lundi 19 juillet 2010

Manfred Mann’s Earth Band, Gentse Feesten, St - Baafsplein , Gent, le 17 juillet 2010

Saludos Polé Polé, prochaine escale St Baafsplein et son podium face à la Cathédrale Saint-Bavon, un saint qui en a bavé vers l'an 650.
Tu atterris en pleine messe flamande, une liesse païenne connue sous le nom de Vlaanderen Zingt.
Sur scène, une chorale de rouges chiro-meisjes, quelques vendeuses de chez Sarma, un ou deux curés au chômage et une demi-douzaine de gamins, refusés chez les boy-scouts.
Au programme: des schlagers de naissances diverses, un immense samenzangspektakel dont le public est la vedette.
Tu chanteras Isabelle A, Urbanus van Anus, Samantha, Heintje ou Elvis Presley, Village People et les Stones...tous passent la revue pour un pot bien pourri.
Farandoles, polonaises, kuskesdans... il y a donc pire que les vuvuzelas!
Une blonde, à la fraîche haleine de Palm, t'entraîne dans une ronde en arrosant ta chemise du dimanche d'un liquide fadasse alors que t'essayais de lire un traité de Spinoza.
Honte à moi, voilà Sardou!
Une solution: se réfugier dans un bistrot proche ou alors se noyer dans les eaux du Connemara.
Dag madam, enchanté d'avoir fait votre connaissance!
Attendons une accalmie, en compagnie d'une amie, Stella!

Manfred Mann's Earth Band

Faut patienter un bon moment, après la soupe populaire.
Jusqu'à 23h, in fact!
Un public différent se masse sur la place, des gens dont la première carte d'identité était bilingue, nés à une époque où le royaume comptait 9 ministres, au lieu de 312!
Que dis-tu?
Des vieillards!
C'est quoi être vieux?
Voilà la bande à Manfred, un jeune homme ayant vu le jour en 1940 et ayant connu trois vies, au minimum.
Me demande pas qui c'est, ton arrière grand-père chantait 'Ha Ha said the clown'!
Toujours à ses claviers, M M, le natif de Johannesburg - le flamboyant Mick Rogers nous éblouira par son jeu de guitare flashy et son chant viril - à la basse, Steve Kinch- aux drums, la bête, à la carte de visite canon (Jeff Beck, Graham Parker,Paul Rodgers etc...): Jimmy Copley et, revenu aux lead vocals, Mr dreadlocks: Noël McCalla!
On est tous prêts pour un bain eighties et de belles envolées progrock!
Personne ne sera déçu, tous les hits passeront la revue de ce concert, agrémenté de prouesses instrumentales et vocales.
Le Earth Band: des pros jusqu'au bout des ongles, sachant satisfaire leur clientèle.

' Spirits in the Night', le premier Springsteen de la soirée, à l'intro spatiale et aux riffs léchés.
Brillante entrée en matière.
Paul Young ' Castles Burning', grand numéro de Mick Rogers, qui vient de repérer trois ou quatre chicks, super excitées, frontstage.
'Martha's Madman': magnifique clavier gospel en intro et un petit solo de Moog désuet mais charmant.
On aime!
'Captain Bobby Stout' nouvelle plage épique.
Il est espiègle, le Manfred, voilà qu'il nous balance une version méconnaissable de 'House of the Rising Sun' pour amorcer le second Bruce du set, la perle 'Dancing in the Dark'.
C'est ce qu'on fait d'ailleurs,un voisin souffle: 'ze kunnen het nog'.
C'est le moins qu'on puisse dire, Herman, ces mecs assurent comme en quatorze.
Les gamines gueulent... Do Wah Diddy Diddy... , Le Mick rigole en pensant qu'elles n'étaient pas encore conçues.
Vais vous faire une numéro, mesdemoiselles, du blues/rock en solo: 'Flip, Flop and Fly' + 'Shake Rattle & Roll' , repris en chorus par les chaudes lycéennes .
I like that, girls...
Vieux lubrique!
Le monstrueux 'Father of Day Father of Night' , qui n'a rien perdu de sa force persuasive.
'Don't Kill it Carol' juteux solo de basse.
Viens ici, c'était bien, fieu, vais te faire un shampoing.
Suis chauve, gars!
Pas grave, je te shampouine!
Miracoli, même Manfred y va d'un couplet chanté. Wah, wah, wah... applaudit la guitare.
Une démonstration, accueillie par des cris de joie.
M M s'amuse, une variation sur 'Hey Jude', les pisseuses mouillent à nos côtés.
Il enchaîne sur 'Blinded by the Light'. Le banquier du Boss se frotte les mains.
Inouï, l'Agneau Mystique quitte la cathédrale pour chanter avec nous.
'Davy's on the road again' du funk/progrock magistral.
Présentation du groupe et immense clameur!

1h20' de bonheur

Rappel
Non, meisjes, pas 'Do Wah Diddy', sorry!
Une version magistrale de 'The Mighty Quinn'.

Come all without, come all within
You'll not see nothing like the Mighty Quinn...

La planète se réchauffe, c'est sûr, il y a de la fumée sur la banquise, les esquimaux se promènent torses nus, ce salopard de Mick Rogers balançant les accords de 'Smoke on the Water'.

Ecoute, Noël, fais un cadeau( de Noël) à ces enfants, elles pleurent depuis 45'!
Un medley/leçon d'histoire: 'Pretty Flamingo '- '5 4 3 2 1' et 'Do Wah Diddy Diddy' avant de repêcher l'esquimau.

Que des sourires en quittant Saint-Bavon!