samedi 3 juillet 2010

Vio/Miré et Billy Joe au Chaff, Bruxelles, le 2 juillet 2010

Double concert en ce 2 juillet caniculaire.
Une organisation Soirées Cerises/ Le Chaff: au menu cuisines américaine et française.
Mc Donald vs. Bocuse?
Si tu veux, mais en sachant que le hamburger/frites bien gras sera bleu/blanc/rouge, et que le mets délicat sera Stars and Stripes.
Que recommande le sommelier?
Un frais Sancerre pour accompagner Vio/Miré et du Badoit pour digérer Billy Joe.

Vio/Miré
c'est Brendan Glasson, un timide jeune homme de Providence (Rhodes Island) confectionnant un folk/pop mélodieux, tendre et attachant.
Ce soir il présentera quelques titres en solo, mais aux States il se produit souvent accompagné d'un band (upright bassist Chris Ryan and cellist Emily Thomas).
Il a emmené sa gratte et un plastic bag contenant son dernier CD ( enregistré chez un pote en Islande), auto-produit et avec une self-drawn pochette différente pour chaque exemplaire (Clelia a acheté une plaque rien que pour le dessin naïf).
19h20'
Hello Brussels I'm Brendan Glasson & I'm gonna play you some of my songs ... qu'il nous dit en regardant ses pieds.
'This will be our year' un titre intimiste, doux et fragile qui, bizarrement, te rappelle le 'Honey' de Bobby Goldsboro.
C'est joli et plaisant, le jeu de guitare est ciselé, les nanas attablées à nos côtés sont sous le charme.
'A place' une voix mélancolique, une mélodie volatile. Ton esprit quitte sa carapace corporelle, voltige, pour se retrouver dans de frais sous-bois, un chien gambade à tes côtés...le bonheur, même si quelques pensées philosophiques sombres pointent... success should never be desired... ou ... I believe that death is a place...
'Woodsplitting' une chanson de rupture aux accents neo-hippie.
On est proche de la douceur de Gravenhurst ou du lo-fi folk des Magnetic Fields ou celui de Karl Blau, que tu vis jadis accompagner Laura Veirs.
L'aimable et insouciant 'Sing to the Mountains' entamé par un joyeux refrain...ooooh wa pa ...oooh wa pa..., suivi de la perle... so many beautiful women that I would rather behold than to be with...
'Shrinking Coasts' historiette délicieuse, mêlant amours timides et secours émanant des éléments naturels.
L'humilité du garçon, combinée à la grâce de ses mélodies le rendent attendrissant, il dégage une aura de sympathie et pas uniquement auprès de l'élément féminin, victime d'un instinct maternel protecteur.
'Last Time' toujours cet univers t'invitant au daydreaming et une dernière, pour mettre fin à ce set de 35': ' Appleseeds', si tu te mets à bouffer le trognon de la pomme tu devras recracher les pépins.
Apéritif pétillant et frais, idéal par ces chaleurs étouffantes!

20' de pause doivent permettre à l'artiste suivant de monter son matos:
Billy Joe!

Sans elle, sans personne, d'ailleurs: un one man band, vivant à Bruxelles, mais ayant un accent hexagonal.
Déjà pendant le soundcheck, ta muse te souffle: je crois pas que je vais rester à 2 mètres de ce gars, il va me faire exploser le cerveau.
Effectivement, niveau décibels, c'est dans le rouge!
Une guitare électrique, une grosse caisse, une caisse claire, deux amplis, un haut-parleur puissant et un galurin yankee...
20:20 feu!
Du boogie/rock massif, les fioritures, tu oublies: ça cogne, ça vocifère, ça slide... Tes sabots battent la mesure, ta tête balance en cadence.
'I kill the devil', vivait encore celui-là?
Les Black Keys doivent lui tourner la tête au petit Billy Joe.
Encore un boogie/garage crasseux. Du ZZ Top en solo, avec soupçon de barbe.
Pour suivre une marmelade rock'n roll artisanale, aussi digeste qu'un boudin/purée/ Jupiler à gogo , avalé à la kermesse annuelle du Football Club 'Les Gaulois', évoluant en ligue vétéran à l'ABSSA.
Il se démène dur le brave Billy Joe.
Vais ôter mon T-Shirt, je sue... et que gueulent la dizaine de potes?
Non, pas à poil, tout de même?
Mais, oui, Eugène, à poil!
Plops... plus rien.
Sorry, j'ai cassé une corde.
Etonnant, avec ce jeu subtil!
C'est beau le silence, murmure ta conjugale.
Je la refais en mod speed.
Volle gas, ça veut dire!
Encore une, et je rengaine l'artillerie.
Ben non, voilà Starsky et Hutch , ameutés par un voisin peu mélomane.
Désolé, mon petit, la fête est finie, tu remballes tes jouets ou on les confisque.

Il est 20:45', fin des hostilités on entend le carillon de Notre-Dame Immaculée.
Vous allez où, nous demande Pipou, qui n'a pas eu sa dose de fureur, ni de vin blanc.
At home, peï: Ghana- Uruguay!
Lâcheurs!