jeudi 5 janvier 2012

Cecilia au MIM ( Musée des Instruments de Musique), Bruxelles, le 4 janvier 2012

Cecilia, You're breaking my heart
You're shaking my confidence daily
Oh Cecilia, I'm down on my knees
I`m begging you please to come home...
Non!
Ik zag Cecilia komen
op een zomernacht
twee oren om te horen
twee ogen om te zien
twee handen om te grijpen
en verre vingers tien...
Paul Van Ostayen, probable source d'inspiration!

Cecilia voit le jour en Flandre Orientale il y a quelques années, le curé du village baptise le trio dans une eau trouble et depuis, la petite Cecilia tricéphale égaye les bals folk dans toutes les provinces du nord du royaume, traverse de temps en temps la frontière pour faire danser Picards, Pas-de-Calaisiens, Artésiens et autres descendants de Jean Bart.
En ce mercredi venteux, le trio s'installe au MIM, le magnifique immeuble Art Nouveau, autrefois occupé par l'enseigne Old England, pour y interpréter son répertoire de folk traditionnel dans un couloir consacré aux ancêtres de l'accordéon.
Le MiM annonçant: "Chaque premier mercredi après-midi du mois, le mim est accessible gratuitement à partir de 13 h.. La musique live vous est également offerte, ce 4 janvier: Cecilia!"
Résultat, le musée est bourré de gosses que leurs géniteurs partis, dépenser leur solde de janvier aux soldes de janvier, ont fourgué à papy et mamie, obligés de s'égosiller sans relâche: pas toucher, attention où tu marches, je ne sais pas où sont les toilettes, tu auras une glace si tu es sage.... conditions optimales, donc, pour assister au concert, assis sur une marche d'escalier, à ta gauche Gaëlle te tirant la langue, à ta droite Agathe se demandant si c'était vraiment une bonne idée d'emmener cette peste au musée!

14:00: voeux de circonstances et début des hostilités: Greet Wuyts au trekzak, tu comprends accordéon ( diatonique) - son compagnon, Jan Leeflang qui vivra centenaire, au doedellzak ( il a 3 cornemuses) et à la flûte- le gamin, pas leur gamin, Thomas Hoste, à la vielle à roue ( hurdy- gurdy) ou au cistre.
Ils viennent de sortir l'album 'In Bad' et avant cela avaient enregistré la plaque 'Danser en couple, ensemble au bal' servant de toile sonore aux évolutions chorégraphiques de Micheline et Stéphane, maîtres à danser, présents Montagne de la Cour.
La majorité des morceaux interprétés sont de la plume du groupe, qui ajoutera quelques classiques du répertoire volksmuziek arrangés à la sauce Cecilia.
Une Scottische comme mise en bouche, 'In Bad' ouvre, d'ailleurs, par une 'Badsuite' (Mominette / ScLOTisch / In bad) invitant les plus hardis au quadrille.
Tour à tour l'accordéon, la cornemuse et la vielle exigent un rôle à l'avant-plan, curieusement les auditeurs restent sagement assis.
Une gigue pour suivre ( 'Mistige jig/Dorothea' ?), face aux musiciens, les visiteurs déambulent, s'arrêtent, reprennent leur marche... bref, un va-et-vient assommant!
L'élégant cistre amorce une valse courtoise, Micheline et Stéphane ont entamé leur démonstration virevoltante et fébrile.
Changement de registre avec la raffinée 'Minikimonomazurka' qui doit enchanter les touristes nippons et leur Nikon fripon.
On poursuit avec une bourrée mettant en valeur les deux instrumentistes à bourdon.
Malheureusement, festif et scolaire ne riment pas, le cruel manque de spontanéité et le côté didactique de la prestation peuvent contrarier.
Cap sur le Nord, la Bretagne: un an-dro ( probablement le traditionnel ' Derrière de chez mon père').
Appel aux volontaires pour une ronde, plus cours de tango pour débutants que fest-noz.
Une dizaine de valeureux, appliqués comme des premiers communiants, progressent précieusement, plus ou moins en mesure, main dans la main.
Mention spéciale à Jules de Saint Guy pour sa touche personnelle hautement artistique.
'Cecilia' une valse mélancolique à huit temps que Micheline et Stéphane refondent en rock'n roll grand guignol.
Zont la santé les septuagénaires et ne semblent pas craindre le grotesque.
Le trio terminera le premier set par une pétillante et champêtre valse italienne pour laquelle Jan troque la cornemuse contre une flûte.
En fermant les yeux, tu peux oublier Mich et Stef ayant abusé du Soave et confondant danse galante et danse des canards boiteux pour t'imaginer accompagnant Lorenzaccio à Florence, au bal masqué donné au Palais des Médicis.
Exercice difficile, vu les circonstances!

Cinquante minutes à écouter des musiciens doués et à supporter le jardin d'enfants, ça suffit! Direction le vestiaire et la ville sordide!