dimanche 3 février 2013

O. Children - Uni Form au Beursschouwburg, Bruxelles, le 2 février 2013

Khadija raconte sur un forum: la pire rencontre de ma vie...des déboires pas croyables: Don Juan a oublié sa carte bleue, résultat, tu peux me payer ma grenadine, ma place de parking, euh, j'ai plus d'essence dans ma Golf, piquée ce matin, je t'offre le  cinéma, deux places gagnées sur Playthegame, devant lequel il lâche un mollard appétissant, pendant le film..je peux t'embrasser...séance terminée, excuse-moi, je peux pas te ramener, je dois aller rendre visite à maman hospitalisée... je te rappelle un de ces quatre..
Khadija, c'est rien tout ça, nous on est tombé sur RickyBilly!
En bref, le Beurs  en collaboration avec Mad about Music, un programme alléchant: O.Children et Uni Form, tellement alléchant que le carton annonce sold-out, on déplace du Kaffee au cinquième étage: salle argentée et toit-terrasse.
Avec Yves Hoegaerden, sobre comme un moine tibétain, on gravit les volées d'escalier nous menant au sous-sol du paradis, on salue Jean-Paul, on passe commande et bordel, calamité suprême, there comes RickyBilly qui vient de terminer ses voeux de silence, il s'était tu pendant 229 secondes.
Quel est l'abruti ayant payé sa place?
On va pas te raconter son monologue de 50' mais  sache qu'on a eu droit à l'historique complet, répété 5 x, parce qu'on est très cons, de Las Putas & las Virgenes, Las Chicas del Infernio, The Hellraisers from the Lost Highway, The Shaky Vampires and the Devil's Angels et Mama Rita et les Ritons Laveurs.. postillons gratuits en prime.
Sinon le public était +/- honnête: Vincent M, Leo, Annick H, Dominique F, et d'autres goths fréquentant les Fantastique Nights, les deejays de service étant de Volanges et Mathilda, pas la copine de Tom Waits, une made in Portugal nourrie au vin du Douro.


21:15' Uni_Form
Naissance à Lisbonne, en 2006: David Francisco ( bass) - Nuno, son frangin ( drums) - Billy ( vox, guitar) et Miguel Sousa Moreira ( guitar et synth) aiment The  Cure, Bauhaus, Joy Division, Cabaret Voltaire et un peu moins Amália da Piedade Rodrigues ou Madalena de Melo.
Deux EP's:   “Uni_Form” (2008) and “Winter Blue” (2011) et deux albums, le dernier, merci George, '1984'.
Sur fond de visuals évanescents noir et blanc très classe , les Lusitaniens entament 'Walking on a fire line', un post-punk preto como a noite, bien dans la tradition Psychedelic Furs, Teardrop Explodes et Joy Division.
L'agité 'Roll' sera plus punk , quant à 'Fragile', tu peux carrément occulter Yes et penser à la baritone voice de Ian Curtis sur fond métallique.
L'ombrageux ' A cloud over time' présente toutes les caractéristiques dark new wave: voix caverneuse, nappé de claviers sombre, drumming lourd et basse agressive.
Le truc est bien foutu, un peu daté peut-être, mais vu le nombre de bands actuels participant à ce revival post-punk tu te dis que c'est toi qui retardes d'une ou deux guerres.
'Pillot' - ' Allan' même schéma ténébreux.
Remerciements à l'équipe organisatrice, clin d'oeil à Mathilda , on repart au turbin, 'Shadows' .
Jaimes: ..Love the sound I dont care if they sound like interpol, i love interpol too.. Obrigado, Jaimes!
Soleil absent, toutes les créatures de l'ombre pointent le bout du nez.
A love song: 'Stealer' dédiée à Annick H, sortie de sa retraite, puis 'Still Alive' le premier single du dernier album.
Le thème de ' 1984'  est Big Brother and all this bullshit.
David, passe moi ta basse, je te refile ma guitare.
Big Brother is alive, donc pas de T-Shirt rose au guichet, svp, le noeud pap rouge est proscrit également.
Et le slip Tarzan?
C'est limite, Gerolf!
La dernière, l'existentiel 'Hollow Destiny'.
Une petite heure d'un bon niveau.
L'uniforme au placard, on se met à l'aise pour boire un coup!

22:45' O.Children
On salue Aníbal António Cavaco Silva, direction le UK  et ses enfants turbulents, O.Children.
Nouvelle coqueluche du goth rock briton: Tobi O'Kandi (vocals), Andi Sleath (drums), Gauthier Ajarrista (guitar), Harry James (bass).
Deux albums, le dernier 'Apnea' sortait en mars 2012.
Figure de proue de ces ex-  Bono Must Die: le géant Tobi O'Kandi, origines nigérianes , déboires légaux ( visa expiré, séjour en cellule, interdiction de quitter le pays, menace d'expulsion...) , un physique Roland Gift ( Fine Young Cannibals), une dégaine nonchalante et une voix grave et sombre, inévitablement comparée à celle de Ian Curtis.
En 75', O.Children ont convaincu les plus sceptiques, London’s gloomiest band possède tous les atouts  pour  faire la nique aux Editors, White Lies ou Killers....
' Malo' , un son gros comme  une montagne, une esthétique dark sanctuary, Sisters of Mercy n'est pas loin.
 Biblical doom avec le batcave 'Ezekiel's son', si Tobi attire tous les regards, surtout féminins, le trio l'accompagnant est des plus efficaces, ce fils du prophète, qui se propose de watch over us , suffit de prier, peut t'éviter un pèlerinage à Lourdes.
'P T Cruiser' du garage/punk efficace.
Chaque musicien lève l'index pour indiquer volume up à l'ingé-son, tes tympans déjà indiquaient attention zone rouge,  va falloir consulter, lundi!
Un dirty rock faisant passer Iggy pour une piètre lopette,  ' Swim', vu la mare de houblon dans laquelle patauge tes pieds, on pourra se le permettre dans 20'.
Dancing time: ' Dead disco dancer' suivi de 'Heels' typiquement coldwave.
A nouveau danceable, ' I know' (You love me) au refrain étonnamment catchy.
Un downtempo narratif, ' Oceanside', s'éloignant des poncifs post-punk primaires pour devenir une jolie ballade  romancée.
Après plusieurs titres pendant lesquels Tobi ne savait que faire de ses paluches, il ramasse sa guitare et amorce ' Yours for You' signifiant un retour dans les tranchées.
Eighties vibe aux accents poppy.
' Fault Line' an older song aux coloris Bauhaus, puis le répétitif et lancinant 'Chimera' .
Petit conciliabule avant 'Lily's Man', un new wave rock métallique transformant les premiers rangs en pogo nerveux, Mathilda aboutissant allongée aux pieds de Tobias l'impassible.
C'était le signal, ça s'excite comme en quatorze, les zombies grimpent aux rideaux, le scénario prend des allures Night of the Living Dead, ça va pas se calmer avec la dernière, le Byronian 'Ruins', voyant une dizaine de créatures, poussées par un courant furieux, s'affaler sur scène.

Rideau.
Pas moyen de quitter le podium on vous emballe le rappel sans cinéma: ' Holy Wood' et ' Radio Waves' , une houle brutale et intense déferle sur le Beurs, les maîtres-nageurs se sont tirés, RickyBilly en profite pour piquer la pintje d'un matelot déséquilibré, O. Children quitte le navire en perdition, la fête est finie!