vendredi 10 avril 2015

Tristan au Bar du Matin, Forest, le 9 avril 2015

Où, cette fois?
Le Bar du Matin!
Qui?
Tristan
Ah, oui: " D’eux il en fut ainsi que du chèvrefeuille qui s’était pris au coudrier. Lorsqu’il y est bien enlacé et roulé autour du bois, ensemble ils peuvent bien durer ; mais si on les sépare, le coudrier meurt bientôt et le chèvrefeuille également. — Belle amie, il en est de même de nous : ni vous sans moi, ni moi sans vous."
Tu divagues, Iseult, Tristan, nous vient d'Amsterdam et pratique un  vintage jazz/funk/r'n'b/soul d'excellente facture.
Certains sites néerlandais présentent Tristan comme étant een nieuwe band ayant été baptisé en 2014, mais le sextet existe depuis le début des années 2000.
 Il est vrai que le line-up a changé depuis, la formidable chanteuse Evelyn Kallansee, née à Curaçao, ( sur scène dans l'adaptation néerlandaise des Misérables,  des backing vc pour le crooner Marco Borsato) a rejoint la troupe il y a deux ans et participé à l'enregistrement de 'Full Power' et du tout récent '2nd phase'.
Les autres membres de l'acid jazz combo se nomment: Coen Molenaar aux keys, un vétéran pouvant se targuer d'avoir joué avec Jan Akkerman, Chris Hinze, Deborah Carter, Angela Groothuizen et quelques autres grands noms - aux drums, Sebastiaan Cornelissen, un gars ayant sorti l'album  'On Impulse' featuring e.a. Nigel Hitchcock - sax/ Randy Brecker - trumpet ou Francesco Cottone - vocals - à la basse ( un ancêtre, l'instrument!), Frans Vollink, avec Sebastiaan il fait partie de One Spirit, il était dans le coup 'One Impulse' également - à la guitare, le seul qui ne compose pas, Guy Nikkels,  hyper doué, le petit Guy, il vaut bien plus qu'une pièce de 5 cents, sa bio mentionne le  Dreamgirls band, Ara's Circle et The Slickpit - par contre on n'a pas vu le 6th element  Martin Gort  aux percussions.

Le remuant 'Keep on' entame l'album  'Full Power' et le set.
Un groove dévastateur reposant sur une section rythmique implacable et une décoration subtile du pianiste et du guitariste, la voix chaude d'Evelyn, mêlant grâce et vigueur, apportant une touche sensuelle à l'ensemble.

Un clin d'oeil de Marylin, tu traduis:  "bien emballé!"
 Le single 'Riverflow' a été biberonné au jazz funk des seventies, les vocaux soul éloignant les clichés disco qu'ont empruntés pas mal de maîtres du genre, style George Duke ou la belle Patrice Rushen.
Notons lalLumineuse intervention du guitariste, un mix Carlos Santana/Lee Ritenour.
Frans a composé le dégoulinant et fast paced  'Supersize My Sunshine'.
Le chant d' Evelyn impressionne autant que celui de  la fabuleuse N'Dea Davenport des Brand New Heavies.
Derrière toi les premières timides danseuses s'agitent, le cocktail, il est vrai, invite les hanches à se mouvoir en mesure.
A soft song, she says, it's called 'Lost'.
Un virage mainstream/ easy listening  jazz  permettant à Coen de digresser à l'aise.
Pour amateurs de Barbra Streisand, de Shirley Bassey ou de Maria Muldaur.
' Chain reaction' n'a aucun rapport avec le disco track de Diana Ross, la plage baigne à nouveau dans un univers acid jazz aux arrangements soignés et au groove torride et infectieux.
Tristan a été invité au prochain Jazzablanca au même titre que Candy Dulfer, une compatriote, Anouar Brahem ou Charlie Winston, c'est mérité,  la consécration semble proche.
Le groupe poursuit avec un midtempo, le titletrack du dernier cd, '2nd phase' avant d'accélérer subitement avec 'Running out of a time' permettant à Frans Vollinck de prouver ses talents de bassiste.
Voici un titre printanier par cette belle journée d'avril, le coloré et ondoyant 'Butterfly'.
Les soignés 'Miss Understood' et ' Step into bright light' peuvent rappeler  Boz Scaggs, époque Silk Degrees, ou le formidable 'I keep forgettin' de Michael McDonald.
L' upbeat lunaire,  'Moontune', termine ce concert hautement apprécié.

En pousse-café, Tristan propose le fougueux 'Hey Sister'  avant un salut final.
Vas- y, Yvan!
Pas triste, Tristan!
Il t'a fallu une heure pour imaginer cette platitude, paye nous un godet!