jeudi 7 mars 2013

Lilly Wood & The Prick - Owlle, Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 6 mars 2012

Et si la bouée de sauvetage du rock était bleu, blanc, rouge?
Hier, en tout cas, l'Orangerie du Bota ( bien garnie)  a réservé une ovation justifiée aux deux artistes ayant foulé la scène: Owlle et Lilly Wood and the Prick.

Owlle

Elancée, rousse, yeux et ongles d'un bleu émeraude, ensemble chemisier/pantalon vaporeux, France Picoulet, aka Owlle, a fait forte impression.
Pas encore d'album, un EP, ' Ticky Ticky', mais, déjà, une présence scénique magnétique, une voix ardente, rappelant parfois le timbre de Kosheen, une techno pop irrésistible et moderne ( Lykke Li, Bat For Lashes, Grimes, Santigold, I Blame Coco..)... le séduisant oiseau de nuit ( vocals, omnichord, percussions) , bien secondé par Antoine Boistelle à la batterie et Richard Frances au  synthé et aux percussions, a époustouflé une Orangerie vite transformée en moite dancefloor.
'Disorder' synthé coupe de champagne, timbre glacé et mélancolique, un soupçon de trip hop aux sonorité nineties, elle a écouté Portishead, c'est sûr, et une élégance froide à la Stéphane Audran.
Avec JP, on adhère d'emblée.
Des beats pesants amorcent ' My light is gone' , un nouveau dance track ensorcelant, suivi de  'Fog' ,  telle une fée, elle déambule  dans un univers brumeux sur fond d'électro éthéré.
C'est une évidence, Owlle va cartonner dans un avenir pas fort éloigné!
Dans un climat propice à la rêverie, 'Free' au démarrage lent, la voix hésitante est déformée, insensiblement, tu pressens que le morceau va s'énerver, effectivement, elle enchaîne sur 'Without Devotion', se saisit de baguettes et frappe rageusement sur une grosse caisse, imitée par l'élément mâle, le final sera tribal et musclé, il nous laissera pantois.
Poses mannequin pour introduire  le nouveau single, 'Ticky Ticky' au fond musical flou. Bien vite un tourbillon de synthés soutenus par un drumming saccadé, sur lequel se greffe des vocaux désinvoltes, transforme la mélodie en maelstrom virevoltant.
C'est de la bombe, ce truc!
' Silence' murmures sombres, claviers élastiques, progression métronomique, halètements puis course effrénée, t'es comme emporté contre ton gré, ton esprit étant incapable de résister.
Elle est maléfique, cette crinière de feu!
Le théâtral 'Under your sun' de Vitalic ( elle a participé à l'enregistrement ) précède la dernière plage ' Like a bow', entamée seule.
 Une voix tragique  sur coulis d'omnichord, dès que le synthé et la batterie rejoignent Owlle, le lament prend des intonations électro/disco, transformant une dernière fois la salle en discothèque trendy.
Comment tu t'appelles, lui lance une gamine, c'était super...

Il faut patienter jusqu'à 21h15 pour voir arriver Lilly Wood & the Prick.
La bouillante  Nili Hadida ( superbe voix, tambourin, percussions, sourires ravageurs, vitalité, bonne humeur, charisme indéniable...) et le complice de toujours, Benjamin Cotto ( guitare, backings et composer pour pas mal de titres) sont admirablement épaulés par une équipe solide et soudée, on avance des noms, à toi de vérifier: le formidable Clément Fonio à la guitare - Mathias Fisch à la batterie - Mathieu Denis à la basse ( vu avec La Grande Sophie) et Augustin aux claviers.
Sur fond musical pompeux: comment ça va, Bruxelles?
La salle réagit au quart de tour, c'est parti pour un show survitaminé d'un poprock passant tous les genres à la moulinette,tu entends du Patti Smith, du Gossip, les Kills, les Bellrays, Fleetwood Mac, du gospel, du Niagara, du surf, du folk rock... la pétulante Nili manipulant la salle à sa guise.
Bruxelles aura joui de la première à la dernière minute de ce spectacle haut en couleurs!
Départ en fanfare, du West Coast rock grands espaces, ' Where I want to be' ( California), qui ouvre le second CD 'The Fight.
T'es déjà conquis!
Du Fleetwood Mac craché, 'Let's not pretend', tout aussi bien foutu et catchy, suivi du midtempo radiophonique  ' Long Way Back' sentant bon Santa Monica ou Long Beach.
'Middle of the Night' pulse joyeusement, la petite tabasse une cowbell et tout Bruxelles fredonne.. you got to do it , do it...you got to take it, take it...sur fond disco rock gluant.
L'ambiance monte encore d'un cran avec le bluesy  'Hopeless Kids', chanté d'une voix rauque.
Du rock limpide porté par une voix superbe, ' Water Ran', le Benjamin est loin d'être un prick, les acolytes non plus d'ailleurs... Lilly Allen goes country and we just love it!
'Mistakes' un downtempo mélancolique qui montera en puissance, elle peut gueuler ...get out of my head... la vache, c'est elle qui a pris possession de notre cerveau pour ne plus lâcher prise.
Puis vient  le tonique ' Joni Mitchell', quelqu'un aimant Roberta Joan Anderson from Fort Mcleod, Ontario, ne peut être mauvais.
Efficacité au rendez- vous avec l'exotique ' Guys in Bands', hey, move like me, regardez, gauche, droite, gauche, droite... un petit côté Blondie goes Hawaï.
Ambiance folle!
Je vous kiffe tous, Bruxelles..
Accueilli par des hurlements, le titre ouvrant le premier CD, 'Hey, it's OK'.
Pute et brillant!
Un piano classique introduit 'Into trouble' décoré du solo de guitare qui tue, le drummer enchaîne sur 'Down the drain', Bruxellles, vous êtes là, faites-vous entendre...
Coup de fil de Fabiola au Bota, c' était quoi cette vocifération qui m'a tirée de mon lit, Baudouin, mon griffon, s'est caché dans ma garde-robe et a pissé sur le chapeau que j'avais reçu lors de mes fiançailles..
 La dernière, un petit garage, 'Le Mas', disco en filigrane, le titre le plus poppy de la soirée,  Benjamin répondant en français au chant de Miss Halida.
Bruxelles euphorique!

Triple bis
' Briquet' chanté d'un timbre brisé- l'imparable 'This is a love song' aux choeurs à la Phil Spector et le sautillant ' My Best'.

Un des concerts de l'année, Lilly Wood and the Prick est fin prêt pour conquérir le monde!