samedi 30 juillet 2011

Suikerrock- day 2 ( Triggerfinger- Iggy & The Stooges- Deep Purple mit The Neue Philharmonie Frankfurt ), Tienen, le 29 juillet 2011

Suikerrock fête un quart de siècle et sort le grand jeu!
Si pour le premier jour ( Tom Jones), le festival de la cité sucrière n'affiche pas complet, le programme du second soir est tout bonnement époustouflant: trois têtes d'affiche se succèderont sur la Grote Markt: Triggerfinger, Iggy Pop, Deep Purple, qui dit mieux?
Une grosse foule, évidemment!
Sur place tout est pro, bien rôdé: une impressionnante équipe de bénévoles, à boire, à manger, et même pas de pluie, c' est parfaitement agencé pour que le public assiste aux shows dans les meilleures conditions!

19h00: Triggerfinger!
Que peut-on encore ajouter à propos du trio belge?
Il casse la baraque partout où il est invité.
Triggerfinger is aan een onstuitbare opmars bezig, dixit Rockblog.NL!
Rien, ni personne, ne pourra arrêter Ruben Block: vocals & guitar/Mario Goossens: drums et Monsieur Paul: bass, sur leur chemin vers la reconnaissance internationale.
Le public n'est pas encore sorti de sa torpeur post-farniente que Ruben et ses acolytes attaquent ' I'm coming for you'.
C'est pour chacun d'entre nous qu'ils sont ici, aussi pour les malheureux qui assistent au gig à 986 mètres, alors que le playboy au costard rose saumon déplore les trous dans le Golden Circle, espace réservé aux VIP's juste en face du podium.
En Afrique du Sud on a condamné des ségrégationnistes pour moins que ça!
Grosse ambiance dès le début, Triggerfinger nous balancera une petite dizaine de titres tous plus costauds et sexy les uns que les autres.
C'est du lourd et du méchant.
Un gros numéro de Mr Block pendant ' On my knees', dans 45' on le sera tous on our knees...
L'agressif 'Short term memory love' sent bon le Howlin Wolf, et maintenant, Tienen, un morceau à propos d'un petit morceau de fruit ou de fille, c'est possible: ' Cherry'.
C'est pas de la liqueur pour vieille dame, c'est du concentré, de l'alcool titrant 95°!
Un blues: ' My baby's got a gun', nouvelle démonstration du guitariste aux rouflaquettes, pendant que Lange Pol avale un 36è café bien tassé.
L'excitant agit immédiatement, ça gicle de partout.
Enfile ton bermuda pour la séance surf: 'Love lost in love' et puis le cinglant 'All this dancin' around' pendant lequel le taquin Ruben vient titiller l'impassible bassiste pour ensuite entamer une danse épileptique.
Pas calmé, il va s'abîmer la paume en frappant les cymbales du brave Mario.
Une tuerie, ce titre!
Drum solo, virant carnaval de Rio avec Ruben et Pol en danseuses cariocas.
Une séance participative saccharose pour achever l'exercice et puis un boogie, 'First Taste', décoré de hurlements de hyènes en manque de testostérone.
La dernière, suggestive, puisque... it's about sex...: ' Is it'!
Une machine bien huilée!

20h42' Iggy & The Stooges.
A un âge où tout être normal, jouissant d'une retraite méritée, bouquine, jardine et fait des siestes de trois heures, Monsieur James Newell Osterberg, Jr., torse nu, peau fripée, muscles saillants, bondit, hurle, invective le peuple, quand il ne prend pas un bain de foule ou vous crache dessus.
Ce gars est un phénomène de cirque comme le créateur n'en façonne plus.
Tirlemont en est resté baba, du rock'n roll inaltéré et pourtant vicieux!
Un début en fanfare: 'Raw Power' , titletrack du troisième Stooges, qui seront quatre ce soir: Scott Asheton( drums) , membre fondateur, le frangin de feu Ron - James Williamson à la guitare, revenu depuis 2009- le vieux punk, Mike Watt à la basse ( fIREHOSE..) et au sax, Steve MacKay.
Des mecs qui assurent, je te jure!
...I'm a street walking cheetah
with a heart full of napalm
I'm a runaway son of the nuclear A-bomb...
Un 'Search & destroy' démoniaque, puis une accalmie ' Gimme Danger'.
Tienen, I'd like some dirty Belgians on stage for the next one...
Sont 20 à escalader le podium, un gros bordel que le manager à la voyante chemise mauve à toutes les peines à canaliser: 'Shake appeal' et shake, les touristes feront en entourant l'iguane.
Le sax embraye pour un blues, dixit James: 'I need somebody', avec bain de masse sans huiles essentielles mais avec senteurs corporelles.
Tirlemont est complètement nuts!
'1970' ..I feel alright...I feel alright...
Nous aussi, mec!
Les kids à tes côtés, plus que beurrés, entament une danse iroquoise tout en faisant gicler la Maes, ça va dégénérer, car Hans et sa madame sont pas contents, pas du tout contents!
'Fun House' les gamins l'ont compris, pas Hans et sa morue.
Le sax s'envole, Mister Watt vient se frotter les parties génitales contre un baffle, avant de lancer un solo délirant: fun house, mad house...
Iggy s'était éclipsé pour revenir de l'autre côté et amorcer le dansant ' Beyond the law' au sax collant.
En bas, c'est de plus en plus houleux: roulis, ressac, remous et pas de maître-nageur en vue.
Iggy a malgré tout décidé de faire trempette, il disparaît dans la cohue: ' Cock in my pocket'.
Le blues aux relents Doors ' Open up & bleed', Steve ayant sorti un harmonica.
Terrible morceau!
Un discours sociologique: there's no fucking democracy, and no human rights & music sucks too.... philosophie punk et voilà ' I got a right'.
Un pogo monstre à tes côtés... sales gamins, c'est plus de mon âge ces simagrées, ça cogne, ça pousse, tu dois protéger une gentille dame d'1m50 qui se cache derrière ton imposante anatomie, le foutoir total!
Et sur scène la bête s'époumone 'I wanna be your dog' et fidèle, à son image, termine par un 'No Fun' d' anthologie.
Un concert dangereux!

Et un bis pour que les malades ne prennent pas la scène d'assaut: 'Penetration'!
Enculeur de mouches!

Deep Purple mit The Neue Philharmonie Frankfurt

La dernière fois que tu croisas le Purple c'était en 2007, Lotto Arena, un concert qui ne restera pas dans les annales: un dinosaure bouffi donnant un show fonctionnaire.
Rien de tout ça en 2011, avec l'apport du Neue Philarmonie de Francfort, les ex- Roundabout ont offert un spectacle coloré et riche en émotion.
Deep Purple:The Songs That Built Rock Tour featuring un orchestre de 38 unités, après avoir été inauguré aux States en juin, sillonnera l'Europe jusqu'en décembre.
22:25', le Neue Philharmonie Frankfurt, s'installe, s'accorde, l' énergique Konzertmeister, Ralf Hübner, d'un coup de baguette sec, donne le signal de départ: un swing symphonique impressionnant.
Extinction des feux, voilà: Ian Gillan, Steve Morse, Don Airey, Roger Glover et Ian Paice: 'Highway Star'.
Fabuleux!
'Hard lovin man', une cavalcade nerveuse, sera suivi de 'Maybe I'm a Leo', Gillan est en forme, la voix est top, Glover s'amuse comme toujours, Paice travaille sans pacemaker, Airey impressionne et Morse en fait juste un peu trop sans que cela n'agace, l'orchestre est impeccable, leur directeur est aussi visuel que Louis de Funès dans La Grande Vadrouille.
La foule en extase avec ' Strange kind of woman' et ensuite un titre plus récent: ' Rapture of the deep' 2005, grandiloquence arabisante.
Excellent!
La Grote Markt gueule avec Ian pendant un 'Woman from Tokyo' diantrement efficace.
L'instrumental ' Contact lost', le 1/4 heure de gloire de Steve Morse, il démarre en blues pompé sur feu Gary Moore, vire liturgique et lance le lyrique ' When a blind man cries', Gillian y excelle.
Un break orchestral + guitar légèrement kitsch: ' The Well-dressed guitar' et puis 'Knocking at your back door' que tu retrouves sur 'Perfect Strangers' de 1984.
Les projecteurs sont braqués sur Don Airey, il nous la fait Keith 'Tarkus' Emerson, ensuite son Hammond se balade du côté de Rhoda Scott pour virer Jimmy Smith... assez batifolé, lui souffle Gillian qui sort un harmonica et amorce 'Lazy'.
Grand moment: le chef d'orchestre au violon en duel avec le Morse.
Après un solide' No-one came', l'organiste qui côtoya le gratin du hard British se lance dans un nouvel impromptu: une petite valse, les Grandes Orgues de Saint-Sulpice, un coup de Chopin, du Scott Joplin et pourquoi pas Eine kleine Nachtmusik suivie d'un voyage futuriste dans l'espace...il a peur de rien, le Don avant d'amorcer 'Perfect Strangers'.
A toi de jouer, Roger: 'Space Truckin', vous connaissez un certain Clapton, questionne la guitare de Morse, qui insidieusement engage 'Smoke on the water', ma voisine attendait ça depuis le début.
Une heure trente, merci, Tirlemont!

L'orchestre n'a pas bougé et esquisse les bis, Airey prend le relais, 'Green Onions' de Booker T, fucking groovy Hammond, les oignons se fondent dans 'Hush' avec un solo jazzy étincelant de Paice.
Roger au boulot, sans moufles, et une dernière salve monumentale 'Black Night'.

Les papys font de la résistance, pas question de prendre le ticket pour l'hospice.
Du grand Purple!