lundi 3 juin 2019

THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot - le 1 juin 2019

THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot  – 2019.06.01
Line Up :
Pierre ABRAS : drums, percussions - backing vocals.
Gaëlle MIEVIS : lead vocals, keyboards - percussions.
Ludwig PINCHARD : guitar -backing vocals.
On ne peut jamais prévoir ce qu’un concert est susceptible d’apporter comme émotions, tout comme on ne peut jamais déterminer à quel point on va s’investir émotionnellement en entendant la musique pour laquelle on s’est déplacés.
C’est contrainte et forcée que l’ASBL « Les Deux Ours » a déménagé de Nandrin, l’espace d’un weekend, vers des structures temporaires dans la verte campagne du Condroz liégeois, jadis un bastion des princes-évêques de Liège. Fred Maquet a donc décoré et amélioré le cadre ambient pour en faire un lieu cosy. A l’origine, ce concert, programmé le 23 mars dernier avait été annulé pour raisons de santé. Gaëlle, notre chanteuse de charme (si, je rencontre celui qui a osé lui dire qu’elle était dix ans trop vieille, je lui pète les dents et les jambes aussi, tant qu’à faire, un con assis va moins loin qu’ un con debout), Gaëlle donc avait été victime d’une vilaine bourrasque qui avait eu raison de son système immunitaire. C’est donc dans un état fébrile proche de la transe (Europ Express) comme on dit chez Kraftwerk, que nous nous présentons au lieu de rendez-vous, Marc, Jean-Claude et moi.
Cette fois, pas de crevaison comme la veille au même endroit, en rentrant du concert de Gallows Pole, les pièges tendus par les ferrailleurs locaux aux velléités expansionnistes n’ont pas eu raison de notre vaillante chariote. L’avantage quand tu arrives le premier c’est que tu peux t’installer où tu veux. Donc, après les « hugs » et autres bisouilles avec notre trio chéri, on s’installe on déguste, qui une bière spéciale, qui une eau pétillante pour tuer le temps. Il fait chaud, très chaud, à tel point qu’un homme s’écroule, victime d’un malaise. Ca jette un froid, sans faire pour autant baisser la température ambiante. Comme le dit le vieil adage : « The Show Must Go On » et c’est devant un parterre de fans conquis que The Banging Souls prend les planches. Ils sont relax, le bouton d’humeur est en mode « High ». Et ça déroule, cool et bien, les visages affichent le bonheur d’être là, sur scène, à jouer leur musique, profitant de chaque seconde qui passe comme si c’était la dernière. Le son et le rendu sont très bons, les morceaux s’enchaînent, sans heurts, le train est sur les rails, pour le plus grand bonheur des spectateurs qui manifestent bruyamment leur approbation.
Et puis arrive le moment crucial, l’apogée qui va bouleverser le concert pour le porter au pinacle des intemporels. Tout le monde, le ressent, un grand frisson s’empare de nous. Avec «Be », on sait d’emblée que ceux qui sont là ce soir, présents au concert, vont faire partie d’un moment d’histoire. Les musiciens sont transcendés, ils viennent d’ouvrir les portes cachées d’un nouvel espace-temps et d’un coup, nous y sommes tous aspirés, pris dans un vortex dans lequel la guitare hyper saturée de Lud-Riff rugit comme un monstre tricéphale, cerbère de l’espace qui tend les cordes à l’extrême vers des « bends » de folie, tandis que la batterie évoque le pas d’un Godzilla moderne défiant le monde. La voix n’est plus une simple support qui véhicule les textes, c’est une nouvelle arme, un cri qui rallie et nous emmène toujours plus haut. Nous avons tous sentis que quelque chose de magique se passait et que nous étions devenus les passagers privilégiés d’un moment qui n’appartient qu’à nous. Un peu à la manière de George C. Scott sans le film « Patton » nous resterons à jamais, et quoiqu’il arrive, les acteurs privilégiés de cette magie collective et c’est les yeux embués qu’on pourra dire : « J’y étais ».
Le reste du concert se déroulera sur le même mode, une succession de titres magiques qui ne nous laisserons aucun répit dans notre orgasme auditif. Il manquait juste une chose pour que la perfection soit totale, le fabuleux « Whispers » qui est, de l’avis de beaucoup de fans, « The Beast » le morceau qui tue. Pensez-y mes chéris, avec cet hymne digne des plus grands groupes de Rock dans la setlist, vous passerez un cap supplémentaire.
L’après concert verra un stand de merchandising qui ne désemplira pas pendant plus d’une heure et trois musiciens disponibles à souhaits qui auront un mot, un sourire, pour chacun. Hier soir, c’était un triomphe, sans contestation possible. Alors, on se revoit vendredi ? On vous aime.