Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
michel
Janvier: ses frimas, la galette des rois, les voeux du maire, les soldes, la loi spéciale ( ça sent la censure) , l'imminence d'un référendum ( sujet pas encore déterminé) et les zef et mer.
L'édition douze démarre le samedi 11 janvier à Plérin, la formule a fait ses preuves, après une matinée jeune public, les éphémères débutent ( en principe) à 14:30', chaque groupe dispose de vingt minutes pour
faire entendre des extraits de
son nouveau répertoire, cette année Ludovic Plestan est chargé de jouer au Baz Valan, ( sans les genêts, mais il n'est pas gêné pour autant), pour présenter les artistes et meubler les temps morts.
On préférait les conteurs des années précédentes, mais, bon, Ludovic, un croisement entre Tintin, Laurent Delahousse et Stéphane Bern, a tiré son épingle du jeu et a réussi à faire sourire Léon, un dégarni parfois ronchon ( cf ses plaintes lors du concert de Nolwenn Korbell) , assis devant toi.
Le menu
14h30-14h40 : Ludovic Plestan
14h45-15h05 : Zaïek ( chronique Miche))
15h10-15h30 : Un Violoncelle en Bretagne (Michel)
15h55-16h05 : Ludovic Plestan
16h10-16h30 : Nolwenn Korbell ( Pascal)
16h35-16h55 : Plouz ha Foen (Pascal)
17h25-17h35 : Ludovic Plestan
17h40-18h : Ivarh (Pascal)
18h10-18h30 : Drache (Michel)
Six formations, deux rédacteurs, Pascal, arrivé tardivement, s'occupe des n°3/4 et 5
Avec un retard de 10' sur l'horaire affiché, Ludovic, armé de ses petites fiches, annonce Zaïek !
Une jeune formation née en 2023 à l'instigation d'Axel Landeau de Guimaëc ( Finistère) , un chanteur spécialiste des musiques modales de tradition savante et populaire, il rythme son chant en frappant une planche, servant de stomp box.
Il est accompagné par Sterenn Toscer ( chant et violon), une jeune personne de Landerneau faisant partie de plusieurs formations ( Barokistania, Dixit, Handia, Neizh) et se produisant en formule duo avec e a Koulm Puillandre, Violette Prigent ou Audrey SANCHEZ-L'ARVOR.
Guillaume Le Guernn joue de la clarinette basse, lui aussi s'ébat dans pas mal de formations animant les fest-noz ( Termajik, le Zord Quartet ou Petra Ouchnok), comme Sterenn il adhère à la formule duo.
Le quatrième élément se nomme William Nicolas ( clarinette basse et chant) , il est cité, e a , chez le Trio NLB, Taouarh, L'orkestrà Lala ou le Tribé Brass Band.
Créneau: la musique bretonne à danser et le kan ha diskan!
Leur set démarre par un Fisel ( Dañs fañch ) avec comme thème une dispute, un genre prisé dans la chanson bretonne traditionnelle.
Après cette amorce kan ha diskan à trois voix , uniquement accompagnée par le battement des pieds, Zaïek propose la Gavotte montagne , 'Perin-Annaig ar Mignon' qui nous replonge en 1875, du côté de Lannion, deux douaniers s'étant restauré et ayant bu plus que de raisons, violentent et puis assassinent la serveuse .
Cette sombre histoire est chantée par Sterenn et Axel, les deux clarinettes basses escortant les voix, l'une avec gravité, la seconde étant plus mélodique, au bout d'un moment, le violon de Sterenn neutralise les bois pour apporter un peu de fraîcheur au propos dramatique.
Annie Ebrel déjà chantait 'Robardig', une gwerz collectée à Lohuec, la version de Zaïek ne trahit nullement la complainte ancestrale, les voix, le violon plaintif et les clarinettes tissent un fond musical intemporel propice, à la fois, à la réflexion et à la danse.
Pour entamer la valse ' An halaj' le violon est joué en pizzicato tandis que les bois, aux sonorités orientales, voltigent avec grâce, Alex, d'un timbre nasal, nous narre l'histoire d'une jeune femme et de ses trois amants
La dernière pièce, alerte, obsédante et vachement addictive ( Pourlet) , évoque la triste destinée d'un sonneur aveugle.
Cette performance de 20' a été longuement ovationnée par un public féru de traditions mais ne dédaignant pas le côté aventureux de la formation.
Second groupe: le duo Un Violoncelle en Bretagne.
Une formulation pas vraiment sympa pour la pianiste, concertiste, Florence Pavie, qui accompagne avec brio, les cordes d' Aldo Ripoche, un musicien qui collectionne les lauriers et les collaborations, notamment avec le chanteur Yann-Fañch Kemener ( album ' Les chants de la passion, e a), il dirige l' Ensemble de violoncelles du conservatoire de Saint-Malo.
Il a créé le projet Un violoncelle en Bretagne qui propose un voyage au coeur des compositeurs Bretons.
Cet après- midi avec Florence Pavie qui le suit jusqu'en Belgique pour interpréter du Brahms, du Bach et du Beethoven, ils ont choisi quatre pièces du riche catalogue breton., en commençant par 'La Prophétie de Gwenc'hlan' de Charles Koechlin, qui s'il n'est pas originaire du Breizh a adapté une gwerz tragique magnifiant un barde du 6è siècle.
Les amateurs de Bela Bartok, de Dmitri Chostakovitch, de musique de chambre austère ou de sonates sombres sont à la fête.
Paul Le Flem ( mort à Tréguier) a composé en 1912, 'Sept pièces enfantines', le concis 'La Chapelle' un nocturne inspiré par Debussy est l'une d'entre elles.
Jean Cras, de Brest, chevalier de la Légion d'Honneur, a été Vice- Amiral de la Marine. Pendant les longs séjours en mer, habité par la passion pour la musique , il a composé bon nombre d'oeuvres, allant de la symphonie à l'opéra, en passant par la musique de chambre.
' La mer' un largo qui ne devrait pas causer de perte de points sur ton permis, t'emmène sur une étendue marine exempte de vagues, tu peux ranger ta planche de surf et contempler le ballet des oiseaux marins tout en méditant sur le sens de la vie.
Parenthèse, un violoncelle en Bretagne n'a aucun rapport avec 'Un violon sur le toit' , Roger Whittaker ne viendra pas pousser la chansonnette.
Pour terminer ce voyage dans l'univers de la musique dite sérieuse, le duo opte pour une oeuvrette ayant recours aux échelles modales.
Jean Langlais qui n'a d'anglo-saxon que son patronyme, à l'instar de François Hollande qui n'est pas né dans un champ de tulipes, donc Jean Langlais ( de La Fontenelle), organiste et pédagogue, a composé huit pièces modales pour orgue. Aldo et Florence s'attaquent à la pièce n°2 qui fait 2 minutes, donc à peine le temps de réciter une prière à Saint Hernin , l'ermite breton que l'on fête le 11 janvier, le jour où est né Bernard Blier, qui n'était ni saint, ni Breton.
Fermeture du rideau, suivie une interview colorée et une première pause!