vendredi 8 mars 2013

Tiny Legs Tim - Music Village- Bruxelles, le 7 mars 2013

Broodje Brussel, l'Ancienne Belgique, le Music Village, mariage à trois reconnu d'utilité publique!
Ce midi, du blues au menu, du vrai, pas de la nouvelle cuisine, celui du Delta, avec comme interprète le plus noir des enfants de Gent, celui dont le lait du biberon avait une teinte bleue: Tim De Graeve, alias  Tiny Legs Tim.

Après l'avoir croisé à Meensel- Kiezegem, la perle du Hageland, et rue des Pierres, ici même, comme accompagnateur de Lightnin Guy, tu te pointes avec plaisir chez Paul Huygens & co afin d'assister au concert de présentation du nouvel album du wonderboy: TLT!
Cérémonial habituel, midi trente, bla bla introductif d' Isabelle, clap clap clap, Tiny Legs Tim sur un tabouret, à ses côtés deux antiques six-cordes, a hihat ( c'est pas un haut-de-forme, mais une double cymbale (14 inches) montée sur pied muni d'une pédale) et un foottapboard pour l'autre semelle.

Un gospel/ blues attribué à Blind Willie Johnson, ' In my time of dying', un jeu racé, le bottleneck glisse sur les cordes, le timbre se fait rauque comme il sied aux vieux  bluesmen désargentés et en manque de booze.
Le Village se tait et écoute admirativement.
Seconde plage, le sautillant 'Standin' on the sideline' en picking et rattling, puis, basé sur le jeu de Mississippi John Hurt, ' Breakin' Down', où comment tomber en panne au beau milieu du désert..I'm driving on the highway , getting low on gasoline et j'ai plus un radis, déjà les vautours tournoient au dessus de ma caisse, one flying high, one flying low... ça craint un brin!
Menneke, c'est ça le blues, fais vite une prière, si tu en connais une!
'Backbone Blues' guère plus réjouissant... baby, j'en ai marre de  devoir d'attendre, suis tellement fourbu que  même si, à l'instant, tu frappais à la porte, serais incapable de me lever pour t'ouvrir... toujours sur fond de picking délicat à la Skip James.
' Can't let go' , tout va pour le mieux, ai quelques billets en poche, ma bouteille de spiritueux traîne sur la table, ma petite amie est dans le coin...et pourtant suis pas à mon aise.. c'est normal, doc?
C'est dans tes gènes, petit!
Please welcome the boys, on double bass, Mario Vermandel  ( Koen De Cauter, Kadril, Wigbert, Bert Joris, Rony Verbiest,  Lais,  Patrick Riguelle, etc…) - on drums, Erik Heirman ( Lightnin' Guy plays Hound Dog Taylor).
La suivante me rappelle mes soucis de santé, ' Please Dr please', les chants désespérés sont les plus beaux, un blues d'une noirceur sinistre.
Tu dis, Cavendish?
'Can't win them all' , un shuffle think positive!
Next one is a lovesong, la seule du set, le presque jovial country blues, ' When I fall'.
Toujours ce jeu d'une pureté classique avec en contrepoint une épine dorsale rythmique solide, un silence religieux dans la salle jusqu'à la dernière note.
Une touche jazzy, ' One of these days', puis ' Pressure', un classic twelve-bar.
Le CD  prend fin avec l'instrumental ' Victory' aux forts relents J J Cale/ Chet Atkins , le set, quant à lui, s'achève avec le nerveux ' Wonderin Blues', slide agressive et pleurnicheries habituelles... là, je suis à la gare, baby, me posant la question why did you have to go...merde, je t'aimais.
Tiny Legs Tim transpire le blues par tous ses pores, le chef de gare et tous les passagers chialent comme Marie-Madeleine, le Music Village, pris de compassion, décide d'accompagner le pauvre petit en singalong avant de lui faire une ovation monstre.

13:30': file pour acheter 'TLT'.
Le 17 mars ,Tiny Legs Tim se produit à Zwevegem, une organisation Rock 'n' Roll Rebel, on recommande d'autant plus qu'au même programme tu entendras Flying Horseman!