lundi 2 février 2015

Epica - Dragonforce - Diablo BLVD à l'Ancienne Belgique- Bruxelles, le 1 février 2015

Organisation: AB , Live Nation

Timing annoncé sur le site de l'AB:
18:30 portes
18:45 Diablo BLVD
19:25 Dragonforce
20:30 Epica
22:30 fin du concert

Sur le coup de 18:15' tu contemples, ébahi, une file partant des portes du temple bruxellois, tournant rue des Pierres pour s'arrêter face au disquaire  Elektrocution.
Un juron, les conditions hivernales ne prêtant pas à sourire!
18:40, ouf, t'es sur place, frontstage, tu oublies, dare-dare à l'étage.

 18:45 Diablo BLVD
Une marche ampoulée introduit le band de l'ex- cabaretier Alex Agnew, qui à force d'écouter Corrosion Of Conformity, a entamé une carrière heavy metal.
En 2014, les Anversois ont sorti un troisième album, 'Follow the Deadlights' et Epica les a invités pour la dernière partie de leur tournée 'The European Enigma' .
Malgré l'heure propice à la sieste,  Alex Agnew  ( chant) - Andries Beckers ( gt)  - Dave Hubrechts ( gt) - Kris Martens ( dr) - Tim Bekaert ( bs) ont donné un show pour le moins musclé et coloré.
Are you ready, s'enquiert l'agneau mystique?
'Fear is for  the  enemy' et l'ennemi, on l'assaille au lance-flammes.
Si t'es fan de Pantera, tu risques d'apprécier Diablo BLVD.
Où sont les francophones?
Pas à Anvers, ket, we zijn hier naast tes compatriotes, envoie la purée!
'Builders of Empires' ,  Gengis Khan, Napoléon, Jules le copain de Lange Jojo, sont tous là.
A défaut de finesse on leur reconnaît une efficacité à toute épreuve et un sens du show inégalable.
'Rise like lions' confirme le bien fondé des propos précédents.
Quelques exhortations bilingues ' aanstekers in de lucht, allumeurs et allumeuses en l'air' ( sic) , un détail familial, un des guitaristes connaît les joies de la paternité depuis peu, avant le slow ' Saint of Killers' qui bien sûr va exploser dans sa phase finale.
Enfile le battle dress, on retourne au front, 'Beyond the veil' et 'Black heart bleed' qui a fait un tabac à Budapest.
Du hard with balls!

Dragonforce
A  power metal band based in London, pas tout jeune, il est né en 1999.
Six albums, le dernier 'Maximum Overload'.
Ici aussi une entrée en matière symphonique, du classico/prog/electro pompeux.
Line-up en 2015:  Herman Li (guitar, backing vocals), Sam Totman (guitar, backing vocals), Frédéric Leclercq (bass, backing vocals), Vadim Pruzhanov (keyboards, backing vocals), Marc Hudson (lead vocals) and Gee Anzalone (drums, backing vocals), ce soir pas de Vadim, absent pour cause de paternité.
'Fury of the storm', Dragonforce hante un autre registre  que celui de nos compatriotes, sur fond galopant, au propre et au figuré, ils piquent tous, excepté Gee,  de petits sprints sur toute la largeur de la scène, on a droit à un metal avec de belles harmonies vocales assez proche de ce que produisait Queen au temps de 'Sheer Heart Attack'.
Les guitaristes, épiques, rivalisent de brio, avec une mention spéciale pour Herman Li, la mise en scène est imposante et techniquement le produit s'avère irréprochable.
Le mélodieux 'Three Hammers' accélère lors d'un second mouvement et lorsque Marc exhorte le public...jump, jump, jump, de haut, tu assistes à un ballet de 359 kangourous bondissant.
Quoi, Gaspard, tu penses à Scorpions, c'est ton droit.
Alex Agnew m'a refilé un feuillet, c'est écrit en belge, je dois le lire...
T'aurais mieux fait d'oublier, gars!
On enchaîne, 'The Game', 'Symphony of the night' et son duel de guitares Comedy Capers, puis ' Valley of the damned'.
'Cry thunder' te rappelle la grande époque de Uriah Heep, les British achèvent leur gig avec 'Through the fire and flames', le titre ouvrant 'Inhuman Rampage' de 2006.
Energique et bien foutu!

Epica.
Les Néerlandais trônent dans le top five des best symphonic metal bands existant, souvent ils sont cités juste après Nightwish.
Pas étonnant donc que l'AB affichait complet.
 Le European Enigma Tour prend fin ce soir, mais le band ne paraissait nullement au bout du rouleau.
Epica heeft nooit teleurgesteld, il en sera pareil à Bruxelles, un spectacle époustouflant, une chanteuse au sommet de son art, un band irréprochable, une pointe d'humour apportée par Keyboards Coen, le seul  dont la chevelure n'atteint pas le bas du dos, il se coiffe à la Kojak, un jeu de lumière impressionnant et un son parfait, bref les amateurs de female fronted metal en ont eu pour leurs deniers.
Musique introductive grégorienne, un à un les musiciens rappliquent, c à d  Mark Jansen (guitars, vocals), Isaac Delahaye (guitars, vocals), Rob van der Loo (bass ), Coen Janssen (keyboards) et Ariën van Weesenbeek (drums, vocals),  la rouquine Simone Simons fermant la marche.
Trois plages du dernier disque, ' The Quantum Enigma', pour ouvrir: l'intro 'Originem', ' The second stone' et 'The essence of silence'.
Au chant harmonieux de la rousse flamboyante répondent les growls de Mark Jansen, les longues chevelures tournoient toutes les 79 secondes, les riffs de guitares déchirent sur fond  rythmique baraqué, l'échafaudage orchestral façonné par le génial  chauve teinte l'ensemble de tonalités opératiques, tu ne peux qu'écouter, apprécier et te laisser guider par ces Bataves invitant la masse à une headbanging fiesta.
Simone annonce 'Unleashed', un titre de 2009, que les fans vénèrent.
Sombre, grave, inquiétant, voici ' Storm the sorrow' suivi par 'Blank Infinity' dédicacé à une certaine Daphné.
Le virulent 'Martyr of the free world' is about freedom of speech, en pensant aux assassinats de Theo Van Gogh et à la tuerie chez Charlie Hebdo.
Puis viennent 'The Obsessive Devotion' et  'Victims of Contingency' voyant Coen manier pour la seconde voix son incroyable  piano banane.
Back in time, sur leur second album,  'The Last Crusade (A New Age Dawns, Part I)' amorcé par un chant grégorien avant de virer prog rock symphonique.
Une perle, ce morceau!
Le lament 'Cry for the moon' est un classique au répertoire du groupe originaire du Limbourg néerlandais, le mezzo-soprano de Simone vient caresser tes pavillons avant que les death growls du guitariste ne les agressent et puis ce refrain entêtant...forever and ever... repris par un millier de personnes, vachement spectaculaire!
Et il n'en restera qu'un...  drum solo pas débile.
La dernière,  'Design Your Universe', démarre tout en douceur, présentant de vagues sonorités arabo-andalouses, soudain, cataclysme, les guitares grondent, puis vient un nouveau contraste voix caressante et grognements brutaux tandis qu'en background un  choeur médiéval tapisse la mélodie.
Incroyablement morceau, digne des meilleurs Dream Theatre.


Bis.
La symphonie 'Sancta Terra ' est  précédé d'un numéro comique de Coen qui se paye un petit tour dans la fosse réservée aux photographes.
A new song, propose Red Simone, 'Unchain Utopia', la messe prenant fin avec 'Consign to Oblivion'. En bas une bataille rangée oppose les gens de gauche et ceux de droite, sur un signe de  Jehovah  Moïse ayant écarté la Mer Rouge avant de proposer un moshpit épique.

Les membres des trois groupes se retrouvent  ensemble sur le podium pour le salut final!