mercredi 20 janvier 2010

The WoWz + Ching Chong Song au Chab à Saint-Josse le 19 janvier 2010

Le Chab, wat es da menneke? Nog een dürüm/kebab/halal snack dans le quartier rue Royale/Chaussée d'Haecht?
Illettré xénophobe, bouffeur de charcutaille...le Chab ou le Centre Vincent Van Gogh c'est un Youth Hostel, sis rue Traversière, à 115 secondes du Bota et, c'est là que, de temps en temps, tu (et les gamines de 15 ans squattant les rooms de 18 à 31€ la nuit) peux assister à des free concerts ( la monnaie que tu réservais à madame Pipi, tu la jettes dans un chapeau pour les musicos).
Hier: deux bands de chez l'oncle baroque , aaah,c'est Barack... comme tu veux!, pratiquant l'anti-folk ou l'experimental folk, en vogue à Brooklyn.
C'est un last minute gig, arrangé par Ben et Cha , aussi t'es pas surpris de côtoyer des habitués de La Filature ou des Ateliers Claus + l'immanquable Fred la Kriek!

The WoWz
Un trio new-yorkais, donc! Sam James(Grossman): vocals, electric/acoustic guitar (il joue également en solo sous ce nom, et fait partie des Morningsides) -Johnny Dydo: quelques éléments de batterie, vocals (the Morningsides, the Johns..) et Simon Beins :guitars, vocals, que tu vis il y a un an avec les Fishermen 3. Il s'ébat, également, chez Jeffrey Lewis.
Toute cette smala fait partie de la famille Herman Dune/Turner Cody/ Lisa-Li-Lund/ The Wave Pictures qui multiplie les rapports incestueux.
21h ,tous dans le lobby de l'auberge, en avant pour 50' d'indie folk baignant dans les sixties: mélodies feu-de camp, harmonies audacieuses passant du classicisme Simon & Garfunkel, aux touches countrysante des Jayhawks ou à la pop des Beatles.
''Head fell in love' sur le CD 'Long Grain Rights', du joyeux folk pour louveteaux rassemblés en jamboree.
'Something that we feel' sentant bon Roger McGuinn et ses Byrds.
'Heaven only thinks' voit Johnny aux lead vocals, presque enfantins (cf. Jonathan Richman) tranchant avec les lyrics humoristiques, à l'esprit punk-rock.
On a déjà joué partout remarque Sam, but it's the first time we play the lobby of a hotel. Sam, le Chab, c'est pas le Sheraton, non plus!
'Birds fly high' encore du lo-fi folk, agréable et sans prétention.
'There's a way' chouettes lignes de guitare, pour un titre construit dans le moule Adam Greene ou Moldy Peaches.
Dan ( des Ching Chong), tu viens ajouter quelques notes de Casio ? Yes: ' 'Not a bad idea'. De la country aux effluves blondes platinées, Dolly Parton par exemple. Tu notes, personne n'a mentionné boobs!
'Swan song' La ballade des cygnes.Proust,madame.
'Here comes the train' avec Julie des Ching Chong en guest sawgirl.Country ferroviaire et scie gospel imparable.
'Judy says' Julie au chant pour ce slow jazzy bien poisseux. La perle du set!
'Don't forget me tonight' nous replonge en 1958/59, Phil Spector et les Teddy Bears, une rengaine aussi collante et irrésistible que 'To know him is to love him'.
La dernière 'Green Song' ... why are you trying to be nice to me... moi, je voulais être méchant.Un chant choral, faussement candide.

Woah, les WoWz, un bis s'impose:
'Cold Lips' un petit truc chicano qui remue les fesses.
The WoWz, un cocktail rafraîchissant, sans risquer la hangover!

Pause boisson et CHING CHONG SONG.
Julie LaMendola (voix, scie,ukulele/ balalaïka piccolo(?) ) et Dan Gower (seconde voix, piano) ont eu quelques pépins aux States, en cause cette onomatopée (ching chong: tu te pinces le nez et tu brides les yeux), que la communauté asiatique estime insultante.
J'ose à peine imaginer à quelle sauce les braves Pékinois vont bouffer Lange Jojo quand il viendra leur chanter de Chinuuze Tango!
Nous,on aime ces Chichons:Julie, au background chanteuse d'opéra, est à classer dans le tiroir nuts, mais sa voix est époustouflante, son énergie débordante, sa grâce euh.. tu cherches un qualificatif, et son humour Hara-Kiri/professeur Choron. Quant à son compagnon, le Danne, il essaie de réfréner les tendances 'je fous le bordel partout' de la spitante cantatrice.
Bref,mon pépé, on s'est amusé pendant 50' avec leur cabaret rock teinté d'éléments tantôt classiques, tantôt punk.
Ces joyeux n'ont pas de setlist, ils jouent au gré des vagues.
T'essayes le jeu des comparaisons et des noms aussi divers que Regina Spektor, les Sparks, Freddie Mercury, la Castafiore, Bette Midler, Liza Minnelli, Dean Martin, Klaus Nomi, Marc Almond, Barbara Streisand ou Antony & The Johnsons...te viennent à l'esprit.
On commence par une symphonie en scie mineure et grand piano .. avant que Miss LaMendola n'entame des vocalises périlleuses:'Ghost Clock'... he pushed me from the car...
New-York et sa violence urbaine, mais il est vrai qu'il faut se la farcir, la madame: la pousser hors de la bagnole, on peut comprendre!
On poursuit avec le classique et génial 'Madeleine can't well', sur l'album 'Everything is for the babies'.
La nana délaisse scie et tournevis pour jouer de l'ukulele/balalaïka.C'est parti pour de jolies harmonies, auxquelles elle met un terme en éclatant d'un rire sardonique et en hurlant ...who's got the gun...?
Les WoWz, avec Simon à la trompette, au complet rejoignent les Chinetoques et, on te balance une ballade à faire pleurer la plus sombre brute.Elle sera suivie d'un rock choral pastoral... the sun rising over the cornfields...
Enfin,un sixième titre 'Please don't hurt'. Un slow collant, style sucrerie sixties , voit l'ouragan déclarer sa flamme à chaque mâle présent, pour ensuite annoncer, en regardant le coucou au mur, that was it Brussels!
Quoi 25', seulement?

No, no... you don't have to stop at half past ten!
Ah bon, on peut encore jouer combien de temps? No time limit, dear!
Si on reçoit à boire, on continue.
Le barman au travail et la pas chauve de raconter sa vie: je m'appelle Julie et demain on joue sur l'Escaut.Ouille...
On dépose cinq pintjes sur scène ,et ça redémarre, au quart de tour, pour six titres mixant comédie musicale racoleuse, rock ravageur, gospel ravagé, folk Charlie Chaplin, crooning Las Vegas, improvisations vocales acrobatiques et numéro de claquettes bancal.
Tu veux des titres? Dans le désordre:'Cigarettes' -'Dream 7' - 'Start Engines' -'To whom I am' -'Unconditional Love'.... entrecoupés de séances de fou-rire, de séquences de mimes ursidés, et de confidences carré blanc, style comment passer une douane sans se faire pincer, tout en ayant 2 kilos de hash enfouis dans une partie de ton anatomie....(c'est plus facile pour les filles, paraît-il!).
Résultat des courses, ces excès d' exubérance ou d'excentricité finissent par lasser, tu risques l'overdose.
Dommage, car Ching Chong Song est vraiment un band talentueux et original.
Faudrait juste canaliser les incartades intempestives de Miss Bel Canto!