vendredi 5 décembre 2025

London Sessions EP par The Old Dead Tree

London Sessions EP par The Old Dead Tree
 
michel
 
progressive/gothic/death metal 
 
label: Season of Mist 
 
Paris 1997, Manuel Munoz (voix, guitare) et Nicolas Chevrollier (guitare) montent un groupe de dark metal influencé par My Dying Bride, Paradise Lost, Katatonia.
 
Un duo, c'est un peu juste pour faire impression, les instigateurs sont rejoints par Vincent Danhier (basse) et Frédéric Guillemot (batterie), après la sortie de l'EP ' The Blossom' , le batteur se donne la mort.
On ne donne pas cher pour la survie de l'arbre déjà mal en point, après avoir surmonté l'épreuve, Franck Métayer ( ex Kobal) est engagé comme batteur.
 
Le groupe travaille à de nouvelles compositions, ' The Nameless Disease' mettra du temps avant de voir le jour, il paraît en 2003, l'album est dédié à Frédéric Guillemot et adopte, comme le titre le laisse entendre, des sujets graves.
L'album impressionne, mais Franck Métayer décide de se retirer à la campagne, Foued Moukid est enrôlé.
 
Deux albums sortent, The Perpetual Motion (2005) et The Water Fields (2007), si Nicolas Chevrollier participe à la composition de l'album, il est remplacé par Gilles Moinet à la guitare.
L'arbre perd ses branches, Foued rejoint Arkan, Raphael Antheaume ( Penumbra) le remplace.
Des tensions internes amènent le groupe à splitter en 2009.
Chacun poursuit sa route...
 
En 2013, on fête les 10 ans du premier album, le groupe se reforme, part en tournée ( Hellfest, Motocultor..).
C'est reparti pour un tour de piste. 
 
L' EP 'The End' sort en 2019, nouveau coup dur, le Covid engendre l'annulation des concerts prévus après la sortie du disque.
Pandémie oubliée, apparition d'un nouveau membre, un troisième guitariste, Nicolas Cornolo ( Dustbowl, Nuit Carmin).
Un single paraît, puis l'album 'Second thoughts' fin 2024. , les critiques sont élogieuses.
2025, le groupe se paye un petit tour dans les Abbey Road Studios à Londres et grave un EP ' London Sessions'.
 
Tracks:
1. Feel Alive Again
2. Time Has Come
3. By The Way
4. What Else Could We've Said
 
Crédits:
Manuel Munoz — Vocals
Nicolas Chevrollier — Guitars & Backing Vocals
Nicolas Cornolo — Guitars
Gilles Moinet — Bass Guitar
Raphaël Antheaume — Drums
Guest Musician:
Raphaël Verguin (Psygnosis) — Cello 
 
L'arbre mort, ayant bizarrement grandi sur un passage clouté en pleine ville fantôme, arrosée par une pluie battante, a été imaginé par Henri Lejeune.
 
Pour bien montrer que le groupe, comme le phénix, renaît de ses cendres, l'EP débute par la plage . 'Feel Alive Again', un titre épique, profond , chanté d'un timbre solennel sur un tissu de guitares gothiques et une rythmique puissante.
Si le démarrage est relativement serein, insensiblement le ton monte pour finir en rock de stade et atteindre un crescendo intense.
Pour la petite histoire ' Feel alive again' n'est pas une suite de 'Feel alive' d' Anneke van Giersbergen, la chanteuse de The Gathering, éventuellement tu peux y entendre des relents The Sisters of Mercy.
 
'Time has come' débute ( au synthé?) à la manière du fameux 'Baba O'Riley' des Who, une voix délicate se fait entendre avant un déferlement de guitares, appuyées par une basse mordante et un jeu de batterie viril, l'explosion est de courte durée, le calme revient, le chant se fait aéré, mais comme souvent dans les compositions prog rock un nouveau mouvement énergique surgit, accompagné par un choeur morne.
Un solo de guitare à la Gary Moore nous conduit, après reprise du thème, vers un final tumultueux.
Efficacité à toute épreuve.
 
Les deux titres suivants, 'By The Way' et 'What Else Could We've Said' sont des relectures de compositions datant de l'album 'The Perpetual Motion'.
 
'By the Way' met en valeur les côtés les plus sereins du combo, ici on est plus proche de groupes tels que Barclay James Harvest, Camel ou Genesis que de My Dying Bride, même si le groupe du Yorkshire inclut des arômes prog dans son goth/doom metal.
L'atmosphère mélancolique qui dès l'entame s'entend grâce au chant en lament de Manuel Munoz ( remember ' Still I'm sad' ) n'est que légèrement secouée vers la fin du morceau, quand les guitares se mettent à grincer et que le chanteur élève la voix pour scander son texte sur chorale ténébreuse.
 
' What Else Could We've Said joue la même carte, le violoncelle apportant une once de majesté classique à une composition que certains n'hésitent pas à rapprocher des meilleurs Muse.
Un chant poignant, qui grimpe de plus en plus haut, et une instrumentation passant de l'acoustique au rock dramatique, non exempt de riffs de guitares torturés, ' What Else Could We've Said' nouvelle mouture se révèle être une perle de progressive rock, un genre qui a encore toutes les raisons d'être en 2025/2026. 
 
Conclusion: le vieil arbre est plus vivant que certaines jeunes pousses sentant déjà le formol.