vendredi 8 octobre 2010

The Posies à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 7 octobre 2010

Orangerie, 20h00, l'équipe du Bota tire le rideau réduisant la capacité de la salle.
20h15, JP et moi, utilisant doigts et orteils, arrivons à 39 paumés dans l'auditoire.
Zaz fait le plein à la Rotonde, depuis deux mois la jeunesse pleure pour un ticket.
Question: pourquoi ne pas avoir switché de salle, les Posies se produisent trois fois in Belgenland( Antwerpen, BxL et Liège), normal qu'ils ne fassent pas le plein.
20h30', sonnerie, le bar rapplique et, ouf, une légion, armée de Jupiler, se pointe.

The Posies
Le groupe à la carrière en dents de scie, à peine 7 albums studio depuis leur naissance en 1987.
Vingt fois on entama le chapitre Chronique d'une Mort Annoncée, 20 fois l'oiseau mythique renaît.
Cette tournée voit le jour pour la promotion d'un album, descendu par les critiques ( une bande d'ânes bâtés), ' Blood/Candy'.
Pour la petite histoire, on ne peut taire les aventures extra-Posie de Ken Stringfellow: REM, Lagwagon, Big Star ( de feu Alex Chilton) , Minus 5, les norvégiens Disciplines, etc... et quand il s'ennuie en France, il enregistre solo (4 CD's).
Quoi?
Il dort quand?
Demande à sa madame!
Jon Auer, quant à lui, s'amuse aussi chez Big Star ou Sky Cries Mary ...quelques efforts solo et quelques productions.
Et l'assise rythmique?
Matt Harris :basse et Darius Minwalla: drums. Des mecs restant en retrait mais abattant un boulot remarquable.

20:35'
'Plastic Paperbacks' ouvrant le dernier né.
Un début en fanfare, guitares cinglantes, doublé vocal canon, Jon en Ken en veulent.
Bruxelles en aura pour ses deniers, ça va cogner.
Quelques vannes sur nos conflits communautaires, la mort annoncée du royaume des Saxe-Cobourg-Gotha et, on attaque' So Caroline' , un guitar rock/grunge dansant que Stringfellow décore de riffs bourrés de distorsion.
Le mec saute comme un kangourou ayant absorbé les mêmes produits que Contador, tout en crachant toute sa salive, pour éviter les nouveaux tests de nos képis bleus.
Energique, le qualificatif est faible.
Sont de bonne humeur, ont remarqué un journaleux dans l'assistance et se foutent de lui.
' Flavor of the month' un powerrock plus ancien.
Hit imparable: 'Please, return it' , démarrant comme un slow et virant duel de guitares saturées.
'Twenty questions' tout aussi agressif.
Auer et Stringfellow ne la jouent pas à l'économie, c'est du rentre-dedans.
Pour varier le menu, Ken prend place derrière les claviers pour une ballade poppy 'Licences to hide' . Des relents Paul McCartney ou Electric Light Orchestra.
Le catchy 'Cleopatra Street' , les nanas à tes côtés sont aux anges, zont dû prendre un bain de lait d'ânesse, elles sentent le juvénile.
Retour à la marque de fabrique Posies: 'Song 1' ( 1996): duel de guitares et doublé vocal, ça paraît simple, mais c'est redoutable d'efficacité et diantrement addictif.
Depuis le début du gig, les compères tripotent leurs Gretsch après chaque morceau, tuning is cool balance K S, ce mec s'appelle pas Stringfellow pour rien.
'The Glitter Prize' aussi explosif que Nobel.
Au piano, 'Enewetak' aux sonorités Phil Spector suivi de 'Holiday Hours', un midtempo aux claviers gluants.
Retour à la Gretsch, sus à l'ennemi: ' Take care of yourself', guitares furieuses et vocaux à la Nada Surf.
This was the last track on our new CD, kids, on ressort la vieille vaisselle.
Et là, le show prend de l'ampleur, un ' Love Letter Boxes' brutal et sec.
Le country grunge infernal 'Throwaway' , toutes les oranges reprenant le chorus ..I don't have it now...
'Solar Sister' même schéma , un uptempo feu d'artifices signé Gretsch!
Auer, l'Antonio Banderas yankeee, aux lignes fines et Stringfellow, le lama, dans son style flamboyant et noisy.
Une intro lyrique pour 'Conversations', le final sera tonitruant.
Au revoir, Bruxelles!

Rappel
'You're the beautiful one' , un titre aux effluves Americana. De belles harmonies vocales, dignes des Byrds et un jeu racé.
On va pas se quitter sur une note plus tendre, le lourd et volcanique 'Definite Door' va mettre Bruxelles K O.
Point d'orgue d'un concert impeccable, pour ceux qui avaient des doutes: The Posies are back in town et ils n'ont rien perdu de leurs qualités intrinsèques!