mercredi 19 décembre 2018

Lonely Schmitt Quartet- Bar de La Passerelle - Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018

Lonely Schmitt QuartetBar de La Passerelle - Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018.


Excellente initiative que celle suggérée par La Passerelle à Saint-Brieuc, chaque mois, avant le concert de jazz se tenant  dans le Théâtre Louis Guilloux, la scène nationale de la cité, abritant la Préfecture des Côtes-d'Armor, organise un apéro-jazz intervenant au bar du bâtiment, en ce 18 décembre, maussade et pluvieux, le Lonely Schmitt Quartet servira de hors-d'oeuvre au Shai Maestro Trio.
Ce soir, les musiciens sont réellement installés dans l'espace bar et non pas dans le forum, ce qui donne un cachet club à ce début de soirée.
Une nouvelle fois, les acteurs émanent du département jazz de la  Villa Carmélie, le Conservatoire de Saint-Brieuc.
Ronan Airault - orgue Hammond/ Bertrand Landhauser - trombone/Morgan Bonnot - guitare et Clément Alips - batterie,  forment ce combo occasionnel ayant adopté pour identité Lonely Schmitt en pensant à Dr. Lonnie Smith, un virtuose de l'orgue B3 Hammond.
A 19:25, Marie Lostys, l'affable directrice de la communication du complexe, invite les intervenants à prendre place, le timing étant serré.
Ronan Airault ( est-ce le même qui prête sa voix de baryton à bon nombre de pièces lyriques?) s'installe derrière l'instrument de prédilection de Rhoda Scott, Bertrand Landhauser, aperçu ici, en mars, au sein de Mad Moods, ramasse l'encombrant buccin, le dangereux Morgan ( SomeSwing Else) , un arrière petit-fils de Jules, a saisi sa guitare, Clément est à la traîne, il tenait à écluser une Leffe,  le batteur de, e.a., Sunny Legacy, TamaSira ou de l'Ooz Band va se planquer derrière son kit.

Le convoi se met en route, direction Carthage ou El Haouaria pour 'A Night in Tunisia', le standard de Dizzie Gillespie, revu et corrigé par les Bretons
Le trombone est le premier à se mettre en évidence, une guitare fluide le relaye, puis vient une envolée Jimmy McGriff à l'Hammond, l'aube pointe, le morceau expire au rythme rassurant du va-et-vient des vagues.
Après une présentation, non dépourvue d'humour, par un des orateurs, le quartet attaque 'Clockwise' de George Benson.
Groove is king, babe!
'Full House' est entamé par un solo de batterie pas débile,  les copains rappliquent, le trombone place un laïus concis, puis, comme il s'agit tout de même de Wes Montgomery, la guitare tisse des mailles de dentelle fine, l'Hammond lui aussi aura droit au chapitre.
Le quatuor a  résolument décidé d'honorer l' enseigne publicitaire annonçant l'événement: "un combo d'un soir, réuni autour du mythique orgue Hammond, pour faire résonner le son des années soixante.".
Tandis que Morgan et Clément s'éclipsent, l'organiste fait sonner sa console à la manière de Luca Massaglia abordant l'ouverture  "Vorspiel in d", WAB 130 d' Anton Bruckner sur un Cavaillé-Coll . Après l'attaque virulente, le trombone aborde la mélodie caractéristique de 'Round Midnight', le chef-d'oeuvre de Thelonious Monk, qui pour toi évoquera toujours le film de Bertrand Tavernier retraçant le parcours de Lester Young.
L'équipe au complet en lice pour exposer les 'Impressions' de John Coltrane, des  sensations rendues en arabesques passionnées.
La ballade 'Frame for the blues' ( Lonnie Smith) ponctue une manche de 45' nous ayant semblé fort succincte, un signe que le concert était de qualité.