Un jeune groupe de Teralfene sélectionné pour le Humo's Rock Rally 2012.
 Jarno Huygh : Bass + Vocals-Daan Marissens : Lead Guitar + Vocals-Jonas Duchi : Rhythm Guitar-Thomas Erseel : Drums + Vocals pratiquent un punkrock juvénile passablement passe-partout.
Tu peux penser à Blink 182 , Sum 41, Good Charlotte et autres groupes plaisant  aux collégiens boutonneux. C'est frais, plaisant, gentil et relativement anecdotique.
Bizarrement, la prestation ( neuf titres) des gamins fut la plus longue.
' One last time' - 'Distiller' - 'Mr Beer'  tous des hymnes adolescents pouvant servir de bande sonore à une potacherie du style 'Porky's' .
Jarno: approchez, approchez, braves gens, je ne vais pas vous cracher dessus, m'appelle pas  Johnny Rotten, la suivante sera calme, 'Late Night Girl'.
Nouvelle suite de bubblegum punk tracks: ' See you walking', ' Anything else' - ' Fading Away', puis un intermezzo comique, le Prince Carnaval anno 1967, bourré comme une armée de Polonais, monte sur scène en titubant pour encourager la jeunesse de plus près.
Un nouveau morceau ' To the end of the world', papy fait de la résistance tout en la jouant go go girl.
Il a fallu 5 bonnes minutes pour qu'un responsable l'invite à aller boire une pintje au comptoir ce qui, dans son cas, est moins dangereux qu'une séance d'aerobics sur le podium.
Folklore pas mort, vite une dernière ' Bloody Naïve' et bye bye!

Les résultats:
Facebook prize: Emperors of Decay!
Prix du public: PolarJacket précède Roos et To The Rescue.
Prix du Jury: 1 Emperors of Decay
                      2 PolarJacket
                      3 Roos

Champagne pour tout le monde!