mercredi 20 février 2013

Tomassenko: 'Antifreeze Solution' au Théâtre Varia, Ixelles, le 19 février 2013

21h30', attroupement rue Gray, à la sortie du petit Varia, tu surprends quelques bribes de conversation!
Charles: Souchon, Philippe Lafontaine...
Jean-Mi: me suis endormi...
Madame Delaplèbe: c'était géniaaaal, j'ai adooooré...
Pouvez-vous étayer, Ségolène?
Mignon, frais, inventif, intelligent, drôle...
Dominique Gaston André S-K : ça manquait de sexe, aurais mieux fait de rester devant le petit écran (flat) , Arsenal- Bayern, ma soubrette me renouvelant mon single malt toutes les 25'...

 Tomassenko: 'Antifreeze Solution', première, en ce mardi frileux!
Tomassenko est l'enfant d'Olivier Thomas , non, Dominique Gaston André, pas le peu chevelu, chaussé de crampons qui tape sur un ballon du côté d'Ajaccio, le gars se catalogue comédien, chanteur, musicien autodidacte!
Six CD's disponibles, tu l'as deviné, vu le co, il n'est pas seul, le brave Thomas ( chant, clochettes, grimaces, mim hic .. ), aujourd'hui en formule trio avec la talentueuse Catherine Delaunay ( clarinettes, scie musicale, lamellophones divers, vibraphone et voix) et le grand Laurent Rousseau (guitare, ukulele, et autres engins de son invention, style saucier à clous, placapieds, dodéklaxophone, transistor tri-équateur, bretelles symphoniques, on en passe... + voix).
Parfois, Tomassenko c'est tout un orchestre/ fanfare avec e.a. Laurent Blondiau ou Michel Massot , amis des Babar, Jumbo ou Ebenezer Hide.
Donc, ce soir  'Antifreeze Solution', spectacle musical censé te réchauffer et t'amuser, par la même occasion, et sortie officielle de l'album ' Organetta' ( Igloo Records ).

20:00 et des poussières, public installé, entrée en scène des artistes.
 Thomas le rouge, bouille Souchon et survêtement de rapper sans casquette, les autres travaillant dans la sobriété passe-partout.
Petit monologue..  Pomme de reinette et pomme d'api
 D'api d'api rouge
pomme de reinette et pomme d'api
d'api d'api gris...., modernisé.
Cadavres exquis, calembours, boutades, contrepèteries ... bonjour, J Prévert, J Martin,  F Blanche et Coluche.
La guitare et une clarinette basse entrent en action pour un jazz littéraire sentant bon le Claude Nougaro, la mélodie, insensiblement, prend des couleurs fleuve Congo aux méandres paresseux.
 Cette mélopée noire est décorée de vers enfantins, probablement empruntés au Douanier Rousseau, le brave Thomas, à court de bongo, se tapotant le thorax des paumes pour rythmer son chant faussement ingénu et cocasse.
Une berceuse indolente  ' Parc Royal' précède le désuet, couleur sépia, ton Henri Salvador ' Je voudrais dire ..'.
Cette poésie candide doit plaire aux âmes sensibles, aux lecteurs d'Alexandre Jardin ou de Daniel Pennac.
Onomatopées à gogo pour amorcer ' Chanson à thèmes'... les méchants font des emplettes, les fusils sur les faisans... sur fond de balafon.
Gymnastique verbale en mode steeple-chase.
Burlesque à la Buster Keaton, surréalisme ceci n'est pas une pipe, l'exercice est audacieux et sympa, mais commence à fatiguer, ton cerveau ne suit plus l'acrobate pour se laisser porter, bercé par les sonorités exotiques, vers une plage du côté de Muanda.
Un coup d'oeil à ton pendule, 20h 40', encore 35' à tenir!
Le trio poursuit son périple: une touche de Frères Jacques, un brin de Desproges, un clin d'oeil à  Charlie Degotte, un petit scat pas logique, au passage on salue Claude Semal, une rêverie orientale à la clarinette, une confession puérile sombre ' J'ai peur du noir'.
Interlude, je change de frusques pour danser le tango avec Jacques Tati, oooh, il y a un problème ' C'est trop taché', et 'Tout va trop vite' ...faut que ça s'arrête...
Qui peut arranger les bidons?
Antonin Artaud, peut-être, ou Raymond Queneau?
Regarde, Zazie sort du métro!
On enchaîne, un petit coup de Zap Mama .
L'équilibriste en fait trop, le fil est ténu, il va se casser la gueule, on le sent..
Légèreté et bouffonnerie ne riment pas forcément!
On va où?
A la foire du Midi, sur la grande roue...
Fantaisie, bulles de savon, je veux des beignets... mais où est le fil conducteur?
Bécassine, au secours, ou toi, Pénélope, aide-nous, les mailles déraillent, je préférais les élucubrations d'Antoine!
Soudain, l'obscurité, des applaudissements, exit Thomas & co!

Retour des guignols, un numéro farce en trio, sur tapis de sol à touches noires et blanches, un Bontempi géant jouant un air Armée du Salut/ Charlie Chaplin en couleur.
Dernier exercice solitaire du conteur et rideau!

Le spectacle se donne jusqu'au 9 mars au Varia!