mercredi 29 août 2012

Feeërieën 2012: Cold Specks- Spookhuisje, Parc Royal, Bruxelles, le 28 août 2012

Seconde soirée des Feeërieën dans le  Warandepark, face au Palais Royal.
Toujours une exquise douceur et ce jardin  arboré aux  allures de conte à la Charles Perrault, que faut-il de plus pour attirer la grande foule?
Une buvette... elle était présente, affluence massive il y eut!

20:30' Spookhuisje!
Avec un tel patronyme, l'Ancienne Belgique se devait de programmer Raphaël Absolonne lors du Festival.
Spookhuisje est précédé d'une réputation flatteuse, quelques audacieux évoquent  Hendrix, tu te demandes s'ils ont bien écouté Jimi!
D'autres se lancent dans des descriptions exaltées, au hasard: aventurez-vous au plus profond des bois  pour côtoyer les fantômes..
 ou ...Spookhuisje conceals a man from Brussels who is known for his masterful guitar style!
Exagéré?
Un tantinet.
Le barbu, T-shirt blanc, petit bonnet foncé vissé sur le crâne, se laisse écouter attentivement pendant 20 bonnes minutes, mais après ce laps de temps, ses drones  lancinants ( psyche /blues/ hindu raga) finissent par lasser, pour  te laisser complètement indifférent.
Il a aligné quatre plages en quarante minutes, chacune proposait le même schéma structurel et le même jeu répétitif.
Dans ce  créneau, artistes créant des climats avec une guitare et un jeu de pédales, Teuk Henri ou Mongolito sont 50 fois plus créatifs, malheureusement il y a peu de chance qu'un jour l'AB les invite comme artistes résidents.
Ne demande pas de mentionner des titres, il a asséné quatre soundscapes instrumentaux.
Pour le premier, il a façonné un bruit de fond fait de vrombissements, après avoir grattouillé son instrument, il met les sonorités en boucles et c'est parti pour dix minutes de blues/surf planant.
Même schéma, sans le moteur de Formule Un, pour le second qui te fait penser à Leo Kottke, mais c'est insulté ce guitariste à la technique exceptionnelle que de le comparer au brave Raphaël.
Pour la petite histoire, on a reconnu quelques plans 'Johnny Guitar' avant les envolées indiennes, ce qui nous renvoie à la fin des sixties: George Harrison, les Byrds, Brian Jones et quelques autres découvrant le raga.
Troisième pièce décorative et nouveau nom effleurant tes cellules:  Tyrannosaurus Rex ( Marc Bolan -Steve Peregrin Took).
Avec Fred Cerise et Clelia,on opte pour la buvette pendant que Spookhuisje confectionne une dernière oeuvre bluesy, décorée de 2 ou 3 notes de flûte.

Cold Specks
Al Spx = une chanteuse canadienne ( Etobicoke, près de Toronto), black, émigrée à Londres, considérée  comme une des révélations 2012, un album ' I Predict a Graceful Expulsion' , une vague de louanges après un passage remarqué chez Jools Holland.
C'est dire que les attentes du public étaient hautes, trop hautes, sans doute.
Ici, également, passé l'élément de surprise,  une voix soul  étonnement râpeuse pour une femme encore enfant ( 24 ans), des compositions gospel/ blues/ folk/ soul sombres et profondes ( certains cataloguent son album de doom soul) qu'elle interprète supportée par un band impeccable, mais auquel elle laisse peu l'occasion de s'exprimer, le soufflé retombe après 30'.
 Trop de titres similaires, tu attends toujours une étincelle qui ne jaillira pas...  avec quelques années d'expérience scénique, we predict a graceful explosion!
Sur scène, Al, sa guitare et, probablement: Tom Havelock, violoncelle -  Peter Roberts on electric guitar - Thomas Greene playing piano - Chris Cundy, baritone sax, tenor sax, bass clarinet et d'après ses propres dires... We're currently without a drummer at the moment, so we've been rotating people...,  nous vîmes un batteur.

Elle ouvre, a capella, avec le gospel 'Go to sleep little baby', a powerful rendition!
Première plage de l'album, ' The Mark',  que tu rapproches d'Alela Diane, mais la tessiture est plus rauque.
 Le superbe 'Winter Solstice', quant à lui, te rappelle le folk gothique d'une Emily Jane White, l'accompagnement musical tout en sobriété fait de cette plage un des sommets de l'album.
Miss Spx annonce 'Heavy Hands', qui sera suivi de 'Hector', si tu pensais aux facéties d'  Urbanus van Anus, tu t'étais gouré, ça rigole pas des masses dans l'univers de la jeune dame, transformée en  inquiétante pythie black.
Un second gospel a capella fera frissonner Bruxelles avant d'entendre le sextet attaquer 'When the City Lights Dim', titre mariant solennité, pathos et sentiments religieux, le tout souligné par un sax sombre.
Cold Specks se dit influencée par Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe, Tom Waits , Sam Cooke ou Smog, son folk/blues sent l'authentique, le Deep South ( et pourtant elle vient du Grand Nord), l'humain qui souffre, le combat contre la discrimination raciale.
' Blank Maps' des arrangements tout en sobriété décorent un  titre plus pop.
A quote from the Old Testamennt, 'All Flesh is Grass', un nouveau titre qui augure d' un second album aussi magistral que le first CD, sur lequel on retrouve le folk ' Elephant Head et, également, la valse introduite par un piano léger, 'Send your youth.
La reprise de Swans, le groupe de Michael Gira, ' Reeling the Liars In' avec, enfin, une solide intervention du sax, sera suivie du single 'Holland' et de 'Steady', un titre qui, s'il démarre tout en douceur minimaliste, verra une belle échappée solitaire  de Chris Cundy  donnant le coup d'envoi pour un final névrotique à la Arcade Fire.
La dernière sera l'ultime morceau de l'album, la ballade noire, ' Lay me down' que la jeune femme a composée à l'âge de 15 ans.

Le 30 septembre Cold Specks se produira au Botanique!