dimanche 6 février 2011

Karim Baggili sextet à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 4 février 2011

Un second showcase EntreVues en ce venteux vendredi.
L'Orangerie accueille le Karim Baggili sextet à 14h!
Petite file et sièges au second rang, le jovial chauve, nourri au Dom Pérignon et au col orné d'un rouge papillon estampillé Elio, sur scène pour un numéro burlesque Houdini meets Benny Hill, savamment bricolé, puis il annonce le sextetto, emmené par le talentueux Karim Baggili.

Il y a un peu plus de 15 jours tu vis le virtuose de l'oud et de la flamenco guitar accompagner Karoline de la Serna à Halle, la jolie espagnole prendra les vocaux en charge tout en tapotant un bombo pré- colombien.
A la flûte: un membre du clan Laloy: le princier Philippe (Tricycle, Maurane, Tangram, Traces, Ialma enz...) - violoncelle: Kathy Adam (Pantha Rei- Duo Spices- Quatuor Thaïs...) -le plus mexicain des percussionnistes bruxellois, Osvaldo Hernandez au cajon, cuatro et autres gadgets frappés des mains et enfin, Patricia Hernandez-Van Cauwenberge également au cajon et aux bolas.
Le récent album 'Lea & Kash' (Homerecords) sera la pierre angulaire de l'édifice musical érigé en ce début d'après-midi.

' Consejo del tiempo' un instrumental arabo-andalou transformant les glaciales rafales de vent nordique en zéphyr embaumé des doux parfums du miel.
A qui t'as volé ces images romanesques, sukkeleir?
Lamartine ou Virgile, si t'ajoutes une pincée de thym.
Mais écoute, petit, arrête d'argumenter et laisse-toi envoûter.
'Tanto Poco' un subtil et onirique duo vocal K K .
Elegance, précision, finesse mélodique: un voyage précieux aux confins de l'Orient.
Une longue intro au luth arabe sur fond de violoncelle plaintif amorce 'Lea & Kash', comme les autres plages, un soundtrack pour un film jamais tourné, mais ancré dans l'esprit de Mr Baggili.
Sonorités oueds, paupières closes tu vois défiler sable rouge, lauriers-roses odorants ou palmiers-dattiers centenaires, l'eau frémit dans ton verre où reposent les feuilles de menthe fraîche.
Le rythmé 'Pay Cash', amorcé par les cajons, t'emmène du côté de Jemaa-El-Fna dans la Médina de Marrakech: musiciens berbères, rythmes tribaux et Laloy transformé en pungi, charmeur de cobras .
Imaginaire Mille et Une Nuits.
Un dernier titre époustouflant: ' Bolas', une valse/flamenco sensuelle avec la fabuleuse Patricia Hernandez sous les feux de la rampe pour une démonstration de boleadoras endiablée.
Les bolas frappant le sol au même rythme que les martèlement de pieds de la danseuse.
Une chorégraphie Carmen sensuelle, diablement impressionnante.

Un concert techniquement irréprochable et véhiculant une sérieuse charge d'émotions.