jeudi 9 avril 2015

Purity Ring - Born Gold @ Orangerie du Botanique- Bruxelles, le 8 avril 2015

Deux bands de synthpop en provenance d'Alberta (Canada): Purity Ring  et Born Gold.
Lien de filiation, ils ont tous deux des accointances avec le projet Gobble Gobble créé par Cecil Frena ( un passé de hardcore shouter, difficile à croire après sa prestation au Bota).
En 2011, Gobble Gobble change d'identité pour devenir Born Gold,  peu avant, Megan James et Corin Roddick décident de voler de leurs propres ailes sous l'appellation Purity Ring.

Verdict après le show, Purity Ring a convaincu, Born Gold a rasé une bonne partie de l'assistance.

Born Gold - Faut attendre 20:15 avant l'apparition de  Cecil Frena et d'Eric Cheng sur un podium transformé en capharnaüm.
 Cecil, un look au croisement Ava Gardner The Barefoot Contessa/ Mick Hucknall,  fringué d'un collant ostentatoire, s'agite sur le devant de la scène ou tapote une Maschine MPC , Eric Cheng, style professional wrestler à faire pâlir Mickey Rourke , se charge de la partie sonore en maniant synthetizers, electronic drum pads et guitar.
Après une minute de silence et un faux départ, le duo entame son récital.
Pas de setlist, une accumulation de titres mollement dansant en mode synthpop/indietronica/ futurepop nous rappelant Erasure ou les Pet Shop Boys, au vu de la gestuelle théâtrale et affectée de Cecil , qui a certainement vu 100 fois The Greatest Show on Earth produit par Cecil B DeMille.
' I Want To Guard You From Boredom', un petit air mélodieux enrobé de crunchy synth lines, des bleeps et des bloops, c'est gentil tout plein.
La suivante sautillante et poppy sera tout aussi inoffensive.
Le ton devient dramatique, du coup tu penses à Howard Jones, en sachant que ce dernier a pondu quelques tubes immortels ( 'What is love' e.a.).
Le scénario se répète, la suivante se nomme 'Here we are' annonce le gars heureux d'entamer une première tournée européenne à Bruxelles.
Quoi, Simon?
Creux et vain!
Essaye Mallarmé... Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!...
Pouvez-vous faire craquer une allumette..c'est pas vrai, ses parents étaient à Woodstock.
'Hyphen' se nomme cette complainte electro.
Dansons ensemble, ' I want to be naked'.
Faut se dévêtir, questionne Bénédicte!
Une dernière,  'Wrinklecarver', achève ce set ampoulé.

Il faut du temps pour ranger l'attirail de Born Gold.
21:15' Purity Ring.
Le duo vient de sortir un second album,  «Another Eternity», qui succède à «Shrines»  ayant fait l'unanimité.
Purity Ring c'est de l'electro futuriste soignée, visuellement imbattable ( des lanternes un peu partout, des rideaux lumineux, des vêtements dessinés et hand-stitched par la chanteuse) et portée par la voix éthérée de Megan James, tandis que Corin Roddick, caché derrière ses synthés et son incroyable light-up geometric drum set équipé de mini snares attaché  à un MIDI controller, qu'il a lui-même conçu, façonne un fond electro sophistiqué et complexe.
Ils ouvrent avec 'Stranger than earth' une plage, aux beats soutenus, du nouvel album dont la phrase "I wasn't thinking about you", répétée et répétée, vient d'emblée s'imprégner dans tes cellules nerveuses.
Une fausse candeur émane de 'Push Pull' ,  dans la lignée Grimes ou CHVRCHES.
 Ils enchaînent sur  ' Repetition', et  toujours ce chant fluet semblant flotter au dessus d'un arrière-plan electro/clubbing baroque,  avant de proposer 'Obedear' un titre du premier CD immédiatement reconnu par les fans.
'Lofticries' et sa petite mélodie asiatique te fait à la fois penser à Bjork et à The Knife.
Avec le féérique  et dansant 'Heartsigh' on revient au dernier produit.
Petite pause, Megan enfile une paire de gants et prend place derrière ce que tu croyais être un synthé, pas du tout, ces cylindres produisent un jet de lumière qui se reflète sur l'embout métallique de l'attribut vestimentaire, 'Sea Castle' prendra une teinte mystérieuse et magique.
Pas de Danny Brown pour seconder Megan sur 'Belispeak', l'archétype de future pop bien foutue.
La ballade 'Begin Again', ses lyrics cryptiques, chantés d'un falsetto gothique, et ses nappés de synthés,  réunit tous les éléments pour devenir un tube radiophonique.
Miss James quitte le devant de la scène, prend place derrière Corin pour aller frapper de quelques coups de marteau un gong lunaire trônant au fond de la scène pendant la plage suivante, bourrée d'effets de vocoder.
Le set touche à sa fin, 'Flood on the floor' , le paisible  'Stillness in woe' avec un second passage derrière les tubes lumineux et le haletant  'Bodyache' seront les dernières volées d'un show qui a tenu toutes ses promesses.