samedi 1 octobre 2011

Boogie Beasts au G C Essegem, Jette, le 29 septembre

Seconde saison pour la Brussels Blues Society.
Elle débutait sous de tristes augures, le concert de Joanne Shaw Taylor, co-organisé avec le VK, doit être annulé, la guitariste anglaise, pour d'obscures raisons, décide de supprimer toute sa tournée sur le continent européen!
L'équipe se décide, pour inaugurer la série à l'Essegem, pour un tout nouveau combo belge: Boogie Beasts!

Nouveau, entendons-nous, ces bêtes ont, toutes, un sérieux passé dans les pâturages bleus:
The Goon Mat ( chant, guitares) et Lord Bernardo ( harmonicas) font partie d'un gang de tueurs à deux sous, pas ceux qui canardaient dans les Delhaize il y a plus de 20 ans, non: the Cheap Killers, des ex Stinky Lou & the Goon Mat, ayant découvert Axe, leurs potes Jan Jaspers ( zang, gitaren) et Gert Servaes (drums), de valeureux Limbourgeois, sévissent au sein de Voodoo Boogie, un band que Walter de Paduwa porte au pinacle ( une spéciale en juin 2011) et dont le dernier CD 'This old storm' traîne depuis peu dans les bacs.
Les Boogie Beasts s'étaient déjà illustrés au Blue Moon Festival de Visé, la cité de l'Oie, début septembre et ont décidé de transformer l'Essegem en juke-joint crasseux, où coule un moonshine pas catholique, où des nanas plantureuses, aux aisselles pas épilées t'invitent à danser sur les tables et où t'as pas intérêt à fixer trop longtemps les tatouages décorant des biceps Mike Tyson de barbus édentés!

Le Witte sur scène pour une présentation colorée, devant une assistance honnête ( je te parle du nombre d'individus présents...), et entrée en piste des affreux, avec correction immédiate: Witte, on t'aime bien, mais nous c'est pas Helmut Lotti en zijn Siamese katten, on est les Boogie Beasts!
Un premier set de 45', sept morceaux de rootsy blues/boogie, moite et gras, sentant les alluvions puants du Delta du Mississippi mais aussi le garage rock cher au label Fat Possum.
Si t'étais venu pour un cours de dentelle au fuseau, t'as intérêt à ramasser tes effets et à prendre la direction d'un béguinage accueillant.
Commandez-vous à boire, car ça va déménager: 'Ramblin on my mind' de Robert Johnson, version Delta de la Meuse met een Vlaamse zanger: sexy Jan.
Même registre 'I'm leaving you' (commit a crime), au répertoire de Stevie Ray ou de Kenny Wayne Shepherd, vaut mieux quitter une bonne femme qui... puts poison in my coffee....Instead of milk or cream...
Un Muddy Waters, les gars?
Balance, mec!
Pas sûr que c'était le 'Still a fool', mais ce truc était salement vicieux.
Le Goon Mat en entraîneuse de cabaret louche nous invite à danser le boogie...I'm the boogie beast... vu la trombine des clients à tes côtés, tu déclines et continues à surveiller ta pintje, c'est pas Luk que tu dois craindre, il ne boit que de l'eau plate sans alcool.
Le copain de Zorro, se déchaîne à l'harmonica, Gert assure la rythmique à lui seul et les deux grattes râpent et tricotent en cadence, un second boogie répétitif (' You know I care') sur la lancée, le moteur est chaud.
Le Goon Mat est pressé d'en finir, son godet est vide, il enchaîne sur un morceau bien gluant mettant Bernardo sous les feux du projecteur, et c'est Jan aux vocals qui clôt le premier acte..I don't care what your mama said, et ton paternel pareil, je m'en tape...shake it baby... et, effectivement, ça remue!
OK, ils ont rien inventé, mais ça déménage, le peuple est content!

22:00 set 2
Seconde bobine, même scénariste, Liège au chant... me and my honey... et une version pas asthmatique de 'Big Boss Man'.
Baby, écoute, dis un peu.. baby, tell me what you want me to do....ça a pas l'air d'être la vaisselle!
Sleazy, greasy comme du Jimmy Reed.
Le dressage de ces bestioles est pas encore terminé, faut se méfier des coups de (g)riff(es) pervers, ' You got me dizzy', de...: ouais, Jimmy Reed et puis une influence majeure, R L Burnside: à la slide ' Going down south' et un second puisque vous semblez apprécier.
Comme vous êtes pas hyper actifs, on vous imite, on va s'asseoir sur le bord du podium et vous jouer l'aubade.
Menneke, on a travaillé dur toute la journée, fais pas ton Jean Gabin pour nous casser les couilles, envoie la sauce...
Tous les durs semblent avoir comme petite amie de gentilles nanas...little honey, just like you...little sweetie, just like mine... mais ils savent jamais comment s'y prendre... tell me what you want of me... questionnent guitares, mouth harp et le cogneur!
Après la séance psychanalytique, les artificiers décident de revenir au boogie au taux de matière grasse élevé, un premier avec une nana qui veut se barrer, classique!
Un second en singalong multilingue: on te propose hey, hey, hey... ho, ho, ho... ou oy, oy, oy... pour finir en incantation peau rouge à la Redbone.
Voilà, Jette, merci, it was a pleasure playing for you!

Acclamations, retour de la faune boogie pour un double encore ambiance Gilles de Binche...dance on that endless boogie, baby ( parts 96 & 97)... recommandations suivies à la lettre par une dizaine de fans.
Non, John Lee Hooker était pas là!
Le second fut qualifié de dirty stuff , le cambouis s'incrustant sous les ongles et les pores pendant que Lord Bernardo escalade les tables et vient draguer une rouquine avec son instrument ( à vent)!

Viril, chaotique, prolétarien, tumultueux et légèrement kermesse, on était prévenu: cock your pistol..., il était suggéré!
T'étais pas obligé d'utiliser le cambouis comme lubrifiant!