mardi 7 septembre 2010

Adeldone au Café Central à Bruxelles, le 7 septembre 2010

Rue Borgval à l'heure de la rentrée des classes: un échantillon de BB (= bekende brusseleirs) se retrouve agglutiné au bar du Central.
L'affiche indique: concert d'Adeldone à 9PM.
20:45' divers instruments sommeillent sur le mini-podium, dans la salle une caméra, des spotlights et autres accessoires to shoot in low lights.
Faudra, tu le savais, patienter jusqu'à 22h avant de voir apparaître le groupe.
Et, effectivement, c'est à l'instant où la petite aiguille se pose sur 10, qu'un pingouin, de la race m'as-tu-vu, annonce Adeldone en priant les spectateurs de dire adieu à leur mobile pendant la durée du concert.

Adeldone

A l'origine du projet: Leila Albayaty (voice, guitar, synths).
Brève bio:She is singer, composer, film and video director, cameraman, actress in her own films, sound designer, painter, dj....
Born in France. Half Iraki.... elle s'éveille soit à Berlin, soit à Bruxelles.
Pas de Ivan Imperiali ( resté à côté de l'ex mur) à la guitare, mais Cristoforo Spoto (bass & sax), un compatriote de Berlusconi, et Alain Rylant (drums).Tous deux crèchent également à Berlin.
Cristoforo y a son propre projet, PECULIAROSO, et Alain, le batteur de Maxon Blewitt e.a., tambourine à droite et à gauche.
Le truc démarre fort, par une version lynchienne de 'Bang Bang'.
Leila est affublée d'un timbre pas banal, naviguant entre Laurie Anderson, Marianne Faithfull époque 'As tears go by' , Nico ou Jane Birkin fraîchement débarquée chez Pompidou.
De l'art rock brumeux.
Premier contretemps: Miss Albayaty a pété une corde de son jouet, après un seul morceau.
Nevermind ,non, mec, on a pas parlé de bollocks, il en reste 5 , on continue ainsi.
La setlist indique 'Flowers' et ces fleurs ont un parfum Velvet Underground prononcé...I never really wanted your heart ... chante la voix mélancolique.
Opération changement de string( de la guitare, monsieur).
Alain en bricoleur, Leila en standby.
Cristoforo en solo pour un impromptu free jazz au sax/ basse( sur son myspace tu peux entendre de quoi il retourne: 'Wild Silver')... le transalpin y ajoute un spoken-word philosophique.... I'm riding away from the future....
Un gars citant Anthony Braxton comme influence ne peut être classé dans la catégorie polichinelle et, lorsqu'il attaque un funk blanc à la basse et que le brave mécano le rejoint derrière ses caisses , ça groove un max.
De la belle ouvrage.
Retour au programme initial, en trio : 'Fall in Love' , un midtempo accrocheur.
On poursuit dans les mêmes climats ténébreux avec le titre 'Alone' ( toujours repris de la setlist, mais à vérifier) .
Noirceur, sensualité, mystère.... du Angelo Badalamenti féminin.
Bordel, que vient faire ce mariole?
Le metteur en scène, hyper-directif, sur scène, tripotant: micros, spots, hauts-parleurs et donnant des consignes aux musiciens.
Il a pas pensé à maquiller les figurants, cette marionnette!
C'est plus un concert, c'est Cinecitta!
Plus question de playlist, Mocky l'excité, prenant les choses en main.
Le public commence à se poser des questions et déserte l'espace face à la scène pour se coller au comptoir et discuter bruyamment, il nous brise les filaments cet agité.
Spielberg, un rock syncopé bilingue, ça te va, fiston?
...je suis perdue sur un chemin...avec des intonations Brigitte Bardot.
Tu peux oublier la spontanéité, le pseudo Godard en remet une couche.
Mon voisin est prêt à le lyncher, il y a des limites à pas dépasser, si c'étaient des prises pour un film fallait pas nous présenter la chose comme un concert!
Un sax et une voix boîte de nuit pour un jazzy blues superbe 'Dans le Soleil'.
Pince-moi, le clown est pas content, on refait a take et, crie plus fort, Leila!
Un sax dément, une guitare rageuse et des beuglements paroxystiques à t'arracher le coeur.
Tu crois qu'il est heureux?
Mais non, palabres, consignes, gestes névrotiques....
Sommes plus que 5/6 à supporter les grimaces de cette chose.
Mr Rylant déserte ses fûts et pique la guitare de Leila pour entamer un slow hanté... I can see you You can't see me... I'm a stranger in this galaxy....: 'Dark Fashion'.
En duo basse/ batterie pour deux rocks minimalistes, proche de Lou Reed, interprétés par Cris.
Tu te rends compte que ce groupe a un potentiel énorme, pourtant ce faux concert est des plus frustrants.
Alors que tu crois qu'ils sont arrivés au terme du voyage, on insère une nouvelle bobine dans la machine pour refaire un 'Bang Bang' sexy en diable!
Leila, tendre enfant, tu peux en faire une en solo?
Je peux rien te refuser, Woody!
Une voix, un synthé et une complainte fragile...mieux vaut ne penser à rien, que ne pas penser du tout....
On pense qu'il est l'heure de se tirer, car ils ont décidé de tout recommencer en noir et blanc!