lundi 15 décembre 2025

Arletty Swing - Le P'tit Bar du Contrevent - Tréguidel, le 14 décembre 2025

 Arletty Swing - Le P'tit Bar du Contrevent - Tréguidel, le 14 décembre 2025

michel

Un thé dansant, c'est un bal organisé l'après-midi, offrant l'occasion de partager un moment convivial autour d'un thé ou d'autres boissons chaudes. Ouvert à tous, cet événement attire particulièrement nos aînés, ravis de se retrouver pour danser, écouter de la musique et profiter d'un agréable moment ensemble.

Au Petit Bar de Tréguidel, t'es pas obligé de consommer du thé, du chocolat chaud, un egg coffee vietnamien ou afghan, une infusion ( bio) d'hibiscus relevée aux baies de goji, t'as le droit de boire une bière artisanale de Pléguien et, si tu te tiens convenablement, tu pourras goûter aux 39 entremets,  allant du cake maison, à la tarte aux prunelles, en passant par le far , le beignet de Tréguier, le véritable gâteau breton au beurre salé ( recette ancestrale récupérée par   tante Lizenn), tous préparés par les bénévoles de l'association..

Second point à élucider, c'est quoi un aîné?

Début des festivités annoncé à 14h, si tu élimines le barman et une responsable, nous étions trois dans le bistro, le bal animé par Arletty Swing est prévu à 15h.

La cloche a retentit trois fois, mais les paroissiens n'ont pas répondu présent ( sauf les  maîtres queux) .

Solution: déménager la scène de la salle de concert face à l'âtre et attendre la fin de la sieste dominicale.

A 15:25,  si ce n'est pas l'affluence des jours de promotion sur le Nutella, l'assistance est enfin honnête.

Les fans de  Léonie Bathiat,  qui réfute la description  gueule d'atmosphère, en piste.

Arletty Swing, ce sont les deux virtuoses de la guitare,  Gérard Le Louet et Antoine Lahay et la formidable chanteuse Adeline Haudiquet.

Tu as apprécié Antoine   au sein de Kannibal Swing et comme membre du groupe de Denez, ce ne sont que deux noms affichés sur son CV, Gérard  est également anthropophage,  sa guitare manouche s'entend pour accompagner Marion Thomas, Virginie Coutin, Ariane Cohen-Adad, Alan Maitrallain ( un gars au nez tordu) , Raphaëlle Garnier et une demi-douzaine d'autres ouailles ne ratant jamais la messe de minuit.

Adeline Haudiquet peut tout chanter, elle connaît au minimum 4896 titres de styles divers: jazz, chanson française, blues, soul, pop, country, bluegrass, musette, scat, le yodel, le lyrique, du Henri Dès ou du Missy Elliott.

Tu l'as croisée, e a,  au sein    d'Akène Bleu ou de Bathtub Review, un gars pour la décrire  a utilisé l'image "une chanteuse solaire",  si, si une artiste lunaire existe aussi, Moonya, par exemple, a rencontré la lune et le chante sur le morceau 'Hand in Hand'.

Les deux guitares ( merci les tziganes) passent à l'attaque, Adeline annonce 'Nuit blanche' de Cyrille Aimée , Antoine en lead guitarist, Gégé en attentiste, Adeline au chant, aussi pimpant que celui de Cyrille,  et au shaker .

Changez, dit le emcee:  Antoine pompe, Gégé tricote, Adeline vocalise, la clientèle savoure.

Brigitte Bardot et l'adultère, ça donne ' Ciel de lit', Miss Haudiquet, espiègle,  susurre,  les garçons assurent les choeurs et brodent en pointillé une toile créole vaguement cha cha cha qui a beaucoup plu à Sacha.

Tu chantes, Gérard?

D'accord, voici  ' Je suis seule ce soir', avec e car c'est Lucienne Delyle ou Léo Marjane  qui  faisaient fondre les coeurs de tes aïeux sur un texte de Jean Casanova ( un briseur de coeurs) et Rose Noël ( qui fleurit en hiver) .

Le crooner de Hillion cède le relais au timbre sensuel et légèrement éraillé  d'  Adeline, derrière toi, Jocelyne glisse à son conjoint, "tu te souviens, Firmin?".

Après cet immortel de la chanson française, on passe à  Jay Crookes, ' Bad Feeling'.

Smart soul music from London, la classe!

Enchaînement logique avec  'Back to Black' d'Amy Winehouse.

Trois ou quatre ex-go go girls arpentent la piste de danse, elles sont rejointes par un élément masculin aussi souple qu'un lampadaire. 

En fermant les yeux, tu revois  Amy, légèrement éméchée,  à l'Ancienne Belgique à Bruxelles, c'était en 2007, elle était accompagnée par les fabuleux Dap Kings.

Je vous laisse avec mes musiciens, j'ai rendez-vous avec Madame Pipi, les guitaristes engagent le standard manouche 'Les yeux noirs'.

L'ombre de Django plane à Tréguidel, les yeux pleurent!

Blossom Dearie has a girlish voice, ce n'est pas le cas de Gérard, c'est pourtant lui qui propose la romance ' Plus je t'embrasse'  que la fille de New-York chantait avec son délicieux accent ricain. 

Tiens, le micro Adeline; je vais faire les yeux doux à Antoine.

Hilarité générale!

Bill Withers  et son groovy  ' Just the two of us' ( furtivement estropié, sorry, je suis à côté de  mes pompes..)  met un terme au premier set.

 

Pause. 

Le set 2 démarre sur une intro Apache/flamenco/ Spanish Caravan  avant d'obliquer sur Georges Brassens ' Je me suis fait tout petit'.

Attention, Gégé part en  solo, c'était pas J J Cale, mais c'était ébouriffant.

Et sinon,?

Encore un féminicide non élucidé, une pervenche, on nous a dit!

'Coucou' c'était Django Reinhardt et Josette Dayde.

Les musiciens virevoltent, le Contrevent a entamé un madison, Clint a invité Meryl Streep ,  Lucette t'a tendu la main: vous danser, Monsieur?

Jamais entre les repas, madame!

Après le madison, place à la valse après une longue intro, voici Edith Piaf, ' La Foule' .

Lucette n'a pas insisté, elle a déniché un cavalier moins nigaud.

Virage funky aux relents bossa nova  avec peut-être une seconde reprise de  Joy Crookes '  No Hands' , (à vérifier ).

' Rehab' d'Amy Winehouse va comme un gant de velours au contralto de diva d'Adeline .

Ambiance au Zénith ou à Bercy, la fièvre du dimanche après-midi a gagné les plus circonspects et la température monte de plusieurs degrés quand le trio dévie vers le yéyé avec ' Laisse tomber les filles'.

Charles Trenet n'était pas yéyé mais son 'Ménilmontant' est indémodable, on est en 1938, le 78 tours pèse  202 grammes!

Elle a été Miss Egypte, elle portait un mini bikini, elle dansait le disco le lundi et le mardi, mais Dalida c'est aussi  'Histoire d'un amour' , un titre qui a beaucoup plu aux flamencas locales!

On nous attend à Saint-Brieuc, on vous quitte avec ' I got a woman' de Ray Charles .

Quel trip, quelles tripes , les enfants, ce n'est pas Louis Jouvet qui nous contredira!

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 12 décembre 2025

Album - Blues Factory - Five Bluesmen

 Album -  Blues Factory  - Five Bluesmen

michel

label:  5334183 Records DK2

blues rock

Tu as, dans le désordre:  les trois mousquetaires, les sept mercenaires ou les sept nains ou encore les sept merveilles du monde,  les dix commandements, les horribles 2 Be 3 ou One Direction,  U 2, We Three Kings, Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, les Jackson Five, 100000 Women Man, Nine Below Zero, le Groupe des Six, les Douze Salopards, huit et demi, on peut continuer à l'infini, même si pour 18935 on n' a rien déniché d'autre qu'un collier de serrage, donc Five Bluesmen a le mérite d'être clair.

En 2010, Ray Perelli ne  fabrique pas un calendrier montrant des filles peu vêtues, non, il a entendu un disque de BB King et après avoir tâté du rockabilly, il décide de former un groupe de blues qu'il baptise Five Bluesmen.

Il sillonne le Var ( pas le truc qui signale des hors-jeu imaginaires) à la recherche de musiciens, ça défile, en 2015, en feuilletant  les gazettes de Toulon ( Var -Matin)  tu tombes sur le line-up suivant: Ray Perelli  au chant et à la guitare rythmique,   Éric Pages à la batterie, Elvis Chambrey lead guitare, François Mourot à la basse et Pascal Duphil au saxophone.

On les voit à Brignoles, Puget, Le Pradet, Draguignan, Roquevaire, Saint-Maximin- la - Sainte-Baume,  Pierrefeu-du-Var ou Fréjus, Brigitte, pas celle qui voit des connes partout,  avait pensé à eux pour jouer à La Madrague, cela ne s'est pas fait, mais ils ont eu le temps de graver des galettes ( pas à Pont - Aven): une démo en 2015, puis ' Black and White Blues' et  'Five Seasons of Blues'.

En 2025, le numéro trois, 'Blues Factory',  se vend dans toutes les bonnes crêperies.

Un nouveau line-up  s'entend sur cette plaque: Ray Perelli, voice & rhythm guitar,  Jérôme Frulin à la  basse et  lapsteel  ( Les Sales Majestés, The Humen, Norbert Nono Krief....), Elvis Chambrey est toujours à la lead, et à la batterie, t'as un migrant, vu en Belgique au sein de The Lovecats play the Cure, à l'époque tu le connaissais sous le patronyme Eric Pletinckx, désormais, devenu toulonnais,  il se fait appeler Eric Flayecasse. 

En guest: Elie Coquard à l'harmonica et Stéphane Verdura aux claviers et aux choeurs   (il a mixé l'album). 

 Tracks:




  1. Never Let Me Go
  2. Go Away
  3. My Babe, My Love
  4. Turkish Blues
  5. A Place For Love
  6. Shake Baby Shake
  7. Long Is The Road
  8. Nini's Song
  9. Day Dream
  10. Sorry For You

Conception graphique: Elise Chambrey. 

Ce n'est pas la première jaquette d'album arborant une moto rutilante( dans laquelle se cache a vintage microphone) ,  Johnny a posé plusieurs fois sur ou à côté d'une bécane,  tout comme Christophe, Brigitte était pimpante sur son Harley-Davidson, on aimait bien Janis Joplin sur un Greatest Hits album, Prince, Merle Haggard, Cheap Trick, James Gang , les Raveonettes  et des tas d'autres ont joué les Wild Ones ( un clin d'oeil au Belgian band et à Marlon Brando), sinon on aime le 5 imprimé sur le corps de la machine. 

 Avant d'attaquer le contenu, on signale que 'Blues Factory' est le titre d'un album de Mark Cameron, 

Ouverture sur ' Never let me go'  un blues sentant bon le Texas ( The Fabulous Thunderbirds,  Walter Trout, Z Z Top...) qui pompe généreusement et ne donne qu'une envie, celle de frapper le sol du talon.

La voix mâle n'est pas du genre petit minet efféminé, les guitares sentent la poussière et piquent comme les cactus de Tim Bogert, Carmine Appice et  Jim McCarthy, la rythmique maintient le cap sans faiblir, et Stéphane Verdura place une nappe d'orgue pour épaissir la sauce.

Du boulot de pro!

Accélération sensible avec ' Go away', du blues rock hargneux. 

Tire-toi et vite fait, vis ta vie et fous-moi la paix. 

Faut pas chambrer Elvis,  il canarde sévère. 

T'aimes le Creedence, tu vas adorer le Club des Cinq, The Famous Five en version originale. 

On se calme, les gars, voici  en formule country rock à faire pâlir Johnny Cash, la romance ' My Babe, My Love" .

Quelques riffs de guitare léchés pour introduire, puis un piano capricieux, basse et batterie badinent,  Ray rapplique pour déclarer sa flamme.

C'est de l"authentique, pas du chichi, quelques effets de voix pour décorer et toujours ce piano sentant bon Jerry Lee Lewis.   

 'Turks Fruit' ce sont des loukoums, ' Turkish Blues' c'est du blues, un peu moins acidulé.

Cet instrumental présente de chouettes touches orientales mais pas sûr qu'il se prête à la belly dance .

Fatima a essayé, elle préfère Oum Kalthoum.

'  A Place to Love' sent bon l'americana et l'acide, la slide glisse, les broncos trottent, Ray nous refait le coup du Man in Black, on espère qu'il trouvera l'endroit où il pourra vivre son amour avec madame.

En attendant le moment où il faudra quitter ce bas monde (I know you know we're gonna die...)  la lead ruisselle,  la rythmique folâtre et, en background, une chorale ronronne.

Faut secouer le cocotier après ces instants mélancoliques, 'Shake Baby Shake' ( qui n'est pas une reprise de Champion Jack Dupree, même si le fond est tout aussi boogie ) vient à propos.

 Elie Coquard s'invite à l'harmonica et  nous rappelle que les champions du boogie, Canned Heat, comptaient en leur rang un certain Alan Blind Owl Wilson!

Les guitares ne sont pas en reste, so, hips are shaking! 

Eugène sue, nous aussi! 

' Long is the road',  Jean-Jacques Goldman?

Raté,  il s'agit d'un slow blues flegmatique où la guitare d'Elvis courtise la pedal steel de Jérôme, tandis que le chant paresse. Ce qui te donne l'occasion d'admirer la  floraison des tiges du saguaro, le long d'une piste poussiéreuse de l'Arizona.

'Nini's song'  , Ray a été amoureux, Nini le trouvait sexy, c'était il y a 20 ans.... les rockeurs peuvent se montrer mélancoliques et nous jouer du blues en mode laidback,  en maniant une acoustique et une lapsteel  pour  adoucir les charges électriques.

 Daydream I fell asleep amid the flowers for a couple of hours...ça c'était Wallace Collection, le ' Daydream' des Bluesmen du Var est moins symphonique, cet instrumental  se rapproche plus des envolées de Fleetwood Mac ( ' Albatross' , 'World in Harmony', 'What a shame'...) et nous montre une autre facette du band.

On expédie la messe avec '  Sorry for you' un nouveau boogie fougueux  pour lequel  le balafré a ressorti son harmonica, et  profitant du fait que c'est la dernière, Eric lâche la bride pour tabasser tout ce qui l'entoure. 

Si t'es amateur de boogie rock prête une oreille à Brownsville Station, moins connu que Canned Heat,  Cactus ou Steppenwolf, mais hautement recommandable!

Et si ta route passe par Puget-Ville sache que les Five Bluesmen y jouent demain ( le 19 décembre).

 

 

 

 

 

    

 

 










































 

 


 

 

lundi 8 décembre 2025

Clément Barthélémy au Bar des Sports, Pléhédel, le 6 décembre 2025

 Clément Barthélémy au Bar des Sports, Pléhédel, le 6 décembre 2025

michel

On le rabâche depuis des années:  tu dois consommer local, donc direction le BDS du village pour assister à la ' performance' ( euphémisme) de  Clément Barthélémy.

Comment réagir lorsque le plat proposé est d'une fadeur à faire passer une laitue  non assaisonnée pour un mets de roi?

Clément est un garçon aimable, poli, posé, mais..il y a un mais: il chante!

Originaire de Laval, désormais Rennais, il se lance tout jeune dans la jungle musicale, il joue du saxophone, puis du piano et de la guitare, suit des cours de chant lyrique avant de se décider à faire carrière dans la chanson.

Le chemin est long et aride, il se tape le parcours  habituel: castings ( Nouvelle Star, Tremplin «La Première Voix», Tremplin Première Scène Europe 2 ....) , premières parties de "stars", enregistre  un album ' Damnatus' en 2016 et un EP  4-titres en 2022;

Ce soir, il est accompagné par un pianiste ( Hervé?), et pour s' occuper les mains il  effleure une guitare acoustique.

Pas de trace de setlist et communications réduites au strict minimum syndical,  pour les titres il faudra lui adresser un message, son anglais n'étant pas toujours accessible pour des oreilles de vieillard.

Un premier titre, du folk pop  inoffensif et lent, est introduit au piano, la voix est grave, quelques vocalises l'historient.

Pas mal!

Le duo enchaîne sur la ballade ' Another love' de Tom Odell, une version nettement plus épurée que l'originale.

' Anyway' de Noah Kahan nous conforte dans l'idée que Clément aime le folk mélancolique, les chagrins d'amour, les couplets feutrés, des effets de voix élastiques ( un souvenir de son passé lyrique) nous prouvent qu'il aurait pu se lancer dans le monde de l'opéra, son jeu de guitare, par contre, est du genre sommaire, le pianiste fait le taf.   

Il passe au français avec M ' La bonne étoile', le piano adopte un ton jazzy, c'est pas encore du Michel Jonasz, mais ça remue un brin.

Il enchaîne sur un premier titre introduit à la guitare  , une valse ( 'Blake Rose'?) , extraite de son  effort discographique initial, question atmosphère tu te réfères à ' Jane Eyre' de Charlotte Brontë,

Les grains suivants du chapelet  se nomment:  'Ensemble' d'Aliocha Schneider, 'All I want' de Kodaline, puis après un faux départ,  Dermot Kennedy '  Kiss Me ' qu'il a interprété pour Europe 2.

Quoi, Baptiste?

C'est pas rock'n'roll... effectivement il  a dû signer un pacte de non-agression et se contente de romances lui permettant des effets de castrato.

Appel à contribution pour la suivante, pas de bol, les clients font la sourde oreille ou n'ont pas reconnu la chanson,

Il n'est pas le premier à s'attaquer à ' Wicked Game' de Chris Isaak  , mais les inflexions exagérées, presque caricaturales, font mal, très mal.

... you should be my Valentine... en décembre, c'est étrange, puis vient  Chien Noir ' Lumière bleue' .

Et si on se payait un cinéma  pour siffloter ' City of stars' avec Ryan Gosling et Emma Stone.

Direction le comptoir pour commander une 1664 et coup d'oeil circulaire, il reste sept clients dans le zinc, la jeunesse s'est tirée, Fernand s'est endormi, le barman s'ennuie, il est vrai que le set s'avère soporifique.

T'aimes bien Billie Eilish mais 'When the party is over' par Clément perd pas mal de sa crédibilité.

Le ton reste morose avec 'Power' d'Isak Danielson.

Tous les titres interprétés sont profonds, mais  lorsque 15 chansons grises s'enchaînent sur un rythme engourdi, l'ennui s'installe.

Tu dis, Serge?

Du Gardénal, euh,  je préfère le whisky!

On hésite pour la suivante, peut-être Lewis Capaldi ' Wish you the best' , encore un amour transi chanté d'un timbre  implorant.

Depuis 90' il nous interprète ses peines de coeur en empruntant des morceaux aux plus grands sentimentaux de la planète, là,  il annonce la dernière: ' Where is my love'  de SYML.

Derrière toi, un monsieur accommodant vient avec une requête  et donc on aura droit à une version théâtrale de 'Hallelujah' de Leonard Cohen.

 

Saint-Nicolas a failli acheter tout son  stock de CD's   pour les offrir aux enfants sages!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 6 décembre 2025

Ariane Roy au Barbe, Plouha, le 5 décembre 2025

 Ariane Roy au Barbe, Plouha, le 5 décembre 2025

michel

Yann, du Barbe,  signe un coup de maître avec la venue d'Ariane Roy , la chanteuse québecoise qui, à moins de trente ans, collectionne les distinctions, et prix divers, e a  Révélation de l'année au Gala de l'ADISQ 2022,  prix Félix Leclerc  en 2023 , et en 2025 le prix collégial de la chanson de l’année pour sa chanson "Dogue"

Comment il a fait?

Il a profité du concert à La Maroquinerie ( Paris) , de sa présence à Rennes  pour le festival  de Bars en Bars et avant le départ pour Bruxelles ( au Botanique le 7 décembre) il l'invite à se produire  dans son zinc où il peut accueillir 75 sardines de calibre moyen.

Sa discographie mentionne deux full CD's, un EP et une  kyrielle de simples.

Quoi?

Le créneau?

De l'indie  pop intelligente, sung in French, avec un léger et  délicieux accent Nouvelle France.

Quoi, encore?

Oui, la fille est svelte et  séduisante.

En attendant l'heure du coup d'envoi, une Tuborg à portée de main, tu jettes un oeil au matos disposé sur scène: pas moins de six keyboards/synths dont un moog et un synthé basse, deux guitares, une basse, un drum kit sérieux et des   pédales à effets à profusion.

Yann te confie qu'il a fallu emprunter un arsenal de câbles pour agencer tout ce  fourbi, il a fait appel à Dav', un furieux collaborateur de Radio Activ',  pour lui fournir le cordage électrique adéquat.

Ariane n'est pas venue seule sur le vieux continent,  le formidable batteur, Pierre-Emmanuel Beaudoin,  , Vincent Gagnon, un jazzman, qui dispose d'autant de claviers que Rick Wakeman, la chanteuse Jeanne Laforest  aux secondes voix, cowbell  et  synthé, et  enfin, Dominique Plante, ( Minou pour les intimes)  à la basse, à la guitare électrique et à la voix, l'accompagnent.

A noter, ils sont tous habillés par le même couturier: chemise blanche repassée, cravate sombre et pantalon ou jupe noirs, la classe, Max!

Un fond sonore brumeux  virant grondements furieux amorce le set, Pierre-Emmanuel cogne comme un bûcheron canadien, sans la chemise de la même nationalité, Ariane se pointe, wouah fait Brice, qui a ingurgité sa 7ème bière artisanale,  elle entame ' Dogue' , la chanson titre du dernier album.

Bien soutenue par Jeanne aux secondes voix, et par la basse élastique de Dominique, un mec qui se plante rarement, ce synth pop fait un effet canin et quand elle murmure ... ma chandelle est morte... Pierrot lui propose du feu.

Pas chienne, elle enchaîne sur ' Âmes soeurs' introduit par des la la la 's soyeux, la plage se montre sautillante, Ariane virevolte, Plouha sourit.

Parenthèse, les âmes soeurs se nomment  Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy ( sa meilleure amie , également chanteuse).

Elle ramasse sa guitare pour amorcer 'Quand je serai grande'  un titre extrait de l'album  'Medium Plaisir' , un morceau pop qui peut faire penser à Zazie.

Les voix en harmonie et la montée en puissance, vers le final, impressionnent.

 Anecdote: quel périple, mes chums, pour arriver à Plouha, c'est au bout du monde, la galère!

La plage vaguement disco ' Si je rampe'  aborde  en filigrane des problèmes féminins,  en fondu enchaîné après que Pierre-Emmanuel ait lancé 1,2,3,4 vient ' Kundah' , un titre tribal au groove devant autant à Prince qu'à Catherine Ringer.

Brice chaloupe, la mousse coule sur ses pompes, tout baigne!

Retour à la guitare pour  'Coule' , un titre abordant la fatigue, la guitare de Dominique ne sombre pas et  ne présente aucune trace de faiblesse, il est cool ce midtempo saccadé.

Maman fume, la berceuse  ' Une cigarette sur le balcon' lui est dédiée . 

Vocalement les harmonies subtiles se rapprochent des Swingle Singers, du beau boulot.! 

'Agneau', qui suit, marie l'audace de Camille et une agressivité qui n'a rien d'inoffensif,  des cris  sur   rythmique explosive se succèdent , on a quasi tous été surpris par la fausse fin, suivie par une reprise fulgurante et dramatique, fusionnant avec la plage suivante, attaquée à pleines dents et  baptisée ' Mordre', elle  s'achève par le constat ...je t'aime avant tout ...sur des spirales tourbillonnantes.

Le concert prend un tournant impétueux avec' Tous mes hommages' , Ariane gesticule , s'empare de drumsticks, tabasse la cymbale accrochée au synthé de Jeanne, puis enfile un masque de caniche pour entamer une danse barbare .

L'outro sera orageuse et se fond dans 'I.W.Y.B.' dont le refrain ...I want your body...  est repris en choeur  par l'audience ensorcelée.

Effervescence au zénith, communion totale avec les musiciens! 

Deux guitares  aux sonorités americana amorcent 'Ce n'est pas de la chance'  en mode laidback, avant de virer duel sans merci.

 Pierre-Emmanuel, infatigable, attaque 'Tu voulais parler', un pop rock bavard, agrémenté de battements de mains  secs et saccadés.

Le Barbe jubile, Ariane présente la team, et annonce ' Berceuse' la plage clôturant le dernier album, les effets vibrato à la guitare accompagnent le chant susurré de la belle.

C'était en principe la dernière du set, mais Ariane ne fait rien comme tout le monde, c'est elle qui demande si le groupe est autorisé à placer un bis.

Pas une âme pour proposer une réponse négative,   du coup ' Fille à porter ' déboule sous les acclamations d'un public conquis, public qui en demande encore.

OK, on vous joue un dernier morceau si on nous sert de la bière.

Demande exaucée , l'alt rock sexy  et hyper dansant  ' Ta main'  termine ce concert haut de gamme.

Oui, Bruno?

 Ariane Roy is a queen

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 5 décembre 2025

London Sessions EP par The Old Dead Tree

London Sessions EP par The Old Dead Tree
 
michel
 
progressive/gothic/death metal 
 
label: Season of Mist 
 
Paris 1997, Manuel Munoz (voix, guitare) et Nicolas Chevrollier (guitare) montent un groupe de dark metal influencé par My Dying Bride, Paradise Lost, Katatonia.
 
Un duo, c'est un peu juste pour faire impression, les instigateurs sont rejoints par Vincent Danhier (basse) et Frédéric Guillemot (batterie), après la sortie de l'EP ' The Blossom' , le batteur se donne la mort.
On ne donne pas cher pour la survie de l'arbre déjà mal en point, après avoir surmonté l'épreuve, Franck Métayer ( ex Kobal) est engagé comme batteur.
 
Le groupe travaille à de nouvelles compositions, ' The Nameless Disease' mettra du temps avant de voir le jour, il paraît en 2003, l'album est dédié à Frédéric Guillemot et adopte, comme le titre le laisse entendre, des sujets graves.
L'album impressionne, mais Franck Métayer décide de se retirer à la campagne, Foued Moukid est enrôlé.
 
Deux albums sortent, The Perpetual Motion (2005) et The Water Fields (2007), si Nicolas Chevrollier participe à la composition de l'album, il est remplacé par Gilles Moinet à la guitare.
L'arbre perd ses branches, Foued rejoint Arkan, Raphael Antheaume ( Penumbra) le remplace.
Des tensions internes amènent le groupe à splitter en 2009.
Chacun poursuit sa route...
 
En 2013, on fête les 10 ans du premier album, le groupe se reforme, part en tournée ( Hellfest, Motocultor..).
C'est reparti pour un tour de piste. 
 
L' EP 'The End' sort en 2019, nouveau coup dur, le Covid engendre l'annulation des concerts prévus après la sortie du disque.
Pandémie oubliée, apparition d'un nouveau membre, un troisième guitariste, Nicolas Cornolo ( Dustbowl, Nuit Carmin).
Un single paraît, puis l'album 'Second thoughts' fin 2024. , les critiques sont élogieuses.
2025, le groupe se paye un petit tour dans les Abbey Road Studios à Londres et grave un EP ' London Sessions'.
 
Tracks:
1. Feel Alive Again
2. Time Has Come
3. By The Way
4. What Else Could We've Said
 
Crédits:
Manuel Munoz — Vocals
Nicolas Chevrollier — Guitars & Backing Vocals
Nicolas Cornolo — Guitars
Gilles Moinet — Bass Guitar
Raphaël Antheaume — Drums
Guest Musician:
Raphaël Verguin (Psygnosis) — Cello 
 
L'arbre mort, ayant bizarrement grandi sur un passage clouté en pleine ville fantôme, arrosée par une pluie battante, a été imaginé par Henri Lejeune.
 
Pour bien montrer que le groupe, comme le phénix, renaît de ses cendres, l'EP débute par la plage . 'Feel Alive Again', un titre épique, profond , chanté d'un timbre solennel sur un tissu de guitares gothiques et une rythmique puissante.
Si le démarrage est relativement serein, insensiblement le ton monte pour finir en rock de stade et atteindre un crescendo intense.
Pour la petite histoire ' Feel alive again' n'est pas une suite de 'Feel alive' d' Anneke van Giersbergen, la chanteuse de The Gathering, éventuellement tu peux y entendre des relents The Sisters of Mercy.
 
'Time has come' débute ( au synthé?) à la manière du fameux 'Baba O'Riley' des Who, une voix délicate se fait entendre avant un déferlement de guitares, appuyées par une basse mordante et un jeu de batterie viril, l'explosion est de courte durée, le calme revient, le chant se fait aéré, mais comme souvent dans les compositions prog rock un nouveau mouvement énergique surgit, accompagné par un choeur morne.
Un solo de guitare à la Gary Moore nous conduit, après reprise du thème, vers un final tumultueux.
Efficacité à toute épreuve.
 
Les deux titres suivants, 'By The Way' et 'What Else Could We've Said' sont des relectures de compositions datant de l'album 'The Perpetual Motion'.
 
'By the Way' met en valeur les côtés les plus sereins du combo, ici on est plus proche de groupes tels que Barclay James Harvest, Camel ou Genesis que de My Dying Bride, même si le groupe du Yorkshire inclut des arômes prog dans son goth/doom metal.
L'atmosphère mélancolique qui dès l'entame s'entend grâce au chant en lament de Manuel Munoz ( remember ' Still I'm sad' ) n'est que légèrement secouée vers la fin du morceau, quand les guitares se mettent à grincer et que le chanteur élève la voix pour scander son texte sur chorale ténébreuse.
 
' What Else Could We've Said joue la même carte, le violoncelle apportant une once de majesté classique à une composition que certains n'hésitent pas à rapprocher des meilleurs Muse.
Un chant poignant, qui grimpe de plus en plus haut, et une instrumentation passant de l'acoustique au rock dramatique, non exempt de riffs de guitares torturés, ' What Else Could We've Said' nouvelle mouture se révèle être une perle de progressive rock, un genre qui a encore toutes les raisons d'être en 2025/2026. 
 
Conclusion: le vieil arbre est plus vivant que certaines jeunes pousses sentant déjà le formol.


dimanche 30 novembre 2025

Heat Wave au Bistrot de la Poste à Saint-Brieuc, le 29 novembre 2025

 Heat Wave au Bistrot de la Poste à Saint-Brieuc, le 29 novembre 2025

michel

La Bretagne n'est pas épargnée par le réchauffement climatique, ainsi en ce 29 novembre 2025, canicule à Saint-Brieuc,  an American in Brittany n'a pas arrêté de  brailler " tous à poil".

OK, ça ne se passait pas sur la plage du Valais mais dans un Bistrot de la Poste hyper bondé, se frayer un passage jusqu'au comptoir relevait de l'exploit.

Affiche annoncée à 20h: Heat Wave! 

Pour éviter le coup de chaud, t'as eu le temps d'écluser 2 ou 3 Uncle car le chanteur, la vedette locale au passeport  mentionnant born in New-York City, Steven Barrington Francis, n'est pas un as de la ponctualité, lui et son chapeau  se sont pointés à 20:32',  le gang l'attendait avec impatience.

Heat Wave existe depuis 1993, l'instigateur du projet se nomme Philippe Dardelle, il joue de la basse ou de la contrebasse, son C V mentionne : a accompagné Christian Vander, un gars qui s'exprime en kobaïen,  pendant des années .

Le line-up du groupe qui s'attaque au répertoire noir des labels  Tamla Motown, Stax ou  Atlantic, n'a pas cessé d'évoluer:  Sweet Screamin’Jones, Mathieu Crochemore, Clément Abraham,  Stéphane Le Dro,   Agathe Sahraoui, Simon Pelé sans ballon, Louise Robard, Teck... ne sont que quelques noms ayant affronté la vague de chaleur.

En  novembre 2025, outre Philippe et Steven Francis aux vocals, on a vu Rudy Blas, un as pas blasé, à la guitare,  Marc Delouya aux drums  (le swing, le shuffle, le funk, il maîtrise ) , Olivier Le Cossec à la trompette ( un soulman pur jus) et Frédéric Schmidely au saxophone tenor ( un membre de la fameuse Schmidely family , remember  The Little Messengers, des habitués du Festival Jazz ô Château). 

Mise en bouche instrumentale,  Steven s'abreuve et salue toute la clientèle féminine,  une suite de quatre titres en fondu enchaîné ( 'Chocolate Buttermilk' de Kool & the Gang/ ' Get down' ( rien à voir avec Gilbert O'Sullivan,  on n'ose affirmer qu'il s'agit du morceau interprété par Curtis Mayfield)/ 'Little money maker', on connait une version des Meters/ 'Get Ready' oublie Rare Earth, éventuellement pense aux Temptations).

Du groove puissance 7 , un solo de batterie pas débile, une wah wah gluante, des cuivres huileux, une basse funky, ces braves gens connaissent leur job.

Steven est toujours accoudé au comptoir, la clique balance un second instrumental,  'The sidewinder' qu'ils attribuent à Lou Donaldson mais qui semble être de la plume de Lee Morgan.

Nevermind ( the bollocks), ça remue grave.

Fred, pris de démangeaisons  se paye une promenade digestive, ou apéritive si tu dînes à 23h, parmi la clientèle , les copains maintiennent le cap, tout baigne.

Sans se presser, Zorro Steven , montre le bout du nez, agrippe un micro et rejoint la  nouvelle vague qui a entamé ' I'm depending on you' d'Otis Redding , à la guitare tu avais Steve Cropper, ce soir Rudy n'est pas mal non plus.

Et Steven?

On ne va pas le comparer à Otis, mais il compense par des vertus du showman peu banales! 

The Temptations, ' My Girl' a ravivé le soleil et pourtant il est 21h. 

Un mec sur YouTube se pose des questions...  How can a song from 1964 STILL sound this crisp, amazing, solid, and beautiful 60 years later!?..

Quand la musique est bonne,  a répondu Jean-Jacques!

Pour danser un truc qui ressemble au loop de loop pas question de rester assis, la directive est get up, clap your hands and move.

Lazare s'est redressé et avec lui tout le bistrot.

Ambiance carnaval, ce soir

Un slow pour suivre, Otis, 'These arms of mine', un instant, où est ma tablette avec les lyrics?

Marilyn verse une larme, sa copine lui tend un kleenex.

Accélération pour aborder ' You got me hummin' de Sam and Dave. 

En déambulant,  le tombeur fait les yeux doux à une anglaise égarée dans le coin, le mari de la dame  sourit!

 Philippe: hey, Don Juan, ' House party' de Fred Wesley, c'est bon?

Il y aura à boire?

Sure, man, et des nanas!

Les filles, je vous vois mieux en grimpant sur une chaise!

Attention, danger: Doris, 89 kilos sans chaussures, l'imite.

Tous à poil, c'est une obsession, la surboum va se transformer en orgie!

Il a repéré une compatriote au fond du zinc.

What's your name, darling?

Joy!

Fine, Joy to the world on va te chanter 'Kansas City' , un tube pour Wilbert Harrison. 

Le  solo de guitare lumineux  de Ruy Blas  a failli nous   assommer!

 

Pause! 

Le second set démarre comme le premier en version instrumentale, sax et trompette s'en donnent à coeur joie, la guitare mitraille, une marée funky inonde le coin.

Caché dans un coin, une voix insiste...tous à poil...

Il n'a jamais visité le musée des horreurs, le Ricain!

Kool and the Gang,' Let the music take your mind'  , une basse monstrueuse, des cuivres mortels, c'est vachement  cool!

Voilà Arthur Conley et son ' Sweet soul music' , Philippe, pas content, jette un coup d'oeil à Fred, ...t'en fais trop, mec,  calme-toi!

Du coup, c'est 'Respect', en version Otis plutôt que Aretha,   qui doit mettre tout le monde d'accord!

Seconde ascension de la chaise ( heureusement assurée chez GAN).

...  Oh, she may be weary. Young girls they do get weary. Wearing that same old shaggy dress, yeah yeah.... ' Try a little tenderness', le slow qui tue , précède 'Keep on doin  what ya doin' de Bobby Howard Byrd, une influence majeure pour James Brown.

Je vais vous montrer how to 'Shake'  your body, let your hips move...  déhanchements impudiques à l'appui, t'as vu, Lulu?

Lulu a rougi!

Blues time avec 'Somebody's got to go ' de Rufus Thomas, un mec qui quand il revient chez lui  après avoir  promené  son clebs,  surprend madame  avec un autre gars!

Elle a reçu un bon de sortie.

 Steven accompagne son chant persuasif d'une gestuelle à faire rougir Elvis, tandis que Fred , un brin jaloux, se déchaîne et souffle à s'éclater les poumons .

1957, James Brown and The Famous Flames ' Think',  c'est pas pour rien qu'on lui a collé l'étiquette The Godfather of Soul!

 Archie Bell & The Drells, 'Tighten up', il n'y a pas mieux pour laisser les musiciens digresser, une succession de soli plus juteux les uns que les autres décorent ce r&b génial.

1966, J J Jackson ' But, it's alright'  a mal débuté, la seconde prise sera plus correcte  , Steven invite un gamin  à venir faire une démonstration de danse  à ses côtés, c'est pas encore Michael Jackson ou Travolta, mai le feeling y est.

Il en reste une avant de prendre congé, Ray Charles, ' Georgia on my mind',  pour terminer sur une note mélancolique.

 

Chez toi, et, c'était comment?

Hot et spicy!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 29 novembre 2025

Heeka au centre culturel Le Cap de Plérin, le 28 novembre 2025

 Heeka au centre culturel Le Cap de Plérin, le 28 novembre 2025

michel

En partenariat avec  le festival Les femmes s'en mêlent, le centre culturel Le Cap de Plérin, accueille Heeka.

Une prestation solo ce soir pour  Hanneke Hanegraef, alias Heeka, née à Wilrijk ( Anvers) mais établie à Toulouse.

Hanneke était âgée de quelques 18 mois quand papa et maman décident de quitter l'Escaut brumeux pour s'établir dans le Gers, ce qui explique une connaissance du français encore plus remarquable que celle de Jodie Foster.

Le label nous rappelle son passé de  circassienne, dans les airs, elle pouvait cacher sa timidité, en feuilletant les gazettes du Gers, tu retrouves son nom en tant que musicienne   à l'affiche des Fêtes de la Musique de Fleurance ( le 21 juin 2018).

 Les voltiges c'est terminé, son nouvel univers, c'est le folk et le blues, elle avait appris à jouer du piano, désormais elle maîtrise la guitare et chante.

On la voit sur scène seule ou accompagnée de  Mister Quintin.

Puis viennent les premiers  enregistrements, en 2019,  les morceaux  'Take it easy', 'Rainy Winter' et 'Useless', ils sont  suivis par l'EP ' Black Dust', un chroniqueur  pas sourd et fan d'Antoine de Saint-Exupéry  constate: musique parfaite pour vol de nuit à quatre mètres au-dessus de la vie!

2024, sortie de l'album '  The Haunted Lemon' .

 Heeka s'est fait un nom et assure l'avant-programme de ' stars' :  Shannon Wright, GA-20, Mademoiselle K, elle  est invitée en festival.

Après son set solo en forme de coup de poing, elle nous confie que lorsqu'elle est accompagnée de trois musiciens, la formule est nettement plus rock... il faudra un jour assister à un tel événement!

Nous ne sommes guère plus nombreux que 35 curieux dans la belle salle de Plérin, tu vises la scène: trois guitares, une loop station et une lumière tamisée émanant de lampes de chevet  achetées lors d'  une brocante à Lectoure.

Après de courtes allocutions de responsables du CC, Heeka sort de coulisses, vêtue d'un chemisier aux couleurs du Beerschot,  d'un short élimé et de bottines blanches , elle ramasse une de ses guitares, place quelques accords austères, et d'un souffle   brumeux murmure 'Look in his eyes' , la voix chevrote, vibre et vient  chatouiller ton âme.

Le jeu minimaliste et lent de ce dark folk gothique et  plaintif  a tôt fait de t'envelopper pour te transporter  dans des  lieux lugubres, où des sépultures abandonnées, couvertes de lichen , n'ont plus été fleuries depuis des siècles.

Soudain le morceau change de cap, la voix monte d'un ton, la guitare grésille et Hanneke déambule de long en large en malmenant son instrument, l'explication se trouve sur l'album, look in his eyes est une suite comportant deux parties distinctes, la seconde étant nettement plus venimeuse.  

Elle enchaîne sur ' Your misery', un downtempo interprété d'une voix toujours aussi vacillante .

T'en as connu des écorchées  qui t'ont refilé la chair de poule: Karen Dalton, Kaz Hawkins, Nina Simone, Cat Power, Hanneke est du même acabit.

Tu écoutes religieusement   en évitant  de faire craquer tes doigts ou de renifler, cette fille impose le silence.

Elle a empoigné une Gretsch rouge, nous confie avoir dit adieu à sa longue chevelure depuis peu, ..il faut que je m'habitue à cette nouvelle coupe... ( qui lui cache souvent les yeux) , voici  'Nice try', composé pour ceux qui comme moi ne mesure pas plus d'un mètre 54.

Un phrasé scandé, une guitare saturée, bourrée d'effets, ce folk blues hanté n'a rien à envier à  David Eugene Edwards et évoque une PJ Harvey époque ' Dry' .

Après un cri poignant, le morceau se termine en queue de poisson. 

Elle nous laisse à peine le temps de reprendre notre souffle, tapote sa guitare  puis d'un timbre heurté entame le gospel  névrosé 'Never alone'.

La guitare résonne, elle pince les cordes sans douceur, paupières closes elle narre son histoire de monstres .

Merde, une vilaine araignée vient de se hisser sur ton pied gauche,  l'angoisse!

A l'acoustique  et en douceur, elle entame ' Black dust' .

Quand il faut rester conforme à la normale, des particules noires viennent  couvrir ton âme.

Comme des grains de poussière, des notes rares sont parsemées ça et là , elle chuchote, frémit, prie, vocalise,  nous émeut, puis nous fout les jetons quand d'une voix sombre elle indique ...I'm gonna shoot you...

Un titre intense qui agresse les  viscères. 

Retour de la Gretsch, et des effets crissants, sur le rock  secouant  'The blue door' , la guitare joue à l'élastique, avant de gronder salement, le  chant suit le même chemin, Heeka vit son morceau  à fond  et nous, pauvres humains démunis, on essaie d'éviter les balles sifflant à nos oreilles.

Comme si de rien était, titre achevé, elle nous sourit pour expliquer la genèse de 'Rocks have memory', inspiré par Piers Faccini et composé lors d'un séjour dans les Cévennes. 

Les montagnes ont-elles une mémoire, se souviennent -elles des randonneurs ayant piétiné leurs sentiers, des alpinistes ayant escaladé leurs pics? 

Un bridge apaisé nous a donné l'occasion d'écouter le bruissement étouffé  d'un ruisseau  se glissant entre les hautes herbes du pâturage.

'Dancing in the dark' n'est pas une reprise de Bruce Springsteen mais une composition poignante et déconcertante aux climats changeants , c'est tellement fort que tu peux la voir, la mystérieuse  femme  dansant dans le noir aux sons de castagnettes invisibles.

Le morceau onirique 'The haunted lemon' donne son titre au dernier album  et nous conduit en douceur vers la fin du set .

Heeka  quitte ses guitares et sa place sous le projecteur, se colle à un mètre de nous pour entamer a capella, à la manière de Janis Joplin ou de tUnE-yArDs , le titre  'Prisoner' .

 Le gospel  est rythmé par une séquence participative de body tapping  et achève un  concert  en tous points remarquable

Heeka  est pour un petit temps dans nos contrées, ( notamment à Nantes), faut pas la manquer.