vendredi 12 décembre 2025

Album - Blues Factory - Five Bluesmen

 Album -  Blues Factory  - Five Bluesmen

michel

label:  5334183 Records DK2

blues rock

Tu as, dans le désordre:  les trois mousquetaires, les sept mercenaires ou les sept nains ou encore les sept merveilles du monde,  les dix commandements, les horribles 2 Be 3 ou One Direction,  U 2, We Three Kings, Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, les Jackson Five, 100000 Women Man, Nine Below Zero, le Groupe des Six, les Douze Salopards, huit et demi, on peut continuer à l'infini, même si pour 18935 on n' a rien déniché d'autre qu'un collier de serrage, donc Five Bluesmen a le mérite d'être clair.

En 2010, Ray Perelli ne  fabrique pas un calendrier montrant des filles peu vêtues, non, il a entendu un disque de BB King et après avoir tâté du rockabilly, il décide de former un groupe de blues qu'il baptise Five Bluesmen.

Il sillonne le Var ( pas le truc qui signale des hors-jeu imaginaires) à la recherche de musiciens, ça défile, en 2015, en feuilletant  les gazettes de Toulon ( Var -Matin)  tu tombes sur le line-up suivant: Ray Perelli  au chant et à la guitare rythmique,   Éric Pages à la batterie, Elvis Chambrey lead guitare, François Mourot à la basse et Pascal Duphil au saxophone.

On les voit à Brignoles, Puget, Le Pradet, Draguignan, Roquevaire, Saint-Maximin- la - Sainte-Baume,  Pierrefeu-du-Var ou Fréjus, Brigitte, pas celle qui voit des connes partout,  avait pensé à eux pour jouer à La Madrague, cela ne s'est pas fait, mais ils ont eu le temps de graver des galettes ( pas à Pont - Aven): une démo en 2015, puis ' Black and White Blues' et  'Five Seasons of Blues'.

En 2025, le numéro trois, 'Blues Factory',  se vend dans toutes les bonnes crêperies.

Un nouveau line-up  s'entend sur cette plaque: Ray Perelli, voice & rhythm guitar,  Jérôme Frulin à la  basse et  lapsteel  ( Les Sales Majestés, The Humen, Norbert Nono Krief....), Elvis Chambrey est toujours à la lead, et à la batterie, t'as un migrant, vu en Belgique au sein de The Lovecats play the Cure, à l'époque tu le connaissais sous le patronyme Eric Pletinckx, désormais, devenu toulonnais,  il se fait appeler Eric Flayecasse. 

En guest: Elie Coquard à l'harmonica et Stéphane Verdura aux claviers et aux choeurs   (il a mixé l'album). 

 Tracks:




  1. Never Let Me Go
  2. Go Away
  3. My Babe, My Love
  4. Turkish Blues
  5. A Place For Love
  6. Shake Baby Shake
  7. Long Is The Road
  8. Nini's Song
  9. Day Dream
  10. Sorry For You

Conception graphique: Elise Chambrey. 

Ce n'est pas la première jaquette d'album arborant une moto rutilante( dans laquelle se cache a vintage microphone) ,  Johnny a posé plusieurs fois sur ou à côté d'une bécane,  tout comme Christophe, Brigitte était pimpante sur son Harley-Davidson, on aimait bien Janis Joplin sur un Greatest Hits album, Prince, Merle Haggard, Cheap Trick, James Gang , les Raveonettes  et des tas d'autres ont joué les Wild Ones ( un clin d'oeil au Belgian band et à Marlon Brando), sinon on aime le 5 imprimé sur le corps de la machine. 

 Avant d'attaquer le contenu, on signale que 'Blues Factory' est le titre d'un album de Mark Cameron, 

Ouverture sur ' Never let me go'  un blues sentant bon le Texas ( The Fabulous Thunderbirds,  Walter Trout, Z Z Top...) qui pompe généreusement et ne donne qu'une envie, celle de frapper le sol du talon.

La voix mâle n'est pas du genre petit minet efféminé, les guitares sentent la poussière et piquent comme les cactus de Tim Bogert, Carmine Appice et  Jim McCarthy, la rythmique maintient le cap sans faiblir, et Stéphane Verdura place une nappe d'orgue pour épaissir la sauce.

Du boulot de pro!

Accélération sensible avec ' Go away', du blues rock hargneux. 

Tire-toi et vite fait, vis ta vie et fous-moi la paix. 

Faut pas chambrer Elvis,  il canarde sévère. 

T'aimes le Creedence, tu vas adorer le Club des Cinq, The Famous Five en version originale. 

On se calme, les gars, voici  en formule country rock à faire pâlir Johnny Cash, la romance ' My Babe, My Love" .

Quelques riffs de guitare léchés pour introduire, puis un piano capricieux, basse et batterie badinent,  Ray rapplique pour déclarer sa flamme.

C'est de l"authentique, pas du chichi, quelques effets de voix pour décorer et toujours ce piano sentant bon Jerry Lee Lewis.   

 'Turks Fruit' ce sont des loukoums, ' Turkish Blues' c'est du blues, un peu moins acidulé.

Cet instrumental présente de chouettes touches orientales mais pas sûr qu'il se prête à la belly dance .

Fatima a essayé, elle préfère Oum Kalthoum.

'  A Place to Love' sent bon l'americana et l'acide, la slide glisse, les broncos trottent, Ray nous refait le coup du Man in Black, on espère qu'il trouvera l'endroit où il pourra vivre son amour avec madame.

En attendant le moment où il faudra quitter ce bas monde (I know you know we're gonna die...)  la lead ruisselle,  la rythmique folâtre et, en background, une chorale ronronne.

Faut secouer le cocotier après ces instants mélancoliques, 'Shake Baby Shake' ( qui n'est pas une reprise de Champion Jack Dupree, même si le fond est tout aussi boogie ) vient à propos.

 Elie Coquard s'invite à l'harmonica et  nous rappelle que les champions du boogie, Canned Heat, comptaient en leur rang un certain Alan Blind Owl Wilson!

Les guitares ne sont pas en reste, so, hips are shaking! 

Eugène sue, nous aussi! 

' Long is the road',  Jean-Jacques Goldman?

Raté,  il s'agit d'un slow blues flegmatique où la guitare d'Elvis courtise la pedal steel de Jérôme, tandis que le chant paresse. Ce qui te donne l'occasion d'admirer la  floraison des tiges du saguaro, le long d'une piste poussiéreuse de l'Arizona.

'Nini's song'  , Ray a été amoureux, Nini le trouvait sexy, c'était il y a 20 ans.... les rockeurs peuvent se montrer mélancoliques et nous jouer du blues en mode laidback,  en maniant une acoustique et une lapsteel  pour  adoucir les charges électriques.

 Daydream I fell asleep amid the flowers for a couple of hours...ça c'était Wallace Collection, le ' Daydream' des Bluesmen du Var est moins symphonique, cet instrumental  se rapproche plus des envolées de Fleetwood Mac ( ' Albatross' , 'World in Harmony', 'What a shame'...) et nous montre une autre facette du band.

On expédie la messe avec '  Sorry for you' un nouveau boogie fougueux  pour lequel  le balafré a ressorti son harmonica, et  profitant du fait que c'est la dernière, Eric lâche la bride pour tabasser tout ce qui l'entoure. 

Si t'es amateur de boogie rock prête une oreille à Brownsville Station, moins connu que Canned Heat,  Cactus ou Steppenwolf, mais hautement recommandable!

Et si ta route passe par Puget-Ville sache que les Five Bluesmen y jouent demain ( le 19 décembre).