dimanche 7 mai 2023

Nick Wheeldon & Friends au Chaland qui Passe, Binic, le 6 mai 2023

 Nick Wheeldon & Friends au Chaland qui Passe, Binic, le 6 mai 2023

 

michel

La mini-tournée française de Nick  Wheeldon et de son orchestre occasionnel s'achève à Binic.

A 20h, le zinc était farci à déborder, t'étais dans le coin ( que de mauvais souvenirs)  à 1 mètre 50 du bar, mais dans l'impossibilité d'aller commander une bière.

Nick de Sheffield, devenu titi, est connu dans le Goëlo et attire les foules.

Enumérer tous les projets de ce brave garçon relève de la gageure:  39th And The Nortons,  Os Noctàmbulos,  The Creep Outs,  The Jesus Loves Heroin Band,  The Sparkling Fountains Of Magic Reality, The Necessary Separation, Sex Sux, Dômo Kômo, Nick Drunken Broken Arms & His False Ninga Dylan Cobb, Nick & Alison... sont quelques noms cités par les spécialistes. 

Ce soir, Nick est accompagné par Cedric Dolanc ( j' ai habité Ixelles)  à la batterie, actif chez Cassidy Sacré, Golden Rules,  James D. Bryan, e a, / Chloé Lecarpentier au chant et Chris Bartlett ( comme Cedric actif au sein de the  Necessary Separations, ,  il s'amuse aussi chez Os Noctambulos ) à la basse, il a sorti l'album 'Sleeping Arrangements'  l'an dernier.


20:30', Nick is ready, ses potes ont disparu, ils font du tourisme, ça craint, tant pis je commence solo, une copine, au flair aiguisé, part à la recherche des fugueurs et les ramène dans le bistro.

 Chloé n'est pas impliquée dans la suite inaugurale, Chris et Cedric ont sauté dans le wagon pour  nous asséner une intro noise/ fuzz qui fait passer Part Chimp pour des enfants de choeur.

Pendant trois minutes tes oreilles encaissent le passage d'une trentaine d'avions supersoniques, pas concernés par la limite sonore  de 90 décibels.

Le moteur est désormais à bonne température, le choke est repoussé , c'est parti pour un premier garage psychédélique ravagé,' Comedy', d'une voix chevrotante Nick éructe son propos, tout en martyrisant sa guitare, Chris et Cedric, moins allumés,  forgent une toile dont sont absentes toutes formes de fioritures, la devise est.. droit au but..

 


( Les titres sont fournis avec les réserves d'usage, les lyrics étant couverts par l'intensité sonore)

Nous sommes Nick Wheeldon and friends, friends, pour le moment dit-il sans rire,  avant de lâcher les suivantes, ' Start Again' et ' Talkin' about Jesus'  terminé par un final furieux à la batterie.

Ne te fie pas à l'enregistrement audible sur bandcamp, le psyché/gospel  garage, relativement fluide, devient une tuerie démoniaque sur scène. Jésus, malheureusement cloué sur une croix, n'a pu se protéger les tympans.

Si tu veux des points de comparaison, tu penses à Fuzz, aux Osees ( ex  Thee Oh Sees) , Jay Reatard et autres combos très mélodiques.

Nick introduit la suivante, ' Telephone #2' par quelques lignes country que n'auraient pas renié les Byrds, très vite on passe à des sonorités Johnny Thunders, après ce morceau concis vient 'Every street that we knew', encore un morceau aux senteurs country rock américaines,  style Michael Nesmith, un singe devenu country rocker, ou les Flying Burrito Brothers, seulement la guitare reste viciée et mordante.

Nick se paie un petit pas de danse avant de déposer sa guitare et continuer au chant.

Problème technique rapidement résolu, il   attaque ' Hand me down child'. aux sonorités métalliques.

T'avais plus vu  un truc aussi crasseux depuis le concert d'Alex Chilton ( Big Star) à l'Ancienne Belgique en 1990.

Chloé est invitée à rejoindre les garçons, le tango ' Paint the town',  chanté à deux voix, subjugue, il est suivi par  ' Neal' un petit rock presque propre, comme ceux que jouaient Fabrizio Morelli, le batteur des Strokes, avec son side project, Little Joy.  

La setlist mentionne ' I'll never fall in love' et ' No one's never' deux titres psychédéliques nettement plus musclés que sur les enregistrements, Cedric, nerveux, est d'ailleurs rappelé à l'ordre,  il avait entamé le dernier  morceau alors que le starter n'avait pas encore sorti son revolver à canon verrouillé.

Les athlètes ont repris la ligne de départ et ' No one, never' connaît son vrai démarrage.

Chloé au repos , les garçons attaquent un garage punk graisseux 'Shot of Turpentine' , la voix de Nick s'encrasse, il chevrote, encore un peu on pourrait le confondre avec Julien Clerc s'essayant au proto punk.

'Tip Toe By Danger' sur disque sonne comme du Bob Dylan, sur scène par contre on se rapproche de la sauvagerie de Jim Jones Revue.

Comme tes pavillons auditifs ont sérieusement souffert tu pensais avoir entendu ' I saw the light' en pensant à Todd Rundgren, mais non, ce titre, plus calme, a pour nom ' I stole the night', il précède la dernière décharge, ' I forgive you', une espèce de locomotive psychédélique, tournant au ralenti, qui chemine de manière obsédante  dans tes méninges et s'achève après un cri d'agonisant sur un déferlement fuzz monstrueux.

Un des concerts destroy du printemps!