dimanche 30 juillet 2017

PUNKS NOT DEAD ! - The Bollock Brothers, Buzzcocks et The Stranglers Cour de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines, le 29 juillet 2017

PUNKS NOT DEAD ! - The Bollock Brothers, Buzzcocks et The Stranglers  Cour de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines, le 29 juillet 2017

Etrange pari en pleine période de festivals, les organisateurs de Roots and Roses décident d'organiser une soirée regroupant trois légendes  de la British punk scene, les Bollock Brothers, Buzzcocks et The Stranglers. Encore plus étonnant, la messe punkoïde se déroule dans la cour, des miracles,  de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines, un édifice fondé au 13è siècle par  Alix de Rosoit, une mécène, dame d'honneur de Blanche de Castille, dont la nourrice se nommait Sancie Lopez.
C'est donc en pensant à cette nourrice qu'on fît venir à Lessines les punks wallons, bruxellois et flamands, plus quelques égarés, dont les parlementaires ont voté le Brexit, qui se plaignaient de l'absence de pubs à proximité de l'Hôtel-Dieu.
 En déclinant l'identité de quelques individus présents à l'office, Catherine la Grande, Yves H, Vincent H, Jean-Luc B et d'autres Gabbalovers, tu auras facilement deviné qu'il valait mieux éviter les contrôles policiers sur la route du retour!

19:00 et des poussières, léger retard, never mind voici  les Bollock Brothers,  emmenés par le toujours sémillant Jock McDonald, un gars dont le tailleur s'occupe également de la garde-robe de Rod Stewart.
A la guitare, from Glasgow, Chris McKelvey, Rick Collins ( London)  à la basse, Pat Pattyn, un ex-voisin d'Arno aux drums et  Morgan Michaux, un cousin éloigné d'Henri qui, tout le monde le sait, a voyagé en Grande Garabagne, aux claviers.
Les amis je vous encourage à vous planquer in 'The Bunker', ça va chauffer ce soir!
Il y a là un mec qui se balade sans froc,  'Count Dracula Wheres Your Troosers', et il balance la tête comme un cinglé, cachez les vierges!
Any Celtic fans in the audience?
Toi, t'es habillé de vert?
Je m'appelle Hulot, monsieur!
On se paye un ciné?
' Horror movies'  est suivi par  le singalong ' Jesus lived six years longer than Kurt Cobain' et pour rester dans le biblique on réunit tous les apôtres pour ' The last supper'.
Comme Pat a joué dans le temps avec Patrick Marina Nebel, on vous balance l'incroyable ' Beats of love', avant un détour dans les ruelles sordides de l'East London pour aller saluer 'Jack the Ripper'.
Sur le podium, l'arrière-petit fils de l'éventreur vient faire un numéro qui n'effrayerait pas ta voisine qui fait des bonds de deux mètres de haut à la vue d'une araignée naine.
Voilà une autre bestiole, 'King Rat', ça cogne joyeusement, tout le monde s'amuse puis Jock accueille Willie Brady, un copain ayant traversé la Manche à la nage ( avec une bouée), le vieillard vient nous chanter un traditionnel écossais que tu peux entendre tous les samedis dans le Celtic Park.
Questionné après coup, l'ancêtre affirme avoir fait partie des Dubliners, on a fait semblant de le croire.
Une soirée punk exige un titre des Sex Pistols: ' Pretty vacant', Chris et Rick s'échangent leurs jouets, Jock part s'en jeter une ( pour commencer), les autres achèvent la berceuse, Lessines applaudit et va s'en jeter une ( pour commencer).

File à la buvette, que tu quittes à 20:20' car les Buzzcocks sont prêts à en découdre!
Un jour, en 1976, Pete Shelley ( Peter Campbell McNeish), un romantique, fan de Frankenstein, et Howard Devoto ( Howard Andrew Trafford), décident de concurrencer les Sex Pistols en jouant du punk, ils embrigadent Steve Diggle et John Maher et deviennent les Buzzcocks.
Très vite Howard se tire et lance Magazine.
Quarante ans plus tard, le punk combo de Bolton est toujours sur la route pour prêcher anarchie et désordre, aux commandes: Pete Shelley et Steve Diggle, infatigables, et deux recrues plus récentes, le batteur Danny Farrant ( ex The Alarm, ou Spear of Destiny) et  Chris Remington,  un faux blond, un vrai tueur à la basse.
Il y a trois ans le groupe pondait un 9è album, ' The Way' et cette année Domino a ressorti leur premier EP, ' Spiral Scratch', qui venait de fêter un quarantième anniversaire.
Un pogo se met en place dès les premières mesures de 'Boredom', d'emblée on ajoute que personne ne s'est emmerdé une minute pendant le set agité de ces vieilles gloires, même le placide Yves H rythmait la cadence du talon.
C'est pas avec une Lada qu'ils se sont amenés en terre wallonne, à fond sur la pédale, ils envoient  'Fast cars' , puis 'Love battery'.
 'Orgasm addict' voit 25 kangourous s'adonner aux joies du trampoline sans filet, on observe,  à dix mètres, en protégeant nos pils.
' What ever happened to', quelle basse, mes aïeux, 'Autonomy' et 'Get on our own' défilent, en bas, les petits jeunes fléchissent, en haut, Steve continue à mouliner à la manière de Pete Townsend et Danny à frapper comme une bête, cette machine n'a pas l'air d'avoir été équipée de freins, elle dévale la pente à une vitesse aussi vertigineuse que la descente du brave Robert qui vient d'enfiler sa cinquième bouteille ( 75 cl) de bière artisanale.
' Why she's a girl from the chainstore' et le super excité ' Soul survivor' nous tombent dessus et on en veut plus, ' Why can't I touch it' et ' I don't mind' passent la revue.
Catherine est partie au ravitaillement, ' Sick city sometimes' est annoncé par le barbu, c'est Steve qui se colle aux vocals.
Le bien crasseux ' Nothing left', un morceau étonnamment long pour un groupe punk, et l'uppercut ' Noise annoys' vont nous laisser KO pour le compte, mais les brutes, impitoyables, poursuivent leur martèlement, ' You say you don't love me' puis  ' Love you more' et ses oh oh oh bien putes.
Le terminus est proche, le TGV accélère davantage, faut s'accrocher, ' Promises' est suivi par l'infernal ' What do I get', qui rend dingue un musclé de 36 kilos, bronzé comme un petit Gervais, il nous dévoile un thorax impressionnant puis grimpe sur les épaules de sa petite soeur et  brandit le poing en direction de Steve Diggle.
On a failli rire, le groupe se tire!
Double bis et faux pugilat, alertant un mec de la sécurité, désemparé, ' Harmony in my head' et 'Ever fallen in love' clôturent une prestation impeccable!

Il y a quatre ans, lors du Roots and Roots, les Stranglers avaient terminé le festival par un set acoustique qui n'avait pas convaincu tout le monde.
Réhabilitation ce soir, tout Lessines a vibré aux hits immortels que sont ‘Something Better Change’, ‘Peaches’, ‘No More Heroes’ ou 'Golden Brown' et pourtant les ex- Guildford Stranglers se sont montrés relativement distants, peu de contact avec le public, pas de rappel, ils sont partis en coup de vent et entre eux cela ne semblait pas être l'amour fou.
Nous, on s'en fout, ce qui compte c'est l'intensité du set, elle était présente, les vieux titres n'ont rien perdu de leur vigueur, la masse, hommes et femmes à l'unisson, was  singing all the right words avec enthousiasme.
Evidemment il y aura toujours des puristes qui regretteront  Hugh Cornwell ou Jet Black mais Baz Warnes a de la gueule et du tempérament et Jim MacAulay frappe comme un chef.
Après 'Waltzinblack’ les étrangleurs du Surrey enchaînent sur 'Toiler on the sea' , un putain de bon morceau.
Ils enchaînent sur ' Get a grip on yourself', les fans  ont droit à un sec ' Goodnight, Lessines, we're The Stanglers, from England', histoire de ne pas les confondre avec Puggy.
' Nice'n sleazy', avec ce son de basse reconnaissable entre mille, précède 'Relentless' et  le brutal ' Five minutes' ...and you're almost dead... qu'il dit, en regardant un pauvre hère allongé dans sa bière.
Quoi?
Non, pas un cercueil!
' 15 steps', de 2012,  est suivi par  le tube 'Golden brown', un premier titre plus serein qui annonce 'Always the sun' alors que les premières gouttes font leur apparition, c'est pas demain qu'ils vont remplacer Monsieur  Météo!
Orgue à l'honneur pendant le Shakespearien ' MSD' ( Midnight summer dream)   et ' European female'.
Puis c'est au tour de J J Burnel de se trouver sous les feux de la rampe avec ' Norfolk Coast' et ce qui restera une gifle magistrale, ' Peaches'.
Tu dis, Vincent?
Ah oui, l'intro de 'Bear Cage' rappelle ' Baba O'Riley' des Who.
Et pour moi ' Walk on by' c'est une boîte de striptease à Soho, l'effeuilleuse se débarrassait du superflu sur Dionne Warwick.
C'est incroyable le nombre de tubes que ces braves gens ont aligné en 40 ans, voici 'Skin deep', ' Duchess', ' Hanging around' et ' Tank'.
L'euphorie est à son apogée, un oiseau rare est parvenu à se hisser sur le podium  tandis que le quatuor lance sa dernière salve, ' No more heroes'.
On a applaudi, gueulé, sifflé, rien à faire ils ne sont pas revenus, donc on a bu!