mercredi 11 septembre 2013

Dawes - Moon on Earth à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 10 septembre 2013

Dix-neuf mois après sa première apparition dans le fief du petit pisseur, Dawes repasse à Bruxelles, au Bota ce coup-ci!
Pas plein mais une assistance ( Vlamingen venus en nombre)  honnête!

Le support est assuré par  Moon on Earth
Des Montois vus avant Bosque Brown à la Maison des Musiques en mars 2010, à l'époque leur acoustic folk t'avait ravi.
Depuis, ces jeunes gens au look de prudes séminaristes ont sorti un second album, 'Nowhere is far Enough', ont perdu l'élément féminin ( Johanne Lovera) et leur batteur pour se produire en trio sur la scène bruxelloise.
Martin Moucheron, un diptère chantant et jouant de la guitare, du glockenspiel, du bodhran et de l'harmonica  - Julien Crête, RTL c'est lui, guitare, chant, charango et un lamellophone aux sonorités noires + un accordéoniste, percussionniste , troisième voix (Cédric Thomas).
'Letter to Neil' en intro, une voix enregistrée, un copain de Tintin sans Milou, de Gagarine  et de Pierrot, un accordéon et un glockenspiel... pas de quoi énerver un Martien!
' Kite' du folk fluet, deux voix se répondant ou jouant au canon, si t'es bienveillant tu peux comparer à Simon et Garfunkel ayant adopté un accent borain.
' Today again' une mélopée mélancolique - 'To Swim' dans un étang vaseux .
Quatre morceaux soporifiques, quinze spectateurs se sont assoupis, le ragoût proposé semble avoir des tendances à provoquer la constipation.
Oui, Fred?
Low, c'est du rock'n roll en comparaison...
' A good reincarnation' - 'Credits' - 'The cruel duties of friendship' du folk didactique aussi captivant qu'un exposé sur l'influence de la masturbation de cétacés sur l'érosion des falaises à Etretat.
Un titre du premier CD , 'Innocence', le seul qui, grâce à des relents America, présente quelque intérêt.
Pour finir une version boy-scout, molle, ampoulée et creuse du 'Partisan' de Cohen.
Assez décevant!

Dawes
2013:  Wylie Gelber/Taylor Goldsmith/Griffin Goldsmith/Tay Strathairn ont accouché d'un troisième enfant: 'Stories don't end'.
Un gars d'Austin résume toutes les impressions ressenties  après le récital sans bavure donné hier:  exceptional songwriting and skilled musicianship!
Ouf, quel soulagement en entendant  'From A Window Sea', finies les mélodies coincées de M O E, voilà un upbeat tempo, une guitare pugnace, de bonnes odeurs Southern rock à la Poco, Grinderswitch et autres bands sudistes des seventies... t'aimerais ajouter Little River Band, ils sont Australiens!
Le lucide et mélodique 'The Way You Laugh',...true lovers always end up lonely... sur ' Nothing is Wrong', confirme ta première impression, first class classic roots rock.
'Most People', derrière toi un mec avance Allman Brothers Band, OK, mais avec un timbre Jackson Browne, cette similitude avec le chant du natif d'Heidelberg sera encore plus flagrante en fin de set.
' Fire Away' les frangins Taylor ( gt) et Griffin ( incroyable drummer) se partagent les vocals, Tay nous gratifie d'un nappé d'orgue dégoulinant, tandis que Wylie et son mètre 89 te sort des lignes de basse qualifiées de tasteful par un critique de LA, elles sont tout bonnement aussi envoûtantes que celles du 'Watching the detectives' de Costello.
Dawes poursuit avec la ballade 'Love Is All I Am' extraite de leur premier album pour ensuite virer romantic country rock avec ' Someone Will'.
Retour au rock avec 'From the right angle', plusieurs noms te viennent à l'esprit, tous ancrés dans les seventies, parfois sixties: Tom Petty, Bob Seger, les Byrds, le Band, Buffalo Springfield... il y a pire comme influences!
Le jeu de guitare épique de Taylor déchaîne l'enthousiasme, morceau terminé, il sera le 489è musicien encensant La Rotonde.
Une nouvelle ballade, le plaintif et satiné ' Moon In The Water ', précède un des titres préférés des fans auxquels Taylor tend le micro pour entamer le chorus à l'unisson, 'When my time comes' a tout pour devenir un classique!
'Coming back to a man' et 'Bear Witness' baignent à nouveau dans l'univers sentimental de Jackson Browne, tandis que ' Peace in the valley', entamé en duo par les frangins, permet la mise en évidence du piano de Tay qui nous la joue Benmont Tench.
Après une brève accalmie, la guitare se déchaîne, un ouragan déferle,  la paix dans la vallée prend fin en explosion sauvage.
Grand morceau!
Pas le temps d'applaudir, ils ont amorcé 'If I wanted someone', another crowd favorite.
Le show est arrivé à son point culminant, chaque titre engendre une émotion intense, aussi bien  ' Just beneath the surface' que le dernier morceau du set, le formidable 'A little bit of everything'.

1h35' de concert, applaudissements nourris et double bis!
'Time spent in Los Angeles', à nouveau orné d'un orgue gluant sur lequel vient se greffer une guitare onirique et le catchy 'Hey Lover' ( Blake Mills).