lundi 11 janvier 2010

Erica Buettner + Vera Gogh + The Sobs aux Soirées Cerises au théâtre de la flûte enchantée à Ixelles, le 10 janvier 2010

Soirée folk Yankee chez le Moz (pas Morrissey, un perruqué!).
Peu de monde en ce polaire dimanche, mais du beau.Enumération sommaire: Christine et Catherine, une fois n'est pas coutume, d'une sobriété de lama.Vincent et compagne, carburant à l'Amaretto.Benoît pas encore dégrisé depuis le réveillon.Yves Hoegaerden, qui ayant fait reviser le moteur, ne consomme plus que 11 litres de super houblon au 100km et, n'oublions pas Luna toujours aussi intellectuelle avec sa cloche.Quelques égarés en provenance de chez Obama jr. complètent le line-up. Manque à l'appel, pourtant un inconditionnel de Vera Gogh, Florin, le roi des concerts voilés (euh, volés). D'une santé fragile, maître Florin refuse de quitter son domicile si le thermomètre indique plus de 16°, ou moins de 14°! Il s'adonne, donc, à la saine gymnastique sur PC.

Une pensée pour lui, lorsqu'à 20h25 entre en scène la séduisante Vera Gogh, from San Francisco!
Quelle nana... Christine ma voisine me chuchote(chochotte toi-même!): t'es amoureux, vieillard?
Ai fait semblant de ne rien ouïr.
Imagine une movie star échappée d'un film des années 30/40: Claudette Colbert, Ava Gardner, Judy Garland ou Susan Hayward! Coiffure, make-up et robe décadente, elle est ensorcelante.Elle le sait, l'impudente! Des moues ingénues, des regards langoureux, des gestes lents et sensuels... bordel, retenez-nous!
'Hopefully' un jeu de guitare ciselé et une voix cadrant admirablement avec son physique.Du dream folk carré blanc.
'Lifetime' ...I want to spend all my time with you... qui est ce veinard? Un timbre à la Joan Baez et une minauderie de jeune effarouchée.Qu'a-t-elle fumé,Vera l'allumeuse?
'Other Women' toi, le coureur de jupons, I hope someone breaks you in two....!Lyrics caustiques, timbre de velours.
'Holy Hole' jeune dame farouche chantant les famous fuckers et pussy chasers. Humour, folie calculée et charme fou.
'Good life' is for a friend who likes the song played live but not on the album( 'Blue Pearl of Happiness'). Des promesses domestiques et leçon de morale...if you've got a good thing don't fuck it up...Message reçu, j'ai une Blanche, me dit Yves.
'Vessel' un cri hystérique. J'ai piqué la suivante à une copine ' Let's make love to the disconnected'. Charnel, coco!
Une cover étonnante de Gordon Lightfoot:' That's what you get for loving me'.
Fred, menneke, have I got a little more time? Dix minutes, madame!
OK: 'Breadcrumbs' alors! Flânerie cérébrale freudienne...I'm worried about me You can worry about you...c'est gentil,Mimi!
Pour les bad guys en amour: 'That's what you get for lovin me'. Ecoute petit, ne verse pas une larme, don't be blue et ne pleure pas comme une jeannette!
Allumée elle est, mais on adore.
La dernière: 'Sanction our love', des réminiscences vocales Marissa Nadler, mais des sujets plus scabreux.
Auto-dérision:hey people, listen to my fancy guitar work, en sortant un solo de douze secondes.
Vera Gogh aussi givrée que Vincent Van!

Erica Buettner
Un autre style,Erica, an American in Paris, depuis une demi-décennie.
Un alt. folk plus traditionnel, basé sur les grandes singer/songwriters ou interprètes des sixties/seventies (Joan Baez, Joni Mitchell, Judee Sill,Karen Dalton ou Sandy Denny....).
Une voix émouvante et sobre à la fois, un jeu de guitare (ou de banjo) juste et une belle aura de sympathie.
'Our most fragile things' folk fragile, effectivement!
'Time Traveling' sera le premier titre de l'album qu'elle va enregistrer incessamment.
Poésie d'un autre âge...at the fountains of sorrow you don't make a wish....!
En accord avec la météo:'Arctic Dogs' moins nerveux que les singes.Un souffle intimiste sur la vétuste salle, un peu de douceur dans un monde de putes.
La claque de la soirée: 'C'est Julien' une reprise de Marie Laforêt. Bucolique,pastoral, tendre et humain!
Au banjo ' When it Goes' ballade délicate que la belle, dédie à Boris de V.O. qui la loge,elle,ainsi que les Sobs.
Des artistes ayant quelque chose à dire cela ne court pas les rues, Miss Buettner en est une, un patrimoine à classer d'urgence.
On a commencé un nouveau projet:'The Resident Cards', avec Cristian et Dana des Sobs.
Cristian va m'accompagner aux percussions pour 'Parisian Clouds'. Fringant comme les refrains de Rue Royale.
Dana et son accordéon se joignent au duo pour le magnifique 'No Man's Land'. Harmonies vocales graciles, un bijou proche du British folk de Nick Drake.
La dernière, toujours en trio:' San Andreas', du folk vulnérable et vaporeux.
Douce caresse d'une fille ayant fait voeu de simplicité!

Chapitre trois: The Sobs!
'Stop your sobbings' chantait Chrissie Hynde, hymne piqué à son ex, Ray Davies des Kinks.
Les Sobs ne sont pas des pleurnicheurs: c'est un dangereux trio, originaire de Brooklyn, qui pendant 45' a enchanté et envoûté la flûte.
Dana Ehrlich : vocals, accordéon, poids et haltères, sosie amerloque de notre nationale Buxant Géraldine, est accompagnée par deux barbus sans djellaba: Matthew Bixby (guitar, vocals) et Cristian Sotomayor (2m45 homologué en 1993) aux percussions.
Google nous signale que les deux marins,Dana et Matthew, ont déjà navigué sur un rafiot,appelé Stupid. Stupid était quintucéphale (je te signale que le correcteur refuse ce mot) et sévissait dans l'univers punk, ça laisse des traces indélébiles, toi-même, je sais! Ils avaient un CD du même nom 'Stupid'.
Tu suis encore?Le soundtrack de 'Devils are dreaming' est à mettre à l'actif des stupides sobs également.
Un jour, Dana a décidé que l'air était meilleur chez Sarkozy et, s'installe dans la ville lumière.
'Scotchy hates Christmas' un instrumental folk/punk tendance Shane Mc Gowan.C'est clair, Laurent, on va pas mourir d'ennui.
'The Only One' Dana est une bête de scène, pratiquant le rockaccordéon rhinocéros, cher à Gérard Blanchard. C'est super efficace et décapant.
'Not enough' comptine répétitive joviale et musclée.
'The Weather Song' du tsoin tsoin folk monsieur météo redoutable.
Ambiance Pixies croisant les Pogues dans une joute Guinness (ir)responsible drinking !
'Don't have to' en two parts: instrumentale et chantée. Du punk rugissant, auquel Fred Cerise, transformé en mixeur Kitchenaid, recommandé par test-Achat, ajoute quelques effets noisy du meilleur, tu l'as deviné, effet.
'Check' et mat.
Bye, bye l'accordéon:mon ego va jouer des haltères: 'Sneaking Around'.Cette nana est grave, constate la sobre et grande Catherine. Christine opine, Yves boit.
'The Yoyo song' du Flintstones folk/punk. Un singalong foutraque.
'The Frontier Song' voit Erica et son banjo accompagner le convoi en route pour la conquête de l'Ouest.Une route semée d'embûches, mon cher Noël!
'One of these days' une marche hypnotique et amphétaminée.
La dernière: 'The garden where nobody goes', ce jardin d'Eden se trouve à Paris , au rez-de-chaussée de l'immeuble dans lequel survit Dana, 7ème étage (sans ascenseur,Florin!). C'est un jardin avec des fleurs, de la verdure, des buissons, des fourmis, des passereaux... Il y a plus de nain, un pas d'ici l'a fauché, mais il y a un mouton en plastic: Dolly! Dana, la sensible catcheuse, chante ce coin paisible, avec Erica en chorus girl.
Jolie rengaine!

Bravo, bravo... je m'applaudis pour jouer un bis, ma composition préférée:' Shadow', je vais, maybe, l'appeler. Seule à l'accordéon l'ouragan Ehrlich nous balance une poignante et triste lovesong...déjà 16 jours que tu m'as quittée et maintenant I'm just a shadow...
Final émouvant pour une soirée pas banale!