Ariane Roy au Barbe, Plouha, le 5 décembre 2025
michel
Yann, du Barbe, signe un coup de maître avec la venue d'Ariane Roy , la chanteuse québecoise qui, à moins de trente ans, collectionne les distinctions, et prix divers, e a Révélation de l'année au Gala de l'ADISQ 2022, prix Félix Leclerc en 2023 , et en 2025 le prix collégial de la chanson de l’année pour sa chanson "Dogue"
Comment il a fait?
Il a profité du concert à La Maroquinerie ( Paris) , de sa présence à Rennes pour le festival de Bars en Bars et avant le départ pour Bruxelles ( au Botanique le 7 décembre) il l'invite à se produire dans son zinc où il peut accueillir 75 sardines de calibre moyen.
Sa discographie mentionne deux full CD's, un EP et une kyrielle de simples.
Quoi?
Le créneau?
De l'indie pop intelligente, sung in French, avec un léger et délicieux accent Nouvelle France.
Quoi, encore?
Oui, la fille est svelte et séduisante.
En attendant l'heure du coup d'envoi, une Tuborg à portée de main, tu jettes un oeil au matos disposé sur scène: pas moins de six keyboards/synths dont un moog et un synthé basse, deux guitares, une basse, un drum kit sérieux et des pédales à effets à profusion.
Yann te confie qu'il a fallu emprunter un arsenal de câbles pour agencer tout ce fourbi, il a fait appel à Dav', un furieux collaborateur de Radio Activ', pour lui fournir le cordage électrique adéquat.
Ariane n'est pas venue seule sur le vieux continent, le formidable batteur, Pierre-Emmanuel Beaudoin, , Vincent Gagnon, un jazzman, qui dispose d'autant de claviers que Rick Wakeman, la chanteuse Jeanne Laforest aux secondes voix, cowbell et synthé, et enfin, Dominique Plante, ( Minou pour les intimes) à la basse, à la guitare électrique et à la voix, l'accompagnent.
A noter, ils sont tous habillés par le même couturier: chemise blanche repassée, cravate sombre et pantalon ou jupe noirs, la classe, Max!
Un fond sonore brumeux virant grondements furieux amorce le set, Pierre-Emmanuel cogne comme un bûcheron canadien, sans la chemise de la même nationalité, Ariane se pointe, wouah fait Brice, qui a ingurgité sa 7ème bière artisanale, elle entame ' Dogue' , la chanson titre du dernier album.
Bien soutenue par Jeanne aux secondes voix, et par la basse élastique de Dominique, un mec qui se plante rarement, ce synth pop fait un effet canin et quand elle murmure ... ma chandelle est morte... Pierrot lui propose du feu.
Pas chienne, elle enchaîne sur ' Âmes soeurs' introduit par des la la la 's soyeux, la plage se montre sautillante, Ariane virevolte, Plouha sourit.
Parenthèse, les âmes soeurs se nomment Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy ( sa meilleure amie , également chanteuse).
Elle ramasse sa guitare pour amorcer 'Quand je serai grande' un titre extrait de l'album 'Medium Plaisir' , un morceau pop qui peut faire penser à Zazie.
Les voix en harmonie et la montée en puissance, vers le final, impressionnent.
Anecdote: quel périple, mes chums, pour arriver à Plouha, c'est au bout du monde, la galère!
La plage vaguement disco ' Si je rampe' aborde en filigrane des problèmes féminins, en fondu enchaîné après que Pierre-Emmanuel ait lancé 1,2,3,4 vient ' Kundah' , un titre tribal au groove devant autant à Prince qu'à Catherine Ringer.
Brice chaloupe, la mousse coule sur ses pompes, tout baigne!
Retour à la guitare pour 'Coule' , un titre abordant la fatigue, la guitare de Dominique ne sombre pas et ne présente aucune trace de faiblesse, il est cool ce midtempo saccadé.
Maman fume, la berceuse ' Une cigarette sur le balcon' lui est dédiée .
Vocalement les harmonies subtiles se rapprochent des Swingle Singers, du beau boulot.!
'Agneau', qui suit, marie l'audace de Camille et une agressivité qui n'a rien d'inoffensif, des cris sur rythmique explosive se succèdent , on a quasi tous été surpris par la fausse fin, suivie par une reprise fulgurante et dramatique, fusionnant avec la plage suivante, attaquée à pleines dents et baptisée ' Mordre', elle s'achève par le constat ...je t'aime avant tout ...sur des spirales tourbillonnantes.
Le concert prend un tournant impétueux avec' Tous mes hommages' , Ariane gesticule , s'empare de drumsticks, tabasse la cymbale accrochée au synthé de Jeanne, puis enfile un masque de caniche pour entamer une danse barbare .
L'outro sera orageuse et se fond dans 'I.W.Y.B.' dont le refrain ...I want your body... est repris en choeur par l'audience ensorcelée.
Effervescence au zénith, communion totale avec les musiciens!
Deux guitares aux sonorités americana amorcent 'Ce n'est pas de la chance' en mode laidback, avant de virer duel sans merci.
Pierre-Emmanuel, infatigable, attaque 'Tu voulais parler', un pop rock bavard, agrémenté de battements de mains secs et saccadés.
Le Barbe jubile, Ariane présente la team, et annonce ' Berceuse' la plage clôturant le dernier album, les effets vibrato à la guitare accompagnent le chant susurré de la belle.
C'était en principe la dernière du set, mais Ariane ne fait rien comme tout le monde, c'est elle qui demande si le groupe est autorisé à placer un bis.
Pas une âme pour proposer une réponse négative, du coup ' Fille à porter ' déboule sous les acclamations d'un public conquis, public qui en demande encore.
OK, on vous joue un dernier morceau si on nous sert de la bière.
Demande exaucée , l'alt rock sexy et hyper dansant ' Ta main' termine ce concert haut de gamme.
Oui, Bruno?
Ariane Roy is a queen