lundi 9 juillet 2012

Vijverfestival, parc de Dilbeek, le 7 juillet 2011

En 1075, il était question de Dedelbeccha, ce riant bourg du Pajottenland, connu au Moyen-Age pour  ses carrières de grès, plus récemment pour sa maison communale, folie néo-gothique à 12 tours, le château de Viron, et enfin, pour avoir enfanté une gloire rock noir, jaune, rouge, les Black Box Revelation, organise, depuis 2004, un festival gratuit qui chaque année attire la grande foule.

Premier groupe prévu à 16 heures, ça te laisse le temps de flâner sur le site où les enfants s'amusent dans les différents workshops, des fumets exotiques ( Iran, Congo, Chili, Indonésie..), émanant du werelddorp, te titillent les narines, et encore plus intéressant, sur un podium improvisé, une quinzaine de beautés locales pas bidon offrent aux badauds ravis une exhibition de danse du ventre pour le moins attractive.

Deux podiums: main stage, montée sur l'étang et un podium annexe,  ' Zuiden Zindert', avec une programmation t'invitant à la danse.

16h00, Bed Rugs
Quatre Anversois ayant le vent en poupe, leur single 'What Does It Mean’ a cartonné in de Afrekening.
Yannick Aerts, Stijn Boels, Arne Omloop et Noah Melis avaient naguère atteint la finale du Humo's Rock Rally, à l'époque ils se nommaient The Porn Bloopers!
Début 2012, ils sortent un CD, ' 8th Cloud',  d'emblée leur indierock mixant intelligemment les Beatles, le stoner, l'alt.country ou l'Americana frappe les esprits.
Très chouette endroit clame le chanteur/guitariste avant d'entamer le set.
 ' Purple Pill' , de chouettes harmonies vocales, une plage sonnant à la fois Grandaddy et Oasis, la suivante ' Subtopia' est tout aussi harmonieuse et sautillante, malheureusement une première averse refroidit l'enthousiasme, tous sous les marronniers.
Les Bed Rugs nous exhortent à revenir et entament 'Trees'.
Ben, justement, on reste à couvert sous les feuilles.
Place au  super downtempo aux odeurs The Byrds, ' Be a little strange'.
Dilbeek, on va faire revenir le soleil... ' Tell' et 'Dream on' , puis le single ' What does it mean?' qui démarre en douceur avant un déferlement de guitares.
'Mark's Ghost' , celui de Mark Linkous, Sparklehorse?
Maybe!
'Evening crusade' précède une cover étonnante, ' Bright lit blue skies' des Rockin Ramrods, 1966, groupe méconnu de la scène post-folk de Boston.
'Modern Freaks' et ' The Blinds' mettent fin à cet excellent concert.
Bed Rugs, un groupe à suivre!

Direction ' t Zuiden Zindert: W. Victor!
W c'est un mec pas comme les autres, depuis le début des eighties le bonhomme écume les scènes belges, d'abord comme batteur , pointons The Survivors of the Titanic, puis le populaire Milk the Bishop, Virginia Woolf, il collabore avec Peter Vermeersch ou K′s Choice, rejoint Schwarzwaldklinik pour enfin former le projet qui lui tient à coeur W.Victor!
Quatre albums, le dernier 'Rotto' en 2011 et des scènes, surtout celles où les gens dansent, boivent et s'amusent: Fiesta Mundial, Gentse Feesten, Gracias a la Vida, Zomer van Antwerpen etc..
Line-up retrouvé ( mais à vérifier): W.Victor: chant / Mario Conjaerts : bugle, trompette, tuba / John Gommers : sax alto, sax bariton, clarinette/ Luc Truyens : piano, orgue / Bert De Pauw : drums, percussion / Hannes D’hoine : contrebasse.
Un cocktail détonnant de fanfare balkanique sentant  bon le Emir Kusturica ou le Goran Bregovic, d' Italo funk ( dixit W), c à d un bâtard de Paolo Conte, Adriano Celentano et la Cicciolina, de cabaret brechtien, d'Arno, de tango flamand et de torch songs, style 'La Vie en Rose' version virile... bref le truc qui ne laisse personne indifférent.
Tu ris, tu pleures, tu danses, tu picoles, t'aimes tout le monde!
'Chasse' ( tirer la), ça commence fort , la chiasse!
'Polka Acapulko' plus acrobatique que celles de Johan Strauss ( le second).
Ecoutez, bonnes gens : 'The story of Big Boy Belly' , Tom Waits en steeple-chase.
(Un Chiaro Case Di)' Impotenza', ne sais pas ce qu'une nudo Carla Bruni vient faire là-dedans, mais c'est tout bonnement hilarant et ce qui ne gâte rien, ces mecs savent jouer.
' Mario e Gino' : l'amoroso?
Non, un autre!
Malgré une nième averse, Dilbeek danse, W annonce a protest song.
Du Dylan?
Presque:' El Presidento del Mundo'...mucho bla bla bla bla..
C'est RickyBilly?
Son demi-frère.
Une cavalcade folklorique multilingue.
The Monty Python go gypsy jazz: ' Azerty Uiop' .
Une question, Dilbeek?
Oui: 'Perche' , tout aussi loufoque et que dire de 'Krk Krk Krk Krk' c'est dur de pousser une voiture dont les roues sont carrées!
 L'anarchiste 'Che bella cacofonia' puis ' Santos Sacramentos', l'ancien testament démystifié et la dernière ' Hotel International', un sans étoile dans lequel tu fais la java toute la nuit.
W.Victor, l'antidépresseur idéal, aucun effet secondaire! 

Pause restauration, pas de Sherman, tu restes du côté du Sud pour Cafe Con Leche!
Une équipe de foot sur le podium: HANNES COGHE (drums), Dr. OVAR (electric bass), FREDI BRIMSTONE (rhythm guitar), NEPHTALI (vocals), GUDRUN ROOS (vocals), Mr. MARIACHI (solo guitar), IVO BRAEM (accordeon), OLIVIER CLAUW (trumpet), ROBIN VERHELST (trombone), JORIS MEYS (saxophone), BRECHT GOUDESONE (percussion) et de l'ambiance dans les gradins.
Second groupe festif ayant mis le feu à la tente toute humide!
Dilbeek, move your fucking ass..
'Le chien' qui ouvre leur seconde plaque 'Le roi des fous' , un clebs qui swingue.
Du zouk écolo et chaloupé ' Plastik', hep, hep, hep..il y a beaucoup trop de plastik dans le Pacifique.
Un petit reggae socialement engagé 'Breton, Catalan, Flamand' on vit ensemble.., message de tolérance sur rythmes explosifs avec méchant solo de trombone et escapade délirante d'un des guitaristes.
Une cumbia épicée 'Le roi des fous', puis some summertime music: 'L'été'.
Pas trop arrosé s v p!
Du reggae à la Danakil ' Tout le monde je vous embrasse' , puis un tango Arno reprend Adamo, accordéon en vedette: ' La mer du Nord'.
Des reflets d'argent, des golfes clairs?
Non, du flon flon populaire!
A la Danny Brilliant : 'Mon quartier', un swing qui vire Bateliers de la Volga.
Une note maussade' J'en ai marre',  vite suivie d'un nouveau bouge-fesses aux senteurs ska ' Ca c'est le monde', pour terminer par ' Globalización' à l'intro flamenco et finale fanfare.
Dilbeek euphorique réclame un bis: un doublé: 'Bruxelles' version Matonge et 'Bienvenue en Belgique': terre d'accueil et de soleil!
 Bordel, il pleut!

Retour vers l'étang et ses saules: Willow!
La pelouse se transforme insensiblement en bourbier glauque et le ciel déverse toujours des ondées orageuses: ras le chicon!
Willow, tu les as coudoyés plusieurs fois  en 2010, depuis, le band a sorti un Cd, 'We the Young', aussi bien accueilli au nord qu'au sud d'un sillon fluvial.
Après le set convaincant de Dilbeek, on ne peut qu'avancer que Tom Brewaeys on keys/Pieter Dhaenens on bass/Jonas Goddeeris on drums/Vincent Buelens on a guitar/Nils Goddeeris on another guitar/Pieter-Jan Van Den Troost on vocals ont pris de la bouteille et se sont aguerris au point de former un indiepop band capable de se mesurer avec les productions internationales.
'Inner City' ouvre, tu as toujours envie de citer les Editors mais tu es heureux d'y entendre des effluves Arcade Fire, un peu comme chez School is Cool.
 'Sweater' een aanstekelijke single, qui squatte les charts flamands, sera suivi de 'House of love', aux sonorités 80's évidentes, moins The House of Love de Guy Chadwick  que Joy Division ou Echo & the Bunnymen.
Comme Customs, tu avances.
Pas tout à fait, pas de post punk/cold wave, ni de trendy fashion suits chez Willow.
' Two  Children'  guitares new wave, gimmicks électroniques et mélodie lancinante, futur hit!
' We walk alone' un singalong pour contredire les fans des Reds de Liverpool.
'Nerve' on dirait The Cure, souffle un ket à sa copine, puis une cover ' Never let me go' de Florence and the Machines.
Une commande de Studio Brussel, en fait.
Chouette version!
Dilbeek voulait 'Gold' , Willow a joué 'Gold'...ruée vers le podium!
 L'énergique 'Weeping Giants' termine le gig.

Un bis:
 Le volcanique 'Wasters'.
Willow se produit un peu partout cet été: Dour, le Brussels Summer Festival, Boomtown, Casa Blanca, Rock Olmen etc..

On a marché sur la lune!
Qui?
The Moon Invaders, le nine-piece ska band bruxellois qui se produit plus à l'étranger que dans notre étriqué pays.
Ces gars ont ouvert pour les Skatalistes, Aggrolites, Madness, les Toasters... ont enregistré un disque avec Doreen Shaffer des Skatalites,ont servi de backing band pour un des papes du rocksteady, Alton Ellis, sont tête d'affiche de Tokyo à Dresden et quasi méconnus chez nous, cherchez l'erreur..
Malgré un set joué sous une pluie battante, ils ont fait danser des centaines d'umbrellas ou de corps dénudés sur les pavés de Dilbeek, la classe internationale!
Naissance en 2001, plusieurs albums, dont un 'live' enregistré à l'AB, le dernier en date "The Fine Line" en 2011.
A neuf sur scène: Matthew Hardison & Thomas Hardison (chants) ayant vécu à la New-Orleans, on s'en rendra compte.., David Loos (saxophone tenor), Manghi Murinni (trombone), Rolf Langsjoen (trompette), Sergio Raimundo (claviers), Michael Bridoux (guitare), Arnaud Pemmers (basse) et Nicolas Leonard (batterie).
Dès le premier titre, le jazzy doo-wop 'I believe', Dilbeek tangue.
Enchaînement fluide sur un ska/ rub a dub, pur Kingston, ' Poor boy' , même entendu sous un noisetier, à 75 mètres de la scène, le truc te donne envie de te trémousser.
Accélération: ' Pick up the pieces' , va falloir ramasser les morceaux.
'Different strokes for different folks', les cuivres gambadent, la guitare tchique, tchique et le chant des brothers n'a rien à envier à celui de UB 40.
Et les claviers?
Du Booker T from Brussels!
Encore plus gluant 'Baby I know'..I won't cry, I won't shed a tear over you... sur fond de trompette jamaïcaine, on adore!
Tu quittes les noisettes pour aller te déhancher à côté d'une petite à la dégaine pas vilaine!
Du groove juteux avec une pointe de melodica: 'Right on', sans pause: ' Rebel with a wallet' , un funk dédié à la New-Orleans.
We love The Meters!
Une sucrerie ' Dream dream', en fait 'All I have to do is dream' des Everly Brothers chanté à trois voix.
Fondu enchaîné: ' Rockin chair' et ' Bet bottom dollar', on nous promet a song about sex: ' Big Bamboo', sa bonne femme m'a l'air d'être une obsédée de la chose.
 Le soulful 'Why'  précède ' Creole Crime', la reggae police enquête.
La machine à danser tourne rond: ' Got a love'- ' Sweet Tater pie' pimenté Mexico- 'Keep my love' et terminus en gare de la  Nouvelle-Orléans : ' Katrina', the ugliest woman I know....blow, blow, blow...

Super show et deux rappels: ' Walk don't run' , avec le même tempo calypso que 'Shame and scandal in the family' et un dernier ruff 'n duff  houleux 'There's a fire'.

 Trempé jusqu'à la moelle, tu prends la décision de quitter Dilbeek, direction ta salle de bain  pour une douche chaude, so, no Sioen, Antwerp Gipsy-Ska Orchestra ni Gabriel Rios ...