jeudi 2 août 2012

Le Grand Bateau - Maurits Duchéhof - Vilvoorde, le 1 août 2012

Il était un petit navire
Il était un petit navire
Qui n'avait ja, ja, jamais navigué
Qui n'avait ja, ja, jamais navigué
 Ohé, ohé...
Ohé, ohé Matelot Matelot navigue sur les flots

C'est pas le cas du Grand Bateau qui a jeté l'ancre au Maurits Duchéhof, à Vilvorde, pour le premier
Far- West concert du mois d'août .
Cette embarcation est sortie des chantiers navals en 2010 et a déjà sillonné pas mal d' étendues d'eau salée depuis qu'elle a quitté son port d'attache en Flandre orientale.
Lors d'une escale dans un studio d'enregistrement, en 2011, l'équipage a lancé un premier album à la mer, 'La Mesure' et ensuite le cousin du Manureva a repris ses expéditions maritimes.
Le capitaine: Yves Meersschaert ( piano, orgue, accordéon, guitare, compositions...), quelques collaborations pour situer le marin, Guido Belcanto, Kathleen Vandenhoudt, Derek, Bruno Deneckere...
La sirène: Aster Van Vaerenbergh, non elle n'est pas Danoise, cette jeune flamande a passé une grande partie de sa jeunesse au Luxembourg et maîtrise, de ce fait, parfaitement le vocable roman.
Les mousses: Koen Kimpe (contrebasse ou basse), Lady Linn... - le multiinstrumentiste,  Thomas Noël ( accordéon, acoustique, guitare, piano, orgue, xylophone, et backings vc.), Catherine Delasalle, Pitti Polak, Pop in Wonderland.... - aux drums, le line-up indique Tom De Wulf, on nous a annoncé Wouter Van den Bossche , peut-être le batteur de Freaky Age ou des Vintage Jazz Cats, en tout cas, pas un con!

A 20h30',  c'est parti pour deux sets de Chanson française, celle qui prend ses sources après- guerre, puis flirte avec les grands paroliers des années cinquante, avant de rencontrer les yéyés, peu après la génération Berger/ Goldman et enfin la nouvelle scène française à la Clarika, Pauline Croze ou Emily Loiseau..
Captain Meersschaert a bien digéré tout l' héritage bleu, blanc, rouge pour concevoir un mix personnel original.
' La lutte contre le temps', un tout nouveau titre, comme mise en bouche.
Un joli brin de voix, de la chanson populaire à la Edith, sans le pathos de Piaf, mais avec un accordéon t'invitant à la mélancolie.
' Le Grand Bateau' de la variété faussement naïve que tu rapproches d' Il était une fois, Coralie Clément , Elsa ou Beau Dommage.
Nouvel exemple de French pop au swing discret: ' Gare à toi'.
' Du soir au matin' est introduit par une contrebasse jazzy, lorsque le piano et la guitare embrayent, la plage se colore de chatoyantes intonations cha cha cha.
 La ballade marquant la fin d'un amour, ' Un faux pas', malheureusement, se meut dans l'univers commercial d'une Céline Dion, pas le meilleur titre!
Surprenante et magnifique reprise de 'Domino' d'André Claveau.
La classe!
On tire sur la corde sensible avec ' Je te rejoins', un dialogue imaginé entre un jeune garçon et sa maman qui vient de rejoindre le paradis, puis l'orchestre du rafiot attaque un swing tonique,  'Louis' , du pur Michel Jonasz.
 Toujours du rythme, 'Après minuit', pour poursuivre avec ' Chalenton', du nom du personnage principal d'une BD signée Jean- Claude Servais ( 'Le Dernier Brame').
La collaboration Servais/ Le Grand Bateau a donné naissance à un spectacle musical (et à un CD) qui a tourné au printemps au sud du sillon Sambre et Meuse.
'Chalenton' rocke méchant!
Brassens  chanté par une poupée ( Qui ferme les yeux quand on la couche...), pour terminer le premier set, ( 'Je me suis fait tout petit').
Merci!

Set 2
 Il démarre par le groovy titletrack à la Claude Nougaro, 'La Mesure' et se poursuit  avec le downtempo dramatique, 'Mélanie'.
On se sépare, mec: ' Garde la maison' sur fond mambo.
1949, Eliane Embrun, ' Si j'étais une cigarette' . 2012, une version Mistinguett sur l'album 'A l'eau de Javel' de la formidable Anaïs et, ce soir, sur fond d'accordéon/piano, tout en sobriété, Juffrouw Van Vaerenbergh.
... Je voudrais en ta main distraite Me consumer sans le savoir Si j'étais une cigarette... Poterat et  André Salvador ( le frère d'Henri), des génies!
Brassens bis : 'La Mauvaise Réputation', ça ne fait de tort à personne d'être marginal!
Un tango, 'Le Grenier' et une nouvelle, ' Helena', du rock socialement engagé.
 Un troisième Brassens , l'incomparable ' L'Auvergnat', une interprétation empreinte de douceur féminine.
 La valse 'La pendule' narre l'histoire de deux êtres qui ne s'étaient plus croisés depuis des lustres, les souvenirs renaissent,  malgré les rides et l'arthrose, la tendresse demeure.
Ton et accompagnement justes.
Encore un nouveau titre,  tout frais pondu: ' L'Eau de Vie'.
Jef, Hans, Mariette et Théodore semblent apprécier à sa juste valeur et commandent leur pintje numéro 17.
La dernière, braves gens, montez à bord du paquebot, direction la côte, les embruns, le soleil, les méduses et les vagues... 'Vava'.
Fraîcheur, bonne humeur, d'excellents musiciens, une voix séduisante.... un bon moment à Vilvorde!

Nous, on quitte pas cette barque sans un bis s'égosillent ceux qui viennent de passer à la vingtième mousse plate.
OK, on vous rejoue 'La lutte contre le temps'.
Farandole folle sur la plaine, la bière dans les airs... hissez haut le drapeau,  larguez les amarres et vogue la galère!