jeudi 23 septembre 2010

Karen Elson à l'AB Club, Bruxelles, le 22 septembre 2010

Concert sold-out depuis belle lurette.
Le mannequin, pas de chez Jacky, avait déjà postponed toute sa tournée européenne en mai dernier et, grosse frayeur lorsque le concert prévu pour le 26 septembre doit être déplacé.
Encore une frasque top model?
Son mail envoyé à l'Ancienne Belgique:
Dear Friends and Fellow Rascals,

I have some news about my upcoming tour in Europe. I sadly have to cancel some shows and reshuffle a few others.


Ouf , le gig est confirmé le 22.
Toute la Belgique 'rock' et 'people' voulait entendre( admirer) madame Jack White, à 19h30', on se bouscule déjà frontstage.
Nouvelle missive de la rouquine: je commence à 20h pile!
Mon oeil... Karen and band seront sur scène vers 20h15'.
Constatation 1: le White Stripe a bon goût, fallait voir JP trépigner à 50 cm. de la créature, suis certain que ses clichés seront flous!
N°2 : son band , c'est pas les chômeurs du coin, ramassés pour un petit boulot en noir.
La native d'Oldham travaille avec des cracks.
Jackson Smith, fils de Patti et Fred MC 5 et, on reste en famille, compagnon de Meg White aux guitares.
Pedal steel & fiddle: l'impressionnant Carl Broemel (My Morning Jacket) - Hammond et accordéon: la fine Rachelle Garniez (membre des Fortunate Few) - plus en retrait, mais un boulot sobre, aux drums, probablement Marc Fellis (The Go) et à la basse, pas de Jack Lawrence ( Dead Weathers, Raconteurs), mais probablement la grande Olivia Jean (The Black Belles) .
Tout ce beau monde semble sortir d'une séance de photo défilé de mode 'les années folles' : silhouette longiligne pour les dames, costumes et couvre-chefs noirs pour l'élément masculin et Rachelle.
Karen est impériale en Louise Brooks rousse, elle s'accompagne à l'acoustique( une merveille vintage) et caresse un vieux microphone Grundig à charbon.
La nana n'est pas une création de son Jack de mari, avant l'aventure solo, elle était impliquée dans le retro band 'The Citizens Band' , elle a fait des backings pour Robert Plant et accompagné Cat Power pour un Tribute album to Serge Gainsbourg.
'The Birds they Circle' un des douze titres de son album ' The ghost who walks' : un folk/americana teinté de nostalgie et chanté d'une voix proche de Sandy Denny.
Toutes nos craintes se sont évaporées, la couverture de Vogue est équipée d' un timbre à vous couper le souffle.
C'est pas juste la vie, se dit Anne-Marie Lizin: belle, intelligente, et une voix de rossignol..
'The truth is in the dirt' , un Hammond de foire pour ce cabaret/tango folk traversé de lignes guitares sèches.
'Pretty Babies' toujours ce son de clavier désuet, un alt. country terminant en cha cha cha.
Bruxelles est conquis.
Une ballade sombre et dramatique:'A thief at my door'.
The wind rattles my window pain
He's trying to find a way in
but my doors locked shut and my curtains are drawn...
L'ombre de Sandy plane.
Ecrit par Rachelle: 'Lunasa' du country larmoyant et traditionnel, un violon plaintif s'attaque à ton âme sensible. Soft vocals backed by a soft acoustic guitar.
'Stolen Roses' du Nick Cave mélancolique, proche de son 'Where the wild roses grow' , une superbe pedal steel pour ce titre sépia.
'Cruel Summer' elle est bien née au UK cette rouquine? Ce cruel été sonne plus Nashville que verte Albion.
Un accordéon aux touches chicano égaillant la larmoyante mélodie.
Wanda Jackson 'Funnel of Love' du country rock pour épicer la salade, le band s'amuse, nous aussi...
Jackson, fieu, tu mets des heures à accorder ton jouet, on n'a pas que ça à faire, le tampax...
Directive, la belle!
'100 years from now'. Un plongeon de 100 ans dans le passé: le cinéma muet, le tango à la parisienne ou Marlene Dietrich en Blaue Engel.
Gracieux, suranné mais charmant.
Le club explose.
Hank Williams 'Alone & Forsaken' , une dernière pièce d'une tristesse désespérée ... suis seul et abandonné, Seigneur, si tu m'entends, tiens moi la main...
JP pleurniche dans sa Stella.

Les avis sont unanimes, si le mannequin n'a pas l'air des plus faciles, elle sait indéniablement chanter, ce concert a plu.

Double bis!
Le ténébreux titletrack ' The ghost who walks' , du country gothique et nerveux, décoré de riffs sinueux.
Elle dépose sa guitare, ramasse quelques shakers et parvient à nous étonner par le point culminant du gig, une incroyable version de 'Season of the Witch' , le titre psychédélique de Donovan Philips Leitch.
Une adaptation ensorcelante et gluante, j'adorais déjà la version de Julie Driscoll, mais dans un autre registre la vision de Karen Elson est époustouflante.
50' pour nous convaincre: mission accomplie!