mercredi 25 septembre 2013

Kate Nash - The Tuts - Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 24 septembre 2013

Avec ou sans tutte?
On veut trois tétines... The Tuts, Wolfgang est fan, 'Così Fan Tutte', on a aimé leur spontanéité, leur fraîcheur et leurs sourires!
Préambule: double bill à l'Orangerie du Bota ( pas sold-out mais honnêtement garnie): le nouveau visage de Kate Nash et les punkettes  de Hayes, Londres, The Tuts!

The Tuts!
Trois tendrons sur scène, un salut tapageur: We are The Tuts hurlent  Nadia Javed ( la speedée) : Guitar et Lead Vocal / Harriet Doveton ( la nièce de tonton Tom): Bass et Backing Vocals et Beverley Ishmael ( black bécassine ): Drums, avant d'asséner pendant un peu plus de trente minutes un girlish punk primaire et amusant, te rappelant les Bangles à leur début, Kenickie de Newcastle, ou some girlbands couvés par Phil Spector dans un passé lointain, sans oublier les Shangri-Las et plus près de nous, les Pipettes, déjà influencées par le Phil.
 Les gamines ont sorti un EP ( quatre titres) et quelques singles.
Quoi, Fred?
Elles jouent comme des pingouins.
On s'en fout, c'est divertissant!
1-2-3-4, go: 'Beverley' une enfant agitée  puis ' Tut tut tut', un coup de klaxon sucré .
Nadia, vodka orange, seyante mini-jupette bariolée, joli minois: on a quitté Londres ce matin, une météo pourrie, un sale crachin, on atterrit à Bruxelles ( our first time here, hi hi hi), un soleil radieux, on avait l'air malignes avec nos frusques hivernales, hi hi hi, nice venue by the way, this song in on the EP, 'All too late'.
Craquantes, elles sont, ces petites collégiennes!
Les plages de moins de 3' défilent: 'Wory Warriors'...yeah, yeah, yeah... - ' I call you up',  candy coated guitar riffs, vocaux au goût de fraises, boum boum binaire, c'est délicieux.
Nadia, encore: any girl playing guitar in the place?
Moi, susurre ta voisine en levant la main!
Tiens, mon plectrum!
Youh, youh...  They all tell me to dump
Duh-duh-dump my boyfriend
But I can’t just dump
Duh-duh-dump my boyfriend...
'Dump my boyfriend'!
Une barbe grisonnante perdue dans le jardin d'enfants: 'I love you'!
Réaction de l'espiègle Nadia, en voyant le satire: Oh, my God, I love you too...hi hi hi!
Handclaps: 'Always hear the same shit', puis le tendre 'Lying lover' pour repartir au galop avec ' Rudie can't fail' et remiser les guitare, basse et drums au garage après ' Back up'.
Bye, bye, see you at the merch. !

Kate Nash
Ou comment une folk/pop teen idol, à 26 ans, se métamorphose en garage/punk pasionaria féministe.
Career suicide?
Pas sûr, une armée de fans de la première heure semble vouloir la suivre.
2007, 'Made of Bricks', catalogué gentil indie pop, number 1 in the British charts - 2010, 'My best friend is you', avec le catchy single ' Do-Wah-Doo',  n°8 in the British charts - 2013, 'Girl Talk' a much heavier rock sound, Kate doesn't want to play it safe...
Résultat sur scène?
Les nouveaux titres sont brillants, agressifs, rock mais, là où le bât blesse, c'est lorsque les anciens morceaux folk/pop reçoivent un traitement riot grrrl pas forcément adéquat!
Lights off, musique de fond destinée à donner le ton de la soirée, Lesley Gore chantant 'You don't own me', sur le podium trois ou quatre téléviseurs datant des années soixante passent le clip.
Arrivée du band, trois nanas, la séduisante et talentueuse  Emma Hughes ( rhythm guitar, bass, backings) - Fern Ford, au look maîtresse d'école aux drums, rien à voir avec le jeu bricolé de Beverley des Tuts et l'incroyable guitariste, Linda Buratto.
Et bien sûr, Kate Nash, robe rouge, une mèche blanche décorant sa chevelure retenue par un diadème, punk boots, c'est plus Kate Nash, c'est Kate Thrash!
Le percutant 'Sister' ouvre, Kate ( à la basse) goes P J Harvey, elle s'époumone rageusement, t'es pas encore remis de ta surprise quand après les habituelles louanges du Botanique, la troupe amorce 'Death Proof,' un surf rock, Tarantino blend, avec une basse omniprésente.
Elle ramasse une guitare, une Gibson de 1965, précise-t-elle.
Elle a un nom, questionne un quidam?
I might name her 'Botanique' sourit la grande Kate, avant d'attaquer 'Kiss That Grrrl', un petit twist datant du second album.
La suivante  'Take Me To A Higher Plane' à l'esprit Joan Jett, sera toujours aussi énergique et saccadée.
Quelques gamineries et grimaces, un petit pas de danse, elle a abandonné basse ou guitare, fait mine de chanter, shit, rien ne sort de ce micro, Linda se marre, Kate reprend...
Everybody thinks that girl's so fine
Everybody's like "I'll make her mine!...  les premières paroles du hit 'Do-Wah-Doo'.
Le lycée est aux anges, sur scène, la dolle mina entame un petit ballet qui ne devrait pas attirer l'attention de Maurice Béjart.
Un nouvel amoureux transi dans l'assistance, un pensionnaire d'une institution de Geel, la  Barmhartige Stede, probablement, crie sa flamme, Kate l'ignore et amorce le sixties soundalike "OMYGOD!".
La belle tournoie, minaude, joue à Alizée...bon dieu, c'est pas le meilleur titre de l'album!
Top ten dans nos hitparades en 2008, 'Mouthwash' reçoit un traitement gonflé aux stéroïdes qui ne lui convient guère.
Pas l'avis des pucelles qui nous entourent, tout en chantant, elles frétillent comme le ver fixé à l'hameçon.
Retour au garage sound  métallique avec 'Oh' et puis le moment émouvant du set, 'Mermaid Blue' est dédié à une amie décédée ( elle fait les choeurs sur l'album) il y a tout juste un an.
Je ne veux pas sermonner, kids, but you know, life is short, donc ne vous laissez pas emmerder par les dickheads, fuck them, et chérissez les êtres aimés.
En duo avec Linda, une acoustique et une électrique lyrique, le folk 'Birds', suivi en trio, no drums, par la rengaine féministe, 'Free my pussy', avec en mémoire les Pussy Riots.
Un ton Kimya Dawson, voire la Frenchie Soko, des feulements de chatte en chaleur et une anecdote en prime, narrant ses impressions lors de la visite du Museum of Sex de New-York.
D'accord, mec, tu veux l'adresse:  233 Fifth Avenue at the corner of East 27th Street in Manhattan!
On approche du terme, les gosses attendent le gros hit, ils  ne seront pas déçu, voici 'Foundations'  version poses Metallica, guitares tendues vers les premiers rangs.
Nous les filles, on peut tout faire comme vous les mecs, we are badass bitches from hell!
Un petit discours Women’s right movement, anno 2013, et les  deux dernières salves, les enragés 'Girl Gang' et 'Under-estimate the girl' pendant lequel les trois Tuts grimpent sur le podium.
Un final anarchique, lorsque la petite Nadia invite une kyrielle de nanas à envahir la scène.
 Le service d'ordre est débordé, après l'arrivée de la quinzième alpiniste, un brave gars estime que le compte est bon et repousse toutes les tentatives d'escalade suivantes, ce qui n'est guère au goût de Miss Javed qui aurait bien voulu balancer le roadie dans la fosse.
Rideau!

Le bis!
Solo, a capella, une berceuse: 'Lullaby for an insomniac'.
Bonne nuit... elle nous laisse avec une bande sonore Le Magicien d'Oz et rejoint ses copines!