vendredi 24 septembre 2010

Tsuki Moon + Ladycop @ Coiffure Liliane, Bruxelles, le 23 septembre 2010

C'est pas à la Coiffure Liliane que tu dois te rendre pour un brushing de dernière minute, ni pour un toilettage complet de Zaza, ton caniche nain: mise en pli, épilation des oreilles, vidange des glandes.... tu sonnes chez le Prince Laurent, à 5 min du Centre Culturel Bruegel (rue Haute) où crèchent Liliane et sa clique, dont le fringant Nervous Ivan Shakes en DJ vintage.

Horaire flou, vers 20h Ladycop squatte toujours la scène pour un soundcheck laborieux, Géraldine de Tsuki Moon, s'arrache les ongles ( Liliane n'est pas manucure) tout en éclusant Maes sur Maes.
Fébrile, cette enfant.
Ivan nous envoie quelques rhythm'n blues de 1960 en hors-d'oeuvre et à 21h15' (enfin) on a droit à:

Tsuki Moon

Chez Akihito: Tsuki= Moon-
'Tsuki Moon' est aussi un album de musique électronique de Ken Ikeda et on suppose, que Miss Géraldine Buxant est arrivée à un stade sushi- manga après ses aventures plastiques (Plastic Thing).
Et Michel Drucker?
Elle ne veut plus d'expérience avec des vieillards séniles.
Insémination artificielle?
Tsuki Moon, c'est son bébé à elle seule, même si ce soir, on peut parler de groupe: Géraldine aux vocals et à la guitare et un drummer(Thomas?), avec lequel elle répète depuis quelques jours.
Créneau?
Female indie / alt.rock aux fragrances Scout Niblett, Cat Power, Shannon Wright( elle est fan), My Brightest Diamond et bien sûr: P J Harvey.
Carte de visite: un EP, ' The sun will rise again'.
'Tonight' riffs de guitare tranchants, voix intense, Géraldine nous invite dans son univers pas tout rose.
A lovesong:'Twisted love song', elle aime pas la fleur bleue...when I don't see you, I wanna die...
Shannon Wright, on t'a dit!
J'étais bourrée, anéantie, il était 4 heures, les boulangers pétrissaient la pâte, la chatte du voisin grattait à la fenêtre, j'ai écrit 'Mirano's cry'.
Thème?
...he just left me...
Je vois, fol optimisme.
'Wasted' sur le EP.
Reverb sur la voix, guitare incisive, lyrics introspectifs, timbre implorant... de la belle ouvrage.
'What you carry on' du rock lynchien, scandé d'un timbre écorché.
'Mood switcher' un downtempo aux allures Nico.
La suivante est en gestation, no title yet, ai commencé à l'écrire il y a 2 jours.
On se demande ce que l'enfant a ingurgité ce jour-là, ce track est noisy ( Sonic Youth, me souffle Valérie), vicieux et haché.
Quand Buxant rocke, ça a le goût du sang!
La dernière 'Everyone', high energy et rage punk.
C'est fini, bonne nuit les petits, je vous laisse ma guitare gémir en larsen et je m'enfile une Maes!

Ladycop
Deux ans après leur première visite chez les Belges (Soirée Cerise- Flûte Enchantée) , le retour de Marie Pervenche de Brooklyn chez Tintin.
Si Cliff Rawson (basse, acoustique, lead vocals) et Kolby Wade( drums, programming) sont restés dans le même commissariat, la municipalité a engagé deux nouvelles têtes: Anne Carlisle( seconde voix et guitare) et l'agité Derek Kretzer( lead guitar) .
Le band a également pondu un full CD, 'Waves' et compte en interpréter quelques plages chez la coiffeuse.
Une intro ( 'Tulsa') mélodique, atmosphérique au goût shoegaze pour amorcer ' Idea Maker' .
L'indie de Ladycop, version quatre mousquetaires, est encore plus convaincant qu'en 2008.
Une musique sombre, à la structure complexe, aux belles envolées de guitare. Un leadsinger au timbre accrocheur et, grâce à Derek, une belle présence scénique, sans oublier qu'Anne vaut le coup d'oeil.
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes?
Non, l'acoustique dans le salon chez Liliane n'est pas top, le peï en charge de la balance est un courant d'air, on lui demande 'more vocals in the monitor' , il est introuvable.
On lui dit 'I'm burning under those fucking spotlights', il pense: c'est plus efficace qu'une séance de bronzage à Nieuwpoort.
Bref, un comique de première.
'A Celebration'. Ces new-yorkais sonnent plus British que Yankee, tu sens des influences Radiohead, Elbow, Turin Brakes... dans l'élaboration de leurs compositions sophistiquées.
C'est à la fois frais, sombre et inventif
'I felt just like anybody else' plus léger et sautillant, avec des influences Arcade Fire, voire Beatles.
Cliff troque la basse contre une guitare sèche: ' Laura, tell me once again', grand numéro de Mr Kretzer.
'Missing Stoned' deux voix mielleuses, éthérées ...1994 ...I understand... sur lignes de guitares postrock.
'Julien', il est excité ce garçon. Couches superposées de guitares cinglantes, vocaux implorants... morceau addictif!
'Enemy Castle' titre plus ancien, grandiloquent.
Une forteresse monumentale, ce bâtiment.
'Human?' de l'indie héroïque, quelques pointes U2 de la grande époque, brassées avec du Interpol, le tout dirigé par un son de basse mélodique.
Les effets psychédéliques ne sont pas absents.
Si tu te laisses emporter par le flow Ladycop, tu quittes la planète terre.
Lente introduction de guitares répétitives et aériennes pour 'Tulsa 2', suivie d'un doublé vocal haletant (Anne/Cliff), précédant de méchants cris hystériques.
Que s'est-il passé en Oklahoma ?
Une épopée cauchemardesque.
'Training Bible' un vieux titre n'ayant rien perdu de sa force persuasive.
Ladycop achève sur 'Cool Runnings' , une course démarrant au ralenti par une séquence envoyée par le drummer, avant de voir le band nous emmener faire un dernier voyage Explosions in the Sky.
Thank you, Brussels.

Pas question de nous accorder un rappel, l'heure du couvre-feu est allègrement dépassée.
Liliane et son équipe rangent shampoing, lotions et bigoudis et, on se dit qu'il est anormal qu'un band ayant le potentiel de Ladycop ne puisse se produire au Bota( Witloof, pour commencer) ou à l'AB( Club, pour commencer).
On a subi pire dans les deux salles!