lundi 4 mars 2013

Cody ChesnuTT - Alpacas, Het Depot, Leuven, le 3 mars 2013

Dans la série Cool, le Depot invite Cody Chesnutt, annoncé comme la nouvelle sensation soul qui  doit nous replonger au coeur des années 60/70, époque où régnait le Muscle Shoals Sound qui révolutionna le rhythm'n blues avec des noms tels que  Otis Redding, Arthur Conley, Wilson Pickett, Percy Sledge ou  Clarence Carter ...
Comme d'habitude à Louvain, Ali Baba ne travaille pas avant 20h, avec JP on attend sagement le bon vouloir du frangin de Cassim.

20:30, Alpacas
Des potes à Serge Lama?
Non, un collectif de chez Tobback, batifolant dans un univers afro funk/ hip hop/ boogaloo/ acid jazz.
La fiche  du Depot donne un lineup, à toi de vérifier la véracité de leurs dires:
Drums - Stan ( Hennes)  | bass - Steven | guitar - Robby (Swiggers) | keys - Mickey ( Peeters) | flute, shakers - Erika ( Dupuis) | sax - Joris (Geysen) | vibes & percussion - Vincent, ça fait sept, tu ajoutes deux mc's, un mec qui dérape et une blonde nana affublée d'un galurin et dotée d'une belle paire, dixit Tom uit Hasselt, et on arrive à 18 jambes.
Signalons que leur ancienne chanteuse avait l'air d'être dans la salle et qu'on a regretté de ne pas la voir sur le podium!
Le m c sans poitrine: who wants to party?
Aucune réaction.
Les potes entament un hip hop funk au groove remuant ( 'Hook & Sling'), le hic se situe au niveau vocaux qui rabaissent le produit à du rap de seconde zone.
Yo, man, yo : ' Hot pants breakdown' puis ' C'est le rythme' , le décor sonore passe, les vocaux cassent.
En été, à Polé Polé, au Cameleon festival ou à Couleur Café, du soleil et des nanas darladirladada, un punch de la Guadeloupe à portée de main, le truc peut se laisser écouter d'une oreille distraite, mais là, le mec irrite.
La suivante aux seyantes tonalités Guru Jazzmatazz séduit, les musiciens sont tout bons, le cocktail pétillant n'est pas dégueulasse.
Tom, encore, te signale que Miss Chapeau fait de la figuration, on ne l'entend pas.
T'as pas réagi, t'aurais pu car son regard est braqué ailleurs sur l'anatomie de l'enfant.
Exit les rappers, une suite d' instrumentaux brillants  'Funky Miracle' (?) et   le cinématographique ' Jekermo Sew'(?) avec un travail subtil au vibraphone.
 Aussi bon que les meilleurs Hidden Orchestra.
Retour du comique... c'est la classe... rappe-t-il, tu parles, la classe de Juffrouw Janine, troisième jardin d'enfants... sens la cadence...  ça danse, ça danse... Stromae, tire-toi!
Miss Chapeau aux lead vocals pour un funk/ nunk à la Rip Rig And Panic.
Bien..
Un acid jazz termine le set.
Quoi, Tom?
Virez le MC, s v p!
Méchant!

 Cody ChesnuTT

Un double album ( 36 titres)  The Headphone Masterpiece en 2002notoriété lorsque The Roots reprend "The Seed ", un EP en 2010 et en 2012 un second album Landing On A Hundred.
Il se fait attendre le gars d'Atlanta, 21:45' , quatre blacks suivi du capitaine casqué.
L'identité de ces solides musiciens est sujette à caution, on avance  Alvin Giles Jr aux claviers et backings, le costaud Jeff Gaines à la basse, un drummer extraordinaire, Steve Fryson et un guitariste pas manchot, Joel C. Johnson .
'That's still mama' , le fantôme de Marvin Gaye surgit, une voix de velours dégageant chaleur et pulsions sexuelles, un Philly sound collant.
Louvain frémit.
 Gentleman Cody est ravi et vient serrer les pinces de tout le premier rang.
.... I was a dead man, I was asleep I was a stranger in a foreign land ' til I met thee... ( 'Till I met thee'), a  Stax flavored shuffle pendant lequel le colonel de l'armée Piet De Crem se promène de long en large et inspecte les troupes.
'Everybody's brother' annonce-t-il, en nous la jouant Terence Trent d'Arby.
Il a saisi une Epiphone qui répond à la Godin de Mr Johnson.
Un break pour haranguer la foule, are you ready Louvin ( tu prononces louvine), please, reprenez..  no turning back... after me.
Un peu cabot, le gradé,  au cours du set il nous refera le coup une dizaine de fois... un show interactif, apprécié par les locaux.
Ok, he's everybody's brother, mais faut pas pousser bobonne!
Un uptempo funky,  'Under The Spell of the Handout', aux fréquents changements de rythme, tu passes de Jamiroquai au gospel, puis au blues pour revenir au swing.
L'ennui est qu'après un signe aux musicos, il interrompt le morceau pour palabrer  avec la foule, il reprend le thème, nouvelle pause pour entamer un monologue et enfin terminer la chanson.
Si le bordélique, c'est ton truc, tu vas adoré Cody... toi, ce cafouillage t'a pas amusé des masses!
 Nouvelle plage élastique, émaillée de blancs et de fingersnaps,'What Kind of Cool will We think of Next'.
Ce type est doté d'une voix inimaginable, ces musiciens sont formidables, le point noir est que le bonhomme tient à séduire, à amuser la galerie, à prêcher ou à diriger la chorale paroissiale au détriment de la cohésion.
'Love Is More Than a Wedding Day', dédié à tous les couples, de la soul sucrée, pleine de bons sentiments, chantée à la Al Green.
Louvine, you're so cool, I hope you feel good, je viens voir de plus près, bonsoir Betty, ça va...et toi, Erwin, alles goed, je t'embrasse, Eefje....
Comédien!
 'Where Is All The Money Going', politiquement engagé, De Wever se pose la même question.
L'impeccable  'Don't Wanna Go the Other Way', Marvin Gaye, once  again!
Cody, mec, tu devrais te lancer dans la politique... let's shake hands, 58, il en a serrées .
Aux prochaines élections, il écrase le score de la NVA.
Mission accomplie,  salut Louvine.
55', c'est court en tenant compte des bavardages!

Les bis vont sauver la mise!
Le public, déchaîné, hurle à mort, après quelques minutes, Commander Cody, sans les lost planet airmen, mais avec son armada, se repointe pour nous raconter sa vie et les joies de la paternité.
L'archétype de la ballade soul à la Bill Withers,  'Chip's down in no landfill' , puis du funk frétillant ' I've Been Life', no horns tonight, mais ça  secoue.
La suivante sent la poudre, du rock 'n soul irrésistible ' Gunpowder on the letter', sans les cornichonneries, lorsqu'il décide d'y aller straight to the point, son discours est convaincant.
Il veut plus nous quitter et balance un quatrième encore, avant de terminer l'opération charme et venir embrasser toute la population féminine du coin.
Louvine, l'exubérante, exulte...















Jeff Gaines
Jeff Gaines