War Raok’n' Roll - avec No Money Kids - La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 23 mai 2025
michel
Déjà l'édition 4 pour le festival War Raok'n' Roll , mis sur pied par la Brasserie Distoufer avec le concours de La Grande Ourse ( merci Melrose) .
Les organisateurs ont vu grand en 2025: deux jours de festivités, huit groupes à l'affiche, des stands de tatouage, de piercing, des food-trucks et des buvettes servant la bière rock qui décapsule .
C'est cher?
Non, Sonny, c'est gratuit.
Début des hostilités à 19h, le programme du vendredi annonce: Sarakiniko, Stade, Nasty Joe et No Money Kids qui remplacent Dead Chic au pied levé (et au coude levé).
T'étais à Trégueux pour Hudson Maker, t'as couru vers le parking, t'as mis le contact, on fonce, Alphonse, 35 km c'est pas la Manche à boire, à 22h 40, tu rallies une plaine engorgée d'humains assoiffés, certains sont venus pour la musique, sur scène des Bordelais , pas laids mais pas mous pour autant, bazardent leur rock'n' roll féroce pour le plus grand plaisir des amateurs de sons borderline.
T'as horreur de rater le début du film, c'est pareil pour les concerts, direction une buvette en attendant le dernier groupe de la soirée: No Money Kids.
Depuis 2013, Félix Kazablanca ( un Parisien, d'ailleurs sur ses papiers tu liras Félix Matschulat) ) et Jean-Marc Paletan ( pas un Marocain) sont sans le sou mais pas sans imagination, ils montent le projet No Money Kids.
Félix aux lead vocals et à la guitare, J M à la basse, au synthé, aux samples, au theremin et aux backings.
En 2014, paraît un premier EP, au fil des années leur discographie s'enrichit, en 2025, ils sortent ' Fireworks' un cinquième full album.
Sur scène ils sont désormais assistés par l'excellent Alex Berger ( pas un Malinois) à la batterie ( membre du band JOKVS).
23:30' pile, Alex tambourine consciencieusement toms et caisse claire, les copains embrayent, 'Old city blues', un extrait du dernier LP, est lâché.
Félix, irascible sous sa petite casquette, déverse une flopée de riffs foudroyants, J M, au four et au moulin, maltraite sa basse et s'occupe de la partie électro tandis qu'Alex bastonne tout ce qui l'entoure.
Le titre était explicite, il est question de blues, du blues des bas-fonds, vicieux et un brin crade.
Le chanteur termine cette première salve à genoux, on a tous compris qu'on aura pas devant nous un groupe statique.
Si tu es fan des Black Keys tu vas adorer le graisseux ' Motel way of life' , une bande son idéale pour un film de Tarantino.
Quand tu baptises un morceau ' Big' tu ne dois pas t'attendre à une plage planante, c'est d'une efficacité à toute épreuve, ces jeunes gens adoptent l'attitude scénique qui convient à leur cocktail, au centre, ça gesticule, ça brandit haut la guitare, ça fait le grand écart, à droite ça bûcheronne sans répit et à gauche ça taquine la basse sans douceur.
Après avoir proposé trois titres du dernier né, c'est le tube ' Brother' qui débarque.
L'élément électro est plus présent, un morceau que tu peux rapprocher des Kills.
'Story of the man' avec son chant lancinant et hallucinant, démarre en mode incantation électro avant de virer blues, quand Félix fait glisser la steel slide sur les cordes.
Après une accélération sérieuse, le guitariste fiévreux se tape un Chuck Berry walk qui a rendu jaloux tous les canards du coin, une nouvelle fois il se retrouve genoux à terre pour implorer une vierge partie danser dans une discothèque à Saint-Brieuc.
La basse et la batterie amorcent une intro odieusement groovy, le plus ancien ' Burning game', un volcan en éruption, enfièvre une assistance qui ne va pas s'assagir avec '' I'm rollin', un rouleau compresseur décompressé.
Un bref instant paisible pour suivre, la romance bluesy 'Take Me to Your Home' affiche une autre facette du combo.
' Shine a light' qui suit, démarre en mode détendu, mais très vite la guitare se met à grogner, plus en retrait. Jean-Marc concocte quelques effets stridents , une nouvelle fois l'ombre des Black Keys plane au dessus de nos crânes.
Il est vrai que le groupe n'a jamais caché l'admiration portée à Dan Auerbach.
'Rosie', ses riffs obsédants et sa rythmique râblée, encourage ton cerveau à dessiner mentalement l'image d' une dame à la poitrine plus généreuse que celle de l'asexuée Twiggy , l'icône des sixties.
Alex se rappelle à notre bon souvenir par une frappe forcenée débutant ' Loaded gun' . Tous aux abris, les balles sifflent à nos oreilles, tandis que deux des artilleurs transformés en kangourous entament une séance de sauts hasardeux.
C'était la dernière, les amis!
Gilbert: faut pas les croire, ils ont de la réserve.
Bien vu, Gilbert, la messe n'était pas dite!
Trois salves fulgurantes vont se succéder : ' No Name' , ' le boogie multicolore et pyrotechnique ' Fireworks' et enfin l'hymne des stades, ' Get free', avant de nous libérer pour qu'on puisse se désaltérer.
Oui, Nicole?
No Money Kids, ça déchire!
Grave, et sans fléchir!