samedi 2 mars 2013

Thot - Organic au Beursschouwburg, Bruxelles, le 1 mars 2013

La soirée de tous les dangers!
Rien ne laissait supposer qu'après avoir gravi les cinq volées d'escaliers te menant sur la terrasse du Beurs, vue sur la mer par temps clair, que ta gentille épouse, sagement couchée à 2h du mat., réveillée en sursaut parce qu'un imbécile avait rapproché la literie de la porte de la chambre et que tu hurlas de douleur en cognant le pied de la couche partagée, ne doive clamer d'un timbre légèrement irrité: t'es encore beurré...
Près du ciel, Yves Hoegaerden, carburant à la blanche de Bruges... jusque là,  tout va  bien!
Dix minutes plus tard, Vincent M, Anouchka et un essaim de déshydratés venant de palper le salaire mensuel.
Quand la barmaid a eu l'idée d'appeler le brasseur, non pas Claude, ni Pierre, son paternel, ni André,  ni celle qui, en souriant, chante Dominique, mais bien un négociant vendant des barriques et que l'hélicoptère a laissé choir deux tonneaux de Blanche et six fûts de Maes, t'aurais dû te méfier!
Le curé, fervent défenseur de la liturgie en latin, a dit: trois Pater Noster et six Ave Maria, plus un cierge allumé à Saint Urbain, patron des ivrognes!

20:35' des sons proviennent de la salle, Organic vient de débuter sa croisade!
 Raphaël Haubourdin, tu l'as connu du temps d'Elvis ou de Paul Simon, avoir l'esprit enbrumé ça n'aide pas, il était, à lui tout seul, Graceland .
Depuis près de deux ans, flanqué du bassiste Joris Oster ( Silver Riot, Yel) et du bûcheron/batteur Olivier Justin, sans oublier un  VJ projetant des visuels pas roses, il a formé Organic.
Un CD ,“Under Your Carbon Constellation”, sorti chez les Suédois Complete Control Productions, et des concerts dans les coins les plus sombres de notre radieux royaume.
Le printemps s'annonce, le temps des semences est proche: 'Seeds'.
Un instrumental electro/noise/postrock d'une noirceur à toute épreuve.
Dash, Omo, Ariel, Blancmange... tout on a essayé.
Yves, un connoisseur, avance New Order et les Young Gods, on le suit, en ajoutant que ces seeds, pas of love, ont une saveur métallique prononcée et pourraient amener les fans de stoner à headbanger en mesure.
Seconde séquence, en français, 'Johnny Craque'.
Johnny, l'idole des jeunes?
Sais pas, peut-être le rapper débile Johnny Crack!
De l'electronic body music bodybuildée,  big beats pour les kings de la gonflette.
Méchant morceau!
' Waves are running', pas des vaguelettes mouillant une plage paisible, des déferlantes meurtrières et glacées, tu colles là-dessus un inquiétant chant saccadé et tu comprendras que les maîtres-nageurs ont hissé le drapeau rouge.
Basse distordue, ' Disturbing Street', tiens ça me rappelle Red Zebra, Siglo XX et autres post-punk bands de chez nous.
Avanti pour le théâtral et agressif 'Colossal Baroque', un drumming martial, une basse torturée, cachet Peter Hook, un chant obsédant, les goths sont à la fête!
' Katharina Distortion', quand  TC Matic meets Front 242, ça cogne... t'as l'impression que tout explose dans ton crâne et ça va pas s'arranger avec la suivante écrite en pensant à Abattoir 5, ' The meat we kill'.
La dernière, un instrumental organique rappelant Nine Inch Nails.

Jeremy, le perverti, allez encore une..
Reprise de ' Katharina Distortion', le diskopunk imparable!

Le 23 mars Organic compte semer le désordre au Rockerill à Mont-sur- Marchienne!

Thot
Comme tu voulais faire le cultivé , t'associais Grégoire Fray au dieu lunaire, un ibis au plumage blanc et noir, et puis, par hasard, tu apprends que Grégoire enfant regardait Antenne 2, Les Mondes engloutis, avec un épisode nommé  Thot , un personnage doté d'une voix criarde.
Thot c'est aussi un monde musical original qu'il a baptisé Vegetal Noise Music!
Une paye que tu n'avais plus assisté à un concert de ce créateur à nul autre pareil et, comme il confectionne un nouvel objet audible, t'avais pointé le premier jour de mars dans ton agenda.
Rapide soundcheck, problèmes techniques, retour en coulisses, 5' de patience, mise en condition végétale, un chardon sur l'écran, voici:  Grégoire Fray : Guitar/Vocal - Gil de Chevigné : Drums /Electronics- Hugues ( sorti du ventre de sa maman) Peeters : Piano / Keyboards- Julien Forthomme : Bass guitar et  Arielle Moens : Live visuals.
Une première salve d'indus nerveux et tourmenté, une guitare razorblade qui lacère, déchiquette, taillade sans merci, basse et drums bâtissent un heavy  wall of sound , tandis que Hugo se bat avec sa machinerie.
Cette entrée en matière tonitruante est toujours 'untitled', elle sera suivie par l'épileptique 'Rhythm.Hope.Answers', aussi percutant qu'un discours de  propagande pondu par Joseph Goebbels.
Effrayant!
Le dense ' Moved Hills' , une tornade sonique balayant tout sur son passage.
 Nine Inch Nails est souvent évoqué, on ne dira pas, à tort, mais on peut, sans conteste, ajouter des groupes sludge comme Cult of Luna, Neurosis et leurs  copains Swans, Angels of Light ou les adeptes du doom, tels A Storm of Light.
Un blanc, les claviers ne répondent plus, une improvisation, l'acrobate travaille sans filet et sans dentelle, ça claque méchant.
' Spellbound fields', dans les champs une moissonneuse-batteuse folle, incontrôlable..l'horreur intégrale,  The Texas Chain Saw Massacre, c'est de la rigolade pour gamins boutonneux à côté de Thot.
Ouf, un instant de répit, une ballade champêtre '  Blue and Green (are melting down in a seed) ', presque du progrock.
Un instant de recueillement suivi d' un second nouveau titre à la structure et aux sonorités Einstürzende Neubauten.
Dank u, Brussel, voici ' Ortie', sorti il y a 4 ans.
Certains recommandent une décoction contre la chute des cheveux, la variété cultivée par Thot, par contre, est du genre corrosif.
Une ou deux jolies nanas entament une raving dance hystérique, tandis qu'un plaisantin arrose les premiers rangs d'un liquide indéterminé, du jus d'ortie, sans doute!
Salopard!
' Solid Insecure Flower', aux relents  ambient, voire psychédéliques, démarre en douceur avant que Gil ne se mette à marteler comme un Gilles de Binche ayant avalé les mêmes ingrédients prohibés que Riccardo Ricco,  la plage gracile virant noise infernal.
La touche final, le mélodramatique ' I need more', explosant en chaos apocalyptique.

Thot: sans équivalent en Belgique!