dimanche 24 octobre 2010

Two Timers au Café Le Montmartre, Ixelles, le 23 octobre 2010

Un samedi d'octobre, le déluge.
Bruocsella fait honneur à son origine marécageuse, pas un temps à mettre un Vandenbroeck dehors, et pourtant tu as promis à Christine de la rejoindre au Montmartre.
Tu sors ta barque, tes cuissardes, ta veste étanche et ton gilet gonflable... faut ramer jusqu'à la butte ixelloise.
Sur place, Christine, souriante face à une Maes, et quelques joyeux Villeret, Gamblin, Dussolier...:le duo troupier Milou & Guy, Cool Danny et Pipou Bollewinkel.
Il est à espérer que Didier, le patron du bouge, ait une solide réserve de Westmalle!
Sont pas venus ici pour jouer aux écluseurs, au programme ils ont pointé:

Two Timers
a person who says one thing and does another?
Non, un duo mixte pratiquant un blues/pub rock primitif et tonique.
Naissance: 1993- Progéniture: 4 bébés, le dernier né 'The Big Casino' - Registre de l'Etat Civil: Sarah James, vocaux éraillés( Best UK female singer nominee), harmonica, spoons, percussions diverses ( cymbales, tambourin, tambour en bandoulière...), joli minois et boucles rousses - Gordon Russell, guitares et a suitcase servant de bass drum.
Un pédigrée pas banal: Geno Washington, Dr Feelgood, Eddie & the Hot Rods...avant d'émigrer du côté de Montmartre, l'autre butte du côté de la Seine, et de se concentrer à 100% à son duo avec Sarah James.

21h10'
Hi, Brussels, we are Two Timers... avec traduction française, Sarah maniant élégamment le vocable rabelaisien.
'Big Time Broken Heart' du singer/songwriter Terry Anderson.
Un soulful timbre surprenant pour un être si menu, imagine Janis Joplin/ Bonnie Raitt/ Sam Brown , le style de voix qui parle à tes entrailles sans passer par tes neurones, tu y ajoutes des riffs de guitare brillants et poisseux et tu te félicites d'avoir bravé les éléments.
Un sourire de Christine confirme cette impression.
'Hello' (Here comes trouble), un coup d'oeil aux alentours.. Ouf, c'est pas RickyBilly, j'avais les jetons.
Chouette uptempo bluesy.
'Long Gone' une slide Ry Cooder, souffle la douce C. Un zydeco/blues imparable.
Sarah Cook et ses cuillères en vedette!
'Killing Time' une sombre histoire de passion meurtrière, aux relents CCR.
'Real Good TV' Et sur la chaîne 9, baby?
Il y a Jésus sur fond de guitare vicieuse.
C'est mieux que RTL.
Un fiévreux 'Have it all' met mes voisins sens dessus dessous.
Quelle voix, la jolie Sarah!
T'étais là, Johnny?
A song about London, signée par le roi Ray Davies, 'Big Black Smoke'.
Du Charles Dickens cabaret rock dramatique.
De l'Edith Piaf sur Tamise.
Dylan: 'Most Likely You Go Your Way' (and I'll go mine).
Les Two Timers font rocker tonton Bob.
Une sobre ballade composée en hommage à Jeff Buckley: ' The Devil & the Deep Blue' .
Une acoustique limpide.
Back to rock:quelques vocalises voodoo pour 'Time's running out'.
Le duo a le bon goût de ne pas se cantonner dans un seul style.
Un copain à Charles.
De Gaulle?
Non, Baudelaire: 'Edgar Allan Poe', gothic pub rock, introduit par un instrumental saignant.

Time for a break!

Set 2
Une slide agressive, un shuffle infernal , du Rory Gallagher suggère le mec à ta droite, un serrurier: 'Lock and Key' , c'est reparti sur les chapeaux de roue.
1964, Ed Cobb compose ' Every little bit hurts' pour la soul diva Brenda Holloway, un slow irrésistible.
Sarah, tu danses?
Un tango blues gluant 'Three into two', ...don't you know three is a crowd, qu'elle dit... C'est toi que j'aime, baby!
Au UK, t'avais les Shadows, chez l'Oncle Sam, les Ventures: 'Walk- don't run' , twanging guitar, cachet 1959.
Just great stuff!
'Out of my head', Sarah et Gordon, ils sont que deux, mais on dirait une fanfare rock, putain de guitare, putain de voix!
En 1969, Jimmy Page, Robert Plant, John Paul Jones et le regretté John Bonham sortent le premier CD du plus grand groupe de rock on earth, Two Timers nous offrent une version acoustique mémorable de 'Your time is gonna come'.
Qu'est ce qu'on dit?
Merci, Sarah! Merci, Gordon!
'Last house in town' au bout de la rue, les locataires sont nerveux!
'Terminally me' sur leur dernier effort discographique... please, take me home... before I turn to stone... Christine,t'énerve pas, j'ai promis de te ramener, baby!
'Everybody else', une fin théâtrale.
Et un dernier bluesrock avant la fermeture: 'Good glasses', avec un conseil à tous les RickyBilly de la terre... keep your big mouth shut...

De l'enthousiasme communicatif, du punch, du talent... le Montmartre, debout, exige un encore!

S'appellent Two Timers, on en aura deux.
Un crochet par un honky tonk à Nashville: 'Sad Songs & Waltzes' de Willie Nelson et un 'Tee Ni Nee Ni Nu' juteux, voyant un imbibé s'essayer à un pas de danse suggestif face à Guy impassible( il n'aime que les 16/18 imberbes) .
Final explosif!
Another great night au Montmartre!
Merci qui?
Merci, Didier!