Album - SHAGGY DOGS – Pinball Boomers
michel
First Offence Records - InOuïe Distribution
Blues/Pub Rock/soul/ rock'n'roll
Avant, à l'époque des Who et de Tommy, t'avais un Pinball Wizard, et puis sont venus les Shaggy Dogs, pas des Jamaïcains amoureux d'une Carolina, non, des cabots parigots, mal coiffés, ils ont sorti récemment une nouvelle plaque baptisée ' Pinball boomers' ( pas d'inspiration François Bayrou, ce dernier ne joue pas au flipper), ce qui signifie que leur discographie monte désormais jusqu'à dix enregistrements.
Les toutous ayant aboyé sur l'EP 'Sorry for the Delay' de 2022 se nommaient:
Red aka Pascal Redondo : vocals, mouth harp
Jacker:guitar ( Jacques Hervé Krief)
Thomas: bass ( Thomas Planque)
Guillermo: drums, percussion ( Guillaume Kessel)
Ben: piano, organ, backing vocals ( Benoit Berardet)
On reprend quasi les mêmes en 2025, excepté le batteur, qui a emprunté une autre voie, il est remplacé par Vince ( Vincent Jany) , une vieille connaissance qui avait tenu momentanément les baguettes pour eux, il y a 15 ans.
Andrew Griffiths s'est chargé de la section de cuivres, Katy Dann assure les choeurs, Nick Brine ( désormais espagnol) a mixé, masterisé, chantonné et tapoté des claviers.
Tracks:
01. Who’s Gone Vote
02. City Guy
03. Your Love Is Dynamite
04. Lee’s The Man
05. My Baby Left Me In The Fog
06. Talk Too Fast
07. We Could Have Been To China
08. Wild Card
09. Go and Run
10. Better Life
Oncle Red a imaginé le flipper canin servant d'illustration de pochette.
On se demande si les clebs se sont lancés dans la course à la présidence, la plage ouvrant l'album se nommant ' Who's gonna vote'( for me).
Pas Rex, trop à droite, peut-être Pluto, Rantanplan ou Milou, en tout cas, le truc remue sérieusement.
Démarrage sur une guitare tourbillonnante, relayée par un jeu de batterie sec, puis vient Red et sa question politicienne, le piano rapplique, le son gonfle, la basse gronde, les cuivres sortent de l'ombre, un choeur surgit, Red fouille ses poches, y trouve un harmonica plus ou moins propre, place une petite tirade pas idiote, puis le truc repart façon heartland rock à la Southside Johnny and The Asbury Jukes.
Une entrée en matière gluante!
Encore plus sautillant, voici ' City Guy' et ses sonorités roulantes de juke joint music qui te renvoient vers des gens tels que Leon Russell, Little Feat ou Allen Toussaint.
Les riffs tranchants de Jacker se mesurent aux horns ( qui pompent généreusement) dirigés par Andrew, les choeurs mixtes ajoutent une couleur noire aux city lights, plus sudistes que celles que tu peux voir du côté de Zwevegem.
Marrant le petit côté Mud ressenti à l'écoute du fiévreux ' Your love is dynamite'.
J Geils rôde dans le coin également, du coup Red nous la joue Magic Dick, tandis que son copain Jacker préfère penser à Keith Richards et que les touches de Ben bondissent comme de petits marsupilamis espiègles.
Nico au saxophone et Freddy au trombone fournissent la teinte rhythm'n'blues, quant aux backings, tu n'as qu'une envie, c'est de te joindre à la troupe pour faire sauter le boxon.
Prix Nobel de la bonne humeur!
'Lee's the man'
Quel Lee, le général s'étant illustré lors de l'American Civil War?
Tu oublies, et Bruce Lee aussi, Dr Feelgood, tu connais?
Lee Brilleaux, décédé en 1994, avait fondé le groupe avec Wilko Johnson, t'as eu le bonheur de les voir sur scène, il te reste des images claires quelque part au fond de ta boîte crânienne.
Alors, oui, Lee was the man!
Ecoute l'album 'Down by the Jetty' de 1975 et tu comprendras!
Un bel hommage, messieurs les Deschiens !
Place au slow brumeux 'My Baby Left Me In The Fog' , une voix poignante, flageolante, un Hammond bluesy, un harmonica triste, il y a de quoi avoir des idées noires et des envies de se jeter dans la Tamise!
Retour aux choses musclées avec le pub rocker impétueux 'Talk too fast'.
Quand les Stones passent par le pub du coin, ça cogne, quelques images de billards électriques, malmenés par des mains fébriles, viennent effleurer ton esprit, la bille file à toute vitesse , t'as intérêt à être adroit et rapide sans bousculer la machine pour éviter le tilt!
Life is a pinball machine, baby, tu veux en savoir plus, tu lis Charlie Dickinson!
'We Could Have Been To China', ouais, mais le Covid a fait avorter la tournée prévue.
Les chiens nous narrent leurs mésaventures sur une assise rhythm'n'blues groovy en diable, ton chat, d'habitude apathique, s'est mis à gigoter en imitant un joueur de saxophone agité.
La section de cuivres s'en donne à coeur joie, c'est comme si Maceo Parker avait réuni tous ses copains accompagnant James Brown sur 'Papa's got a brand new bag' pour nous faire suer pire qu'Eugène!
Le midtempo ' Wild Card' joue la carte flegmatique, un comble!
L'orgue divague, la rythmique s'agite sans panique, Thomas ne se planque pas et balance un petit solo de basse pas crasse, la guitare se promène en mode relax pendant cinq minutes,, stay, cool, darling!
A écouter au volant d'une Studebaker en sillonnant la Highway 61.
On a garé la Lark Sedan, elle consomme un max, pour opter pour un modèle à la fois plus nerveux et moins énergivore, non, pas une électrique... allez on fonce, ' Go and run' !
Un titre vintage rock qui plaira à tous les fans des Blasters.
Les Shaggy Dogs ont bien écouter Bo Diddley, la dernière plage du recueil, 'Better Life' en est la preuve!
L'harmonica de Red et la guitare de Jacker tirent les marrons du feu, et chez toi tout le monde a repris le refrain en choeur ...waiting for a better life... car, pour l'instant ce n'est pas la joie!
Fidèles à eux -mêmes, les Shaggy Dogs nous ont livré un brûlot que Gault et Millau a estimé valoir cinq toques, Tim et Nina Zagat sont sur la même longueur d'ondes.
Michelin n'a pas encore rendu son verdict!
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