lundi 31 décembre 2018

Stéphanie Humeau – Juan Carlos Echeverry au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2018

Stéphanie HumeauJuan Carlos Echeverry au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2018

Dans le cadre des Fêtes de Noël à Saint-Quay-Portrieux, la Mairie de l'élégante cité du Goëlo organise un second concert au Centre de Congrès, après le jazz, la veille, un récital piano-voix est offert le vendredi 28 décembre, Stéphanie Humeau (piano) et Juan Carlos Echeverry (ténor) doivent interpréter des morceaux du répertoire classique en piano solo, en alternance avec des chansons napolitaines et des chansons d’opérettes en duo.

Stéphanie Humeau, diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, multiplie les récitals comme soliste ou au sein de diverses formations de Musique de Chambre, quand elle n'accompagne pas, comme ce soir, des chanteurs lyriques.

Cette année est paru l'album 'Bestiaire' ( Sabine Revault d’Allonnes: soprano et Stéphanie Humeau: piano), un disque couvert d'éloges émanant de la presse spécialisée.

Juan Carlos Echeverry Bernal naît en Colombie, mais, après avoir fait ses armes à Bogota, c'est en Allemagne ( la Musikhochschule à Mannheim et le Conservatoire de Cologne) qu'il poursuit son apprentissage.

Il est admis au Centre de Formation Lyrique de l'Opéra de Paris et se retrouve sur scène dans quelques productions de renom ( La Flûte Enchantée, Carmen, Le Barbier de Séville....) , plus récemment, il a incarné Carlos Médina dans la « Belle de Cadix », Nadir dans "les Pêcheurs de Perles" ou les rôles du Brésilien et de Frick dans « La Vie Parisienne ».

En 2018, le duo piano/chant, formé avec la pianiste Stéphanie Humeau a parcouru la France de long en largen un dernier arrêt est prévu  à Saint-Quay -Portrieux.



Stéphanie, très élégante dans sa robe de soirée d'un vert tendre, prend place derrière le Yamaha, après un salut aristocratique, pour entamer 'Dicitencello vuie' un des grands succès du compositeur napolitain Rodolfo Falvo.
Raffinement et romantisme à l'ombre du Vésuve, Saint-Quay fait silence.
Juan Carlos rejoint l'instrumentiste et entame un premier air composé par Paolo Tosti sur un texte de Gabriele D'Annunzio, ' A vuchella' qui compare la bouche de la bien-aimée à un pétale de rose.
Trois autres chansons napolitaines du même auteur succède à la mélodie buccale: ' Ideale', ' L'alba separa dalla luce l'ombra' et ' Marechiare'.
Sur un pianissimo délicat Juan Carlos rend admirablement toute la nostalgie dans laquelle baigne 'Ideale'.  La seconde pièce, fougueuse et passionnée, permet d'admirer toute l'étendue de la tessiture vocale du ténor colombien. 'Marechiare' se montre  guilleret..... Quanno spónta la luna a Marechiare pure li pisce nce fanno a ll'ammore....
Sont chauds les poissons à Naples!
Sortie  du cousin de Pavarotti après un salut  théâtral et nouvel exercice solitaire pour la dame de Bressuire, elle a opté pour Alberto Ginastera  la danse argentine  n°2  évoquant  toute la majesté de la Pampa.
Le Prélude d'Albeniz, un flamenco effervescent permet à l'auditoire d'admirer l'adresse de la jeune dame dont les doigts agiles semblent pirouetter sur les touches.
Le ténor réapparaît et nous propose quatre canciones espagnoles,  'Con amores, la mi madre' de Fernando Obradors, deux airs de Manuel de Falla, l'humoristique  ' El paño moruno'  et  la berceuse ' Nana' et enfin, ' No puede ser' de  Pablo Sorozábal, une zarzuela dramatique.
Exit le ténor, parti absorber un brandy de Jerez pour se requinquer, la pianiste poursuit le récital avec 'L'improvisation n°13 'de Francis Poulenc, une oeuvre de grande sensibilité,  suivie par une évolution pyrotechnique flamboyante, saccadée  et acrobatique  de Claude Debussy ' Feux d'artifice'.
Surprenant!
La partie française choisie par le chanteur débute par ' A Chloris' du copain de Marcel Proust, Reynaldo Hahn, elle se poursuit par 'Les chemins de l'amour' de Poulenc, une valse à la mélancolie voilée avant de raviver bien des souvenirs à ceux qui ont pleuré en entendant Luis Mariano, 'L'amour est un bouquet de violettes' de Francis Lopez.
Pour un dernier effort solitaire, la jolie pianiste a choisi ' La Valse opus 64 n°1 et 2' de Frédéric Chopin.
Le petit chien tournoie, ne parvient pas à attraper sa queue, puis le tempo s'assagit pour faire place à des instants de  sérénité et d'apaisement.
Dernière apparition de Juan Carlos, elle débute par ' Bring him home', un extrait de la comédie musicale 'Les Misérables' d' Andrew Lloyd Webber, puis vient l'immortel 'Maria' ( West Side Story)  de Leonard Bernstein et pour couronner le tout, ' Mexico' de Francis Lopez.
Tous les apprentis ténors locaux se sont cassés les cordes vocales sur les notes aiguës du refrain , ce qui n'a en rien diminué l'enthousiasme général.
Public debout et petit conciliabule avant les bis: 'La belle de Cadix ' et le naïf 'Rossignol de mes amours'.

Oui, Estelle?
C'était superbe, j'ai pleuré!
Tu es sentimentale, Estelle!