The Korgis et Iden Walk à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 11 octobre 2025
michel
La reine Elizabeth II et ses "pets".... sa majesté a possédé plus de 30 Pembroke Welsh Corgis ( ce sont des chiens nains).
Fort bien, un voisin élève des tortues tabatières, elles s'appellent toutes Caroline.
Ah, intéressant, donc, c'est en pensant à Muick et Sandy que le groupe de Bristol a opté pour le nom The Korgis.
Ceux qui ont pondu le slow gluant « Everybody’s got to learn sometimes », qui a envahi les ondes pendant des années, depuis sa sortie en 1980, ont entamé un 'The end of the world tour 'qui les a conduits au UK, en Belgique et en France, avec un arrêt à Saint-Agathon.
Apprendre stimule le cerveau, du coup t'as mis le cap sur La Grande Ourse avec l'intention de ' to learn something' on a Saturday night!
Avant la prestation des vétérans de la scène pop/ new wave, il a fallu se taper une ' performance', on évite le terme concert, d' Íden Walk!
Iden Walk est le nom choisi par Samir Dib ( de la Compagnie Sumak) , un ermite, musicien, homme de théâtre, druide, chaman, au physique proche de celui de Panoramix ou de Merlin l'Enchanteur.
Pendant trente minutes, il va confectionner des mixtures musicales, moins efficaces que les remèdes miracles à base de serpolet, de gentiane, de vinaigre de topinambour, de sang d'araignée mâle et de poudre de perlimpinpin, elles ont néanmoins réussi à calmer le petit Gaspard qui gueulait derrière toi, au grand dam d'une maman inefficace.
Samir est poli, il se présente: mes machines, mon piano et moi-même, nous vous saluons, on s'appelle Iden Walk.
Il débute par un nocturne au piano, avant de faire entendre une voix d'outre-tombe dramatique et inquiétante, récitant des prophéties dans un anglais peu intelligible, puis d'ajouter des textures électro à sa potion..
T'as relevé ...the draft is broken, yet drift on... l'atmosphère et le look du personnage te renvoient des images de Robert Wyatt.
Tu vas déchanter rapidement, car pour la suite il s'appuie sur un schéma identique, de plus en plus lugubre.
Après 10 minutes de cette musique spectrale, faisant passer Gérard Grisey pour un humoriste, tu décroches et laisse ton cerveau vagabonder.
Oui, Louis?
Ce mec ne joue pas pour le public, il s'adonne à la masturbation intellectuelle.
Il termine son prêche sur un titre presque dansant, nous remercie, nous salue et quitte la scène en claudiquant.
Huguette, qui ronflait à ta gauche: c'est fini, monsieur?
Oui, madame!
22:00 : The Korgis!
Du groupe, né en 1978, ne subsiste que James Warren, vocals et bass.
Andy Cresswell-Davis, comme lui membre des fabuleux Stackridge, a jeté l'éponge en 2007, après quelques allers et retours.
Désormais le quintette se compose de James, de John Baker aux vocals, acoustic guitar et keyboards, il a rejoint le groupe en 1980, un ex - Graduate ( aux côtés de, e a , Roland Orzabal et Curt Smith) , d'Al Steele, lead guitar, synths,programming , membre depuis 1993, le très demandé ( Leo Sayer, Dave Edmunds, Shakin Stevens, Eartha Kitt, Bonnie Tyler...) Paul Smith est aux drums depuis 2017, et la dernière recrue ( 2023) , Danielle Nicholls aux vocals, percussions, acoustic guitar, glockenspiel et aerobics.
On ajoute que deux écrans de télévision complètent le paysage, car ce soir on aura droit à un show complet, il ne manquait qu'une ou deux pole dancers.
Détail: ils sont passés par le stock américain pour leur tenue de scène.
James s'est amené avec une brochure qui lui permet d'illustrer chaque titre d'anecdotes et de souvenirs, dans un français exotique.
Très sympa, le monsieur!
Al manipule les machines et lance une bande introductive judicieusement nommée 'Ouverture'.
Sur les écrans des images d'hystérie collective à la belle époque de la Beatlemania, quatre voix magnifiques se rejoignent pour entamer 'End of an Era' qui nous plonge à Liverpool après le split des Fab Four.
L'ombre de John, Paul, George et Ringo plane, Saint -Agathon vient de comprendre que la soirée sera placée sous le signe de la nostalgie pop et qu'on pourra oublier pendant près de deux heures la sinistrose ambiante.
'Dumb Waiters' le titletrack de l'album de 1980 , un magnifique exemple de pop/ new wave synthétique, typique de ces années ( Alphaville, Big in Japan , Howard Jones,Thompson Twins .... ) suit, puis vient le pastiche 'Good old days of the cold war' , une ère pré-Poutine.
Le clip hilarant a ravivé quelques souvenirs, une nouvelle fois, les harmonies vocales font mouche.
John se souvient de ses copains de Tears for Fears mais c'est une reprise de Simon & Garfunkel qu'il propose, 'The only living boy in New-York'.
Demain, sans faute, tu ré-écoutes ' Bridge over troubled water' !
'If it's alright with you baby' a été un tube au Liechtenstein et à Andorre .
Ils ne manquent pas d'humour et manient l'auto-dérision, le titre est resté quelques semaines dans les charts britanniques sans vraiment décoller, les Korgis étaient considérés comme trop gentils.
C'est con, cette ballade est imparable!
Pour "This World’s for Everyone", le groupe avait fait appel à un choeur d'orphelins du Liberia pour les backings.
Toujours influencés par les Beatles, ils avaient sans doute en mémoire 'The Concert for Bangladesh' de George Harrison.
A une certaine époque les bons sentiments fleurissaient, remember le Live Aid, imaginé par Bob Geldof.
Un jour, à Bath, ils ont rencontré Peter Gabriel, ce qui explique la grandiose reprise de ' Solsbury Hill' .
J'ai gardé les sunglasses de l'époque où je chantais 'If I had you' à la BBC.
Very smart, James, et bel effet de slide d'Al Steele .
Pendant la pandémie, ils ont enregistré un album, composé à distance, 'Lines' en est extrait, tout comme le majestueux et délicieusement désuet ' Bringing back the spirit of love' précédé d'une ouverture symphonique.
Aucune explication nécessaire pour ' Back in the eighties' suivi par le très ancien ' Boots and shoes' et ses soli de guitare nombreux.
' Coffee in New-York' pourrait bien devenir notre prochain single.
Quand les Korgis virent soul/funk ( avec l'apport de cuivres sur bande), ça groove aux pieds de la statue de Liberté et aussi à la Grande Ourse.
Merde, Al a brisé une corde, tant pis je continue, qu'il dit.
Les amateurs de Hall and Oates ont aimé, comme ceux de Sting , les vocaux de Danielle ont fait merveille.
Sur l'album ' Kartoon world' voici ' The Ghost of you' toujours orné d'un petit solo de guitare fluide et de vocaux immaculés.
Un de leurs singles a été produit par Trevor Horn, une bonne raison pour s'attaquer à 'Video killed the radio star' repris en choeur par toute la salle.
Buggles ou bubbles, des bulles partout!
La ballade ' Hold on' chantée par John est idéale pour ceux qui aiment les slows collants, et puis James nous signale qu'un beau soir Al et Paul ont joué devant la reine en accompagnant Bonnie Tyler.
Ce soir, c'est Danielle Nicholls qui s'attaque à 'Total eclipse of the heart', t'as faillé pleurer, car c'était magique.
La suivante, ' Lost and found' est un titre sombre, annonce James, cette pièce maîtresse du set a permis la mise en évidence de chaque instrument.
'Something about the Beatles', avec une guitare qui gently weeps, se fond dans 'Sowing the seeds of loe' de Tears for Fears, naturellement suivi par 'A day in the life' .
La flèche aboutit droit au coeur, il vont nous tuer!
Ils sont donc sans pitié, car ils achèvent le set par celle que tout le monde attendait 'Everybody's got to learn sometime'.
Tous les smartphones en action et un public debout pour applaudir un groupe à la fois généreux et talentueux.
Ils nous quittent avec un bis avant la photo de famille: le singalong chant d'espoir 'The best thing you can do is to love someone'.
Derrière toi, Pablo Picasso a griffonné une colombe à l'arrière de son ticket, imprimé via le net!