mercredi 3 mai 2023

Machiavel et Bestoff aux fêtes du Beaujolais, au Sassin de Bomal, le 28 avril 2023

 

MACHIAVEL + OFF – Fêtes du Beaujolais, Le Sassin, Bomal-sur-Ourthe (BEL) – 2023.04.28
 
Set list Machiavel: complete set : 1h35
 
01.Mister Madman. (Phoenix -2022)
02.She’s A Snake. (Acoustic – 2009)
03.Over the Hill.(Urban Games – 1979)
04.Of Lust and Crime. (Phoenix -2022)
05.Wisdom. (Jester - 1977)
06.Magical Mess. (Phoenix -2022)
07.Down on My Knees. (Virtual Sun – 1999)
08.Rollin’ Thunder. (Back To Avalon – 2019)
09.Rope Dancer. (Mechanical Moonbeams - 1978)
10.The Fifth Season. (Mechanical Moonbeams - 1978)
11.Six Feet Under. (Phoenix -2022)
12.After the Crop. (Mechanical Moonbeams - 1978)
13.Fly. (New Lines – 1980)
14.Lay Down. (Break Out – 1981)
 
Quelle belle soirée mes gens ! Ça faisait des années que je n’avais pas mis les pieds ici. Et pourtant j’y suis sorti souvent à l’époque. D’ailleurs, J’ai gardé profondément ancrée en moi une vieille tradition qui voulait qu’on se lavât les mains avant d’entrer dans la salle, on appelait ça l’hygiène de la « Sassin » … Je me suis même laissé dire qu’une drôle de bonne femme qui porte des chapeaux bizarres et bouffe des fruits pourris nous aurait piqué l’expression pour servir de titre à un de ses bouquins. Comme me le faisait remarquer fort à propos mon amie Amélie : « Nothomb » que tu ne serais pas le premier, ni le dernier (des Mohicans) à qui ça arrive. J’en vois parmi vous qui sont en apnée, tandis que, d’autres, au bord de l’étouffement, expulsent en désespoir de cause le peu d’air qu’ils avaient encore dans les poumons. Cà fait des tas de « pchhhh » sonores qui montent en brouillard de salive vers la voûte étoilée, dans ce cas précis : le plafond de la salle. On dirait une troupe de baleines qui migrent. Hé les mecs, ne vous cassez pas les fesses si vous n’avez pas compris le pré-en-bulles (si ça existe), continuez à boire c’est bien aussi.
C’est à Bomal me dit-elle. (merci, t’es jolie aussi tu sais) C’est à Bomal, disais donc, que Machiavel, toujours en tournée promotionnelle de « Phoenix », son dernier album en date (je vous le recommande chaudement), a posé son matériel. 
Un peu plus de monde n’aurait fait de tort à personne mais ce sont des choses qui arrivent. En tout cas, ceux qui sont présents ne peuvent jamais être tenus pour responsables de l’absence des autres. Ça aussi, ça fait partie intégrante de la vie de musicien et il faut savoir rebondir comme on dit chez Spalding. C’est ce que vont faire nos Amis de Machiavel. 
Il est 22.00 la clameur monte, les voilà qui prennent position, guidés par un rayon de lumière qui trace leur chemin individuel sur scène. On fait ça à l’ancienne : No Rush (c’est dommage, j’aime beaucoup) no hurry (Sundown) comme on dit chez les Outlaws. Chacun revoit un peu son accordage.
Et puis la voix du patron s’élève, ça fait « Ready ? » et ce n’est pas une question mais le signal que le concert démarre. 
Tac, tac, tac, tac ! font les baguettes qui s’entrechoquent. 
Et hop, c’est parti avec « Mister Madmen » extrait de « Phoenix ».
 Bon, ici je t’ai encore indiqué l’appartenance du titre à l’album correspondant, pour les autres tu feras bien l’effort de pousser sur « Page Up » pour remonter en haut de la présente revue et parfaire ta culture musicale non ? 
« She’s A Snake » s’invite à la table de notre ouïe avec un énorme solo de guitare de Christophe Pons qui, lorsqu’il plug sa guitare, s’avère être un guitariste redoutable (private joke).
 Mais voici déjà un titre qui va aider un peu au réchauffement des corps et des voix et par conséquent à mettre un peu d'ambiance..
 J’aime beaucoup « Over The Hill » avec son côté très marqué reggae. Il recueille d’ailleurs les premiers suffrages perceptibles de la part du public. Les choses sont bien en place et le son est superbe, je le sais car j’ai enregistré le groupe pour mes archives perso et donc déjà réécouté. Comment ça on ne peut pas ? Moi oui, j’avais l’autorisation d’un ami, celui qui joue de la batterie, tu vois de qui il s’agit ? Et Non, je ne distribue, ni ne vends l’enregistrement.
Un qui a chaussé rapidement ses bottes de sept lieues c’est Kevin Cools, le « petit nouveau » qui du haut de ses 30 ans s’est vu offrir le poste le plus en vue dans un groupe, après celui de lead guitariste bien entendu !
Je vais dès à présent m’autoriser une petite remarque à ce niveau de ma revue du concert de vendredi. Ce serait quand même bien de faire montre d’ouverture d’esprit à son égard et de reconnaître son immense talent, que ce soit comme chanteur ou comme frontman. 
J’adorais Mario et personne ne le remplacera jamais, c’est certain. 
Ce n’est certainement pas non plus le but de Kevin. 
L'artiste a ses trucs à lui et qui plus est, il bénéficie d'une aisance scénique naturelle et une d'une voix exceptionnelle. Son but est d’aider Machiavel à s’accomplir dans sa nouvelle expérience musicale. Alors, arrêtez avec vos « ce n’est pas Mario, ils n’ont pas les mêmes voix, etc » Celui-ci ne s’appelle pas Kevin Clone mais Kevin Cools, alors, retenez-bien son nom, il n’a pas encore fini de nous étonner. Et puis, si vous n’aimez plus Machiavel, restez chez vous et laissez-nous jouir du spectacle ! On ne prend pas les présences à l’entrée, alors, pas de panique.
On repart avec « Lust and Crimes » le second titre du nouvel album. Il y en aura quatre à l’affiche ce soir. 
Si je peux donner mon avis, « Enlighted » prendrait une dimension énorme sur scène. Et voici un des titres qui à lui seul mérite le déplacement : « Wisdom » cette chanson n’a rien à envier aux grands succès du genre, c’est un « tube » qui aurait fait jeu égal avec les productions de cadors tels que Genesis, Pink Floyd, Gentle Giant, Caravan, etc… 06:34 d’un Machiavel au sommet de son art. En face de moi, l’homme en noir joue et assure les backings, impassible, il intrigue, inquiète, il joue sa partition sans jamais faiblir. Également producteur et directeur artistique, Roland De Greef fait partie de ces bassistes aussi agréables à voir en scène qu’à écouter. 
Faites donc l’expérience de fermer les yeux et de vous concentrer uniquement sur la basse, c’est vraiment chouette.
« Down On My Knees » le morceau phare de l’album « Virtual Sun” a toujours en lui ce côté un peu oppressant et sombre qui aurait pu le faire figurer sur la b.o. de films tels que "Blade Runner", "Alien" ou encore "Terminator". 
« Rollin’ Thunder » extrait de l’album solo de Marc Ysaye sorti juste avant que Sabbath, pardon, que s’abatte le couperet Covid qui allait mettre fin à la vague culturelle ce dont certains artistes feront les frais. Quoi qu’il en soit, ce titre aurait pu faire partie de la set list d'un concert de Status Quo. Ça bouge dans les travées et sous les tees shirts aussi. Ben quoi, j’ai des yeux, c’est pour m’en servir non ? Hypocrites que vous êtes !
Voici, "Rope Dancer", le morceau qui a aidé à pas mal de jeunes de l’époque à apprendre à embrasser une fille en dansant serrés comme des filets de maquereaux de la marque Cocagne, tu sais, les boîtes orange. C’était le bon temps, merci Machiavel ! 
Enorme tenue de note de Kevin, j’en ai encore des frissons.
 « The Fifth Season » est le second morceau de l’époque dorée du band. La période Eurock comme on disait encore en ces temps où le terme « Progressive Music » n’avait pas encore été inventé. 
« Six Feet Under », mon morceau préféré de « Phoenix » déboule et écrase tout sur son passage.
 Une tuerie en live je vous dit.
Et voilà celui que j'ai toujours attendu avec fébrilité à chaque concert de Machiavel depuis le début, l'immense et inégalé "After The Crop", un chef-d'oeuvre du Prog qui devrait faire partie du panthéon des titres incontournables du genre. Un morceau de folie dominé par les claviers magiques d'Hervé Borbé et le solo de guitare de Christophe Pons. 
J'adore, merci les gars. et juste avant le rappel voici "Fly" le blockbuster de Machiavel qui vient conclure le concert avant que "Lay Down", le rappel de cette formidable soirée, vienne achever l'oeuvre du groupe le plus titré de notre pays.
 Pendant douze minutes les guitares de Christophe et de Kevin vont achever les derniers survivants.
Le temps de d'une dédicace d'album et de saluer les amis, il faut bien reprendre la route, 
A bientôt et merci pour ces moments tellement intenses.
C'est le duo liégeois BESTOFF qui a eu la tâche ingrate d'assurer l'ambiance musicale de l'avant-soirée avec un répertoire composé de classiques méritant de figurer (ou pas) au répertoire acoustique de ses deux musiciens qui ont eu le courage d'essayer de fédérer un public qui n'était pas venu pour eux et rien que ça mérite un grand bravo. Moi qui ait l'habitude de la chanter, j'ai été très surpris par l'extended version de "Sweet Home Alabama" avec un tout nouvel agencement des paroles 
 
.Good Luck guys.
 
 
Mitch "ZoSo" Duterck