mardi 8 février 2011

Azure Ray - Echo Beatty - James Husband @ 't Stuk, Leuven, le 7 février 2011

En plein centre de Louvain, le kunstencentrum 't Stuk propose une programmation éclectique: films, théâtre, expos, danse, performances en, uiteraard, des concerts.

Trois noms à l'affiche en ce lundi du mois le plus court et le plus matois, comme premier band le site proposait: James Higgins.
Après de vaines recherches chez Google: un prof de yoga, un chantre écossais dont le clebs se nomme Huck, un joueur de cricket, un parodontologue néo-zélandais et 1540 autres J H rien qu'en Ohio.... on coupe le moteur.
Vincent n'a rien déniché de plus, si ce n'est un streaker ayant sévi lors des huitièmes de finale au Queen's, en 1986.

20h40': il s'avère que James Higgins sur scène se fait appeler James Husband et de plus, cet époux est mixte: James Higgins ou Huggins III ( un ex Of Montreal) guitare/vocals et la celliste Heather McIntosh, qui n'a jamais tourné avec Gérard Oury.
Tu suis encore, Victor?
Heather et James font partie du backing band d'Azure Ray et chauffent les salles pendant le European tour.
Ce gentil duo nous bazardera huit gentilles et fraîches rengaines poppy, légèrement cheesy ou fleur bleue, teintées de sentimentalisme exacerbé ou de naïveté obsolète.
Le majordome aime Julie Mary Poppins Andrews, les Housemartins, Blanche-Neige, Dick Van Dyke , les Chupa Chups au coca, les marshmallows et les musicals des fifties.
Quelques titres proposés: 'Window' - 'While the boys went down under' - le formidale crooning 'I don't want to set the world on fire' des Ink Spots en version klein klein kleuterke- 'A grave in the gravel' ....
Inoffensif et distrayant!

Echo Beatty

C'est en novembre 2009 (Dolle Mol) que tu fais la connaissance d'Annelies van Dinter, qui à l'époque est secondée par Arne Van Petegem de Styrofoam.
Conquis d'emblée!
En 2011, Echo Beatty c'est Annelies ( vocals, guitar, organ, loopstation) et Jochem Baelus ( drums, guitar, percussions diverses, zither, vibraphone, bruitages...) qui sévit également chez Sailors Beware ou Tuning People ou encore Kuskessarma.
Un nouvel EP ( après une demo enregistrée en 2008) se vend pendant les concerts ' Tiny organs of trust'!
' Tin can telephone' entame le set, de l'indie atmosphérique et minimaliste, proche de l'univers de Tiny Vipers ou de Soap & Skin.
Le superbe et languissant 'Transistory' navigue sur une lame alt.country vulnérable, à la Vic Chesnutt.
'All that is not' naît dans un climat inquiétant de bruitages hermétiques, quelques accords de guitare et la plage évolue dans des eaux plus sereines, mélancoliques et intimistes.
'Montana' t'amène à une comparaison avec d'autres anversoises fragiles: Blackie and the Oohoos.
Même approche fluette, mystérieuse, poétique, filmique.
Aucune vulnérabilité avec le titre suivant, 'Guests', un martèlement martial, une atmosphère de tension glaciale: Mazzy Star ou PJ Harvey rôdent dans le coin.
' Shiftin' lines' une valse nostalgique et introspective sera talonnée par une dernière composition' Big black hole' dont le ton angoissant est quelque peu atténué par l'usage d'un orgue désuet et ingénu.
Performance appréciée.

Azure Ray
Une résurrection: Maria Taylor et Orenda Fink avaient mis fin au band en 2004.
Quatre albums solo pour Maria Taylor que tu eus l'occasion de voir en concert au Bota en 2007.
Deux efforts solo pour Orenda et une plaque avec With Art in Manila, une autre avec O+S ( Orenda and Scalpelist).
Puis en 2010, après un long silence, un nouvel Azure Ray ' Drawing down the moon' et, début 2011, une tournée européenne.
Les deux superbes citoyennes de Birmingham, Alabama, sont accompagnées d'un trio de multi-instrumentistes: les déjà nommés Heather( cello-bass) et James ( principalement aux drums) + un guitariste/mandoliniste doué (Paul?).
Pas de setlist et un son pas toujours optimal, mais un habile mix de nouveaux titres et d'oeuvres plus anciennes.
Les brunes siamoises n'eurent aucune difficulté à hypnotiser le public estudiantin peuplant le Stuk: douces ballades country, complaintes désespérées, romances sentimentales, dreampop chatoyant, harmonies sublimes.... devastatingly beautiful, pour citer l'anglaise Laura Hughes.

Un premier titre country, chanté à l'unisson et pour lequel les filles n'utilisent pas leur guitare donne le ton.
L'élégant 'Displaced', décoré d'une mandoline méditerranéenne, te traverse le cerveau pour venir s'ancrer au plus profond du muscle où siègent les émotions.
'Signs in the leaves' sur le nouveau CD, nostalgie d' un amour perdu:
And now the birds don't sing
And the trees don't speak
And I don't see signs in the leaves
Anymore...
Nouvelle perfide attaque visant à faire vaciller ton coeur.
'Don't leave my mind' sorry, en principe on utilise le delay , pas possible ici, ce sera nos voix en chambre d'écho.
Orenda entame la suivante, le dramatique et poignant 'Larraine', que le guitariste décore de somptueux effets d'ebow, tandis que le violoncelle se fait doucereux.
Une pure merveille de tendresse.
'These white lights will bend to make blue' une valse d'une lenteur aristocratique.
Des anges, ces demoiselles.
La somptueuse berceuse 'Sleep' fut utilisée dans la BO de 'The devil wears Prada' , pas un souffle dans l'assistance, juste un léger glou glou, le houblon se frayant un passage dans le gosier de Vincent, éternel assoiffé.
Une nouveau couplet sentimental ' Safe and sound': 'voix d'une pureté cristalline' est galvaudé, d'accord, mais si t'es pas content, lis du Louis-Ferdinand Céline.
Avez-vous remarqué qu'on joue peu de rock'n roll?
Tu charries, Maria.... Slipknot, ce sont des lavettes en comparaison du punch que vous dégagez.
'November' mois propice au spleen!
Miss Taylor derrière les claviers et Heather à la basse pour un trois temps entraînant 'If you fall'.
Retour à la douceur et aux murmures avec la romance 'Raining in Athens', que le brave James enjolive de quelques lignes de melodica hellénique.
'On and on again' une nouvelle caresse que tu retrouves sur 'Drawing down the moon'.
Leuven, our last track tonight: le titletrack d'un CD de 2003, 'Hold on love'.
On écoute Olaf, un fan d'Osnabrück: there is an anti-heroic quality of pastoral loneliness in their voices...
Rainer Maria Rilke n'est pas allemand, il est né à Prague, ville faisant partie de l'empire austro-hongrois, à l'époque.
Olaf aime Rilke et Azure Ray, il aime moins Rammstein!

Leuven ne veut pas s'éveiller, ni quitter Maria et Orenda, on a attendu sept interminables années, les filles, un bis, bitte!
T'étais là, Olaf?
Ok, on vous joue 'The drinks we drank last night'.
Une slide lyrique et les smooth vocals des fausses twin sisters: beau!

Une pintje, Vincent?
A last drink for tonight!