dimanche 7 novembre 2021

Aïcha Touré au Festival des Chanteurs de rue à Quintin, le 6 novembre 2021

 Aïcha Touré au Festival des Chanteurs de rue à Quintin, le 6 novembre 2021 

(michel) 

Toutes les performances commençant et se terminant au même moment, il s'agit de ne pas se tromper et de dénicher la scène où doit se produire le nom coché sur ta liste.

En principe, le déplacement pour assister au concert d'Aïcha est fort court, la place à traverser, elle doit jouer face à l'office de tourisme.

Oui, mais, sur la grande scène les performances sont sonorisées, dans le petit coin prévu à proximité de l'office de tourisme, il n'y a ni podium, ni micro, ni table de mixage, tu joues sans apprêts, t'es tout nu, et malheureusement personne ne n'entend, car ta voix et ton instrument sont inaudibles en raison du volume sonore produit sur le podium principal.

Tu pars à la recherche de l'égérie de Khaled.

Tu m'aides, Patrick?

Où es-tu, Aïcha, où te caches-tu?

C'est dans la ruelle menant vers la cour du château que tu la déniches.

Ce passage est malheureusement plus fréquenté que la rue Neuve à Bruxelles, un jour de solde, le public, n'étant pas prévenu du déplacement du concert, n'arrive pas en masse.

Avec un retard conséquent sur l'horaire, la chanteuse/accordéoniste, auteur, compositeur, et danseuse de claquettes, établie à Champigny sur Marne, jouera devant une assistance réduite, mais attentive. 

Son set sera construit à base  d'extraits  de son album "Aïcha Touré La Vie " et de reprises savamment choisies.

Elle débute par l'autobiographique, ' Bleu gitane', retraçant sa jeunesse et ses racines (  elle  a des origines gabonaises et guinéennes).

Une chanson d'espoir, légère et positive, qui a plu à la dizaine d'auditeurs collés à elle.

On fête les 100 ans de Georges Brassens, en son honneur, j'ai choisi d'interpréter ' Saturne'.

Toute la poésie du texte, malheureusement,  se perd lorsqu'un défilé, costumé, en musique, passe sous la porche de la cour, nous sépare de l'artiste et rend impossible la poursuite du récital.

Pause forcée.

Je reprends au hasard, Saturne, courroucé, parle d'intenter un procès aux importuns.

Claquettes, accordéon et voix assurée, malgré des conditions  lamentables, bravo, mademoiselle.

Retour à son répertoire avec ' Ça tiraille' , un morceau zouk traitant des tiraillements amoureux.

Tu vois du blanc, je vois du rouge, tu vas à gauche, je vais à droite... sur  des sonorités rappelant 'L'ami Caouette' de Serge Gainsbourg.

Je connais toutes ces tergiversations, avance Zanini, sorti dont on ne sait où.

...Tu veux ou tu veux pas, tu veux c'est bien, si tu veux pas tant pis...

Ras le bol de tous ces va-et-vient, qui m'aime me suive, on s'engouffre dans un petit chemin boueux, finies les bousculades intempestives.

Séance narrative ayant trait à l'Afrique de l'Ouest, à la liberté, à l'égalité, avec en contrepoint le racisme latent, l'intolérance, la méfiance, ' L'étranger' aborde tous ces sujets, sans tabou.

Une superbe complainte, avec en toile de fond le sort des migrants.

Aucune idée de l'heure qu'il est, je vous propose une dernière chanson moins dramatique,   'P'tit coin' qui sent bon l'exotisme, au sens non péjoratif.

Je suis également danseuse, Fred Astaire m'a refilé ses tap shoes, je vous fais une petite démonstration pour un jingle de fin avant de vous quitter, merci d'être restés!


A revoir sous de meilleurs auspices, elle vaut le coup ( sans aucune connotation sexiste)!