lundi 14 octobre 2024

The Chris Slade Timeline et Deborah Bonham - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 12 octobre 2024

 The Chris Slade Timeline et Deborah Bonham - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 12 octobre 2024

michel

 

Reprise en fanfare à La Grande Ourse de Saint-Agathon:   The Chris Slade Timeline ou le groupe du rockdrummer qui occupe une place de choix dans les livres d'histoire de la rock culture et Deborah Bonham, la soeur d'un autre fameux cogneur, la légende John Bonham, parti à 32 ans rejoindre un second  géant, qui s'est éteint  au même âge, Keith Moon des Who. 

Un concert le samedi sous la constellation des ursidés, signifie kick off à 21h, oui, mais, t'avais intérêt à ne pas traîner au bar car à 20:50, Deborah and co, qui n'avaient pas l'intention de jouer un set restreint, investissent  la scène.

Deborah,   pas sûr que  Marc Bolan ait conçu le hit de T Rex pour elle,  est accompagnée par un team solide: à la guitare ( et mandoline) , le fabuleux Peter Bullick ( her husband) , avec lequel elle a conçu l'album 'Bonham- Bullick'.

Ce brave garçon,  qui affiche une vague ressemblance avec un autre Zep, Mister Robert Plant, peut se targuer d'avoir accompagné un fameux  crack, Paul Rodgers ( Free, Bad Company, The Firm...).

A la basse  et mandoline, l'élégant  Ian Rowley ( Paul Rodgers, too, Onika Venus...  ) , on drums,  le bouillant Richard Newman ( e a  Steve Marriott, Paul Rodgers, Rory Gallagher, Alvin Lee)  et aux keys et Hammond organ, Gerard Louis ( Paul Rodgers) .

D'emblée, Peter Bullick  fait cracher sa six cordes sur ' See you again', gravé sur l'album ' Bonham -Bultinck' .

Ce midtempo est de la plume de Bernard Fowler ( backing vocalist pour les Stones), la voix , chaude, peut évoquer Elkie Brooks, l'orgue suinte, la rythmique caresse dans le sens du poil et les effets de  guitare confirment le bon goût de Paul Rodgers, des bons guitaristes il en connait , Paul Kossoff, Mick Ralphs et Jimmy Page, of course!

Ils et elles sont nombreux à avoir repris  'Can’t You See What You’re Doing To Me' d'Albert King , et pas des moindres: Ana Popovic, Joanne Shaw Taylor ou Tommy Castro,  ce soul blues convient à merveille au timbre mûr de Deborah.

Pendant près de 7 minutes, ' Bleeding Muddy Water' de Mark Lanegan  va se transformer en jam bluesy, et ce n'est pas parce que je viens de péter une corde qu'il faut interrompre la tirade, j'ai deux jouets en réserve.

Un roadie ramasse la bête blessée,  Peter  lâche des flammes, madame impressionne, ses textes, elle les vit, Saint -Agathon l'a bien compris et applaudit pendant de longues minutes au terme de la tirade.

Pour ' Feel so alive, Peter nous la joue Rory Gallagher en plaçant quelques notes de mandoline.

Deborah s'essaye au français pour les textes de transition.

 Elle se débrouille, remarque un voisin!

I need a sip of whisky, pas étonnant le gosier souffre,  elle a aussi besoin d'amour, le slow blues ' I need love' est chanté avec les tripes.

'Thunder' was written by my brother, you know the drummer who was in a little band called Led Zeppelin.

Un titre forcément orageux, avec effets vibrato à la clé.

'What it feels' joue la carte funky et 'Painbirds'  débute par un piano naïf, avant d'entendre la voix de la Duchess of Blues-Rock enrober ce blues plaintif.

La mandoline passe chez Ian, Peter, qui rêve,  est rappelé à l'ordre, t'es prêt gamin?

No, not yet, quelques réglages s'imposent.

On a eu des vautours, il est normal  d'embrayer sur le zeppelinien  'Fly' , suivi par 'Train' , a new song,  qui défile à une allure plus sérieuse que les fourgons de la SNCF.

Elle interroge le tour manager du regard, on peut continuer?

Approbation!

'Grace' aussi torride qu'un été en Ethiopie,   précède 'No angel' , a slow one dans la veine de 'Piece of my heart' de Janis.

Elle termine cette plage épique  à genoux  avant  de consulter le tour manager une seconde fois.

Bonne nouvelle, il nous reste quelques minutes, voici le sensationnel  ' Mr Big' de Free  avant de terminer par le feu d'artifices 'Rock and Roll' du Zep.

Un concert fabuleux donné par une madame qui a du coeur et des musiciens hors-pair.


Mise en place du matériel de Chris Slade, son   drumkit est phénoménal, il faut un camion pour le transporter, heureusement le montage a eu lieu dans l'après-midi, il suffisait de pousser   le tréteau  de 10 m2 en avant et,  le tour est joué.

Timeline se traduisant par chronologie, bêtement tu imaginais que le concert allait débuter par son époque ( il avait 16 ans)  The Squires, le backing band de son compatriote Tom Jones,  disons que la chronologie aura été élastique ce soir.

Difficile en 14 morceaux de survoler toute la carrière de ce géant chauve de près de 78 ans, il y eut Tom Jones, Toomorrow avec Olivia Newtion - John, Manfred Mann's Eathband, Uriah Heep, Gary Numan, Frankie Miller, Denny Laine, David Gilmour, The Firm, Gary Moore, Asia, Damage Control, Michael Schenker Group, encore une dizaine d'autres .... mais surtout AC/DC!

En 2012, il lance le Chris Slade Timeline, pour lequel il recrute James Cornford ( guitare) , le costaud  Stevie Gee ( basse et chant) , Michael Clark ( guitare et claviers)  et l'impayable  Bun Paul Davis (  chant et humour burlesque) .

C'est aux sons des tambours de Bronx , devenus Gallois, que les musiciens prennent place, une ovation monstre retentit lors de l'arrivée de la légende.

Précisions: Bun Davis s'occupe ( fort bien) des parties vocales consacrées à AC/DC, Stevie Gee se charge de restant , pour rester poli, on dira que son chant est à la fois fatigué, flottant et parfois à côté de la plaque, ce qui n'a pas refroidi l'ardeur d'un public venu pour un trip nostalgique.

Deux bombes des gars de Sydney ouvrent le set, ‘Dirty Deeds Done Dirt Cheap’ et 'Big Gun',  Bun n'a aucune peine à mettre l'audience dans sa poche, il traverse le podium de long en large, se penche vers une madame sagement assise sur un moniteur, tend le micro vers une gamine, bref, un showman de première.

Aïe, on passe à ' Blinded by the light' , version Manfred Mann, car le titre est crédité à Bruce Springsteen, le  chant est flou, ( rendez -nous Chris Thompson) et les claviers hésitants, à l'arrière Chris n'a rien perdu de sa technique.

Puis un revient à AC/DC avec ' High Voltage' et 'Hells Bells' des cloches qui ont résonné jusqu'à Melbourne. 

On subira une  faute de goût  avec ' Parisienne Walkways' de Gary Moore, le chant manque de finesse, la guitare de James balbutie et pourtant jusqu'ici il se débrouillait.

Je suis fatigué,  remarque Chris, on va vous interpréter un slow, quel plaisantin, c'est 'Back in Black' qui est repris par toute la salle.

Retour au top of the pops avec 'Delilah' un hit pour Tom Jones, transformé en karaoké pour l'Ehpad de Montcuq.

Comme dans The Firm il y avait un certain Jimmy Page, il lui vient l'idée de reprendre ' Kashmir'.

Avec tout le respect qu'on doit à la carrière de Chris Slade , on dira néanmoins que c'est très risqué de s'attaquer à Led Zeppelin.

Robert Plant est irremplaçable!

' You shook me all night long' remet les pendules à l'heure et James Cornford sera très bon dans la version de 'Comfortably Numb' du Floyd.

Derrière toi Josette plane , elle a dû voir la Vierge!

Chris a aussi de l'humour, il se transforme en sit down comedian pour introduire l'infaillible  'Thunderstruck'  qui termine le set normal.

Bun y va d'un plongeon risqué dans la fosse, il en ressort vivant et même pas mouillé. 

 

Ils se barrent tous, sauf Chris Slade, moins agile des jambes que des mains, donc il y aura un rappel, 'The razors edge' suivi évidemment par  ' Highway to hell'.

Il  y avait beaucoup de monde dans l'autocar qui devait nous  mener en enfer!








dimanche 13 octobre 2024

Swirls au Barbe, Plouha, le 11 octobre 2024

  Swirls au Barbe, Plouha, le 11 octobre 2024

michel

Il y avait un tourbillon en Australie, il s'est définitivement assagi en 2002.

Il y avait un Von Pariahs ( ex Fats Panda) en Vendée,  ils ont beaucoup tourné depuis leur naissance, en 2009 ( on note un passage aux Vieilles Charrues) , ils sont entrés dans des studios d'enregistrement, ont gravé des rondelles, puis ont décidé  qu'être gueux ça va un moment mais tu ne toucheras pas une retraite mirobolante.

En 2022, ils arrêtent les frais... oui, mais, le microbe est tenace, quatre d'entre eux reprennent le flambeau et se baptisent Swirls, sur la lancée ils tâtent à nouveau de la scène du côté d'Angers et, quelques mois plus tard, enregistrent un premier album: Top of the line.

Fort bien, des noms?

  Sam Sprent ( ex-English) au chant,  pas de changement / Guillaume Cibard, batteur chez Von Pariahs, désormais guitariste/  Hugo Allard, bassiste avant, drums aujourd'hui/  Théo Radière a quant à lui troqué sa guitare contre une Epiphone bass.

Ils étaient catalogués shoegaze/ postpunk/ cold wave, désormais on leur colle l'étiquette baggy en pensant aux Happy Mondays.

Ces jeunes gens sont hyper cool, en attendant le coup d'envoi, ils jouent aux dés et sirotent de la mousse, on ne leur a pas demandé quel était l'enjeu, ce ne devait pas être le perdant paye une tournée générale,  car le patron n'a pas servi 25 Guinness, le nouveau dada des clients du Barbe.

Sur scène, un avertissement: vous pouvez rester assis pour l'instant, mais ça va déménager!

Si 'Young Blood' démarre placidement, très vite le tempo monte de quelques crans, le phrasé du gars de Jersey inclut quelques intonations cockney et pourtant Londres ne se trouve pas sur une île anglo-normande.

Le refrain, catchy, fait de yeah, yeah, yeah's ,  qui pour toi évoquent le brillant Georgie Fame, s'imprègne dans nos cerveaux et demande à être repris en choeur.

Sam, n'étant pas du genre complexé, vient  se balader dans le bistro, en fixant la clientèle dans les yeux.

Sur le papier on lit ' Never land'  on a particulièrement apprécié la ligne ... you don't have to grow old... même si la sénescence  se  ressent dans les articulations.

Casquette visée sur le crâne, le néo-français poursuit  sa promenade  vespérale.

Une basse groovy amorce ' Know it all', le drummer bat la mesure, Sam nous la joue Suggs, tu sais le gars de chez Madness, tandis que la guitare suinte.

La suivante n'est pas une réclame pour nourriture pour chat, dommage , on aurait pu se faire du blé avec ' Red kit white cat ' , Ian Dury a aimé ce truc aussi juteux qu'humoristique , Mickey Mouse un peu moins.

Ce soir c'est : pas sérieux s'abstenir!

'Pointless and precious' tourbillonne plus jovialement   que précieusement, ce morceau nous ramène vers les heures de gloire des Charlatans et autres chantres de la scène Madchester.

La suivante ( Power Station)  est prévue pour un prochain album,  le chef de gare a sorti son sifflet, un passager tentait le coup sans ticket, il est refoulé!

Ouille, Sam, se dirige vers le comptoir où repose ma Tuborg, il  ne compte pas me la piquer, ce salopard...

Pas de panique, il a avisé une autre victime potentielle.

Tu veux du punk sautillant et légèrement foutraque, ' Unavailable' est pour toi.

 'We march' n'a rien d'un chant militariste, des riffs secs, un chant scandé et une rythmique rocket on fire,  habillent ce morceau  fébrile, il est suivi par le tout aussi fougueux ' Rent free' , une lovesong speedée.

Surprise, une reprise, 'Wurlitzer Jukebox' des sous-estimés Young Marble Giants.

Théo jongle, Hugo martèle ( Hugo, pas Charles) et  la guitare de Guillaume place de solides  éraflures, tandis que Sam, à défaut de glisser  a coin dans le Jukebox , nous la chante en parlando.

Un grand morceau, une version démente.

Retour à l'album avec' Rain by  Rungo' , suivi par une seconde nouveauté,  'Can't do without'.

Seconde fausse queue de la soirée, il faut reprendre... my life is a mistake... qu'il dit avant de placer un fuck sec pour terminer le sermon.

' Short Fuse' débute par une amorce mélodique et un chant posé mais quand le drummer fait boum, boum, boum,le vrai départ est donné et tous les fusibles disjonctent.

Plouha, on termine par un chant de Noël scintillant  ' Christmas song' , pour tout ceux qui en ont ras - le -  bol d'entendre  Mariah Carey.

 

Quoi, c'est fini, vous avez bien encore une ou deux boules à accrocher au sapin?

Ben, il nous reste ' Sick' pour  ceux qui n'ont pas digéré le pudding  et comme cadeau bonux on vous refait 'Power Station'.

Pas de fioritures superflues avec Swirls, du rock et du fun, what else ( do we need ?) a ajouté Camille Cottin!

 

 



 

 



 


 






vendredi 11 octobre 2024

Tramhaus et Péniche à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 10 octobre 2024

 Tramhaus et Péniche à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 10 octobre 2024

 

michel

Il y a deux jours Bonjour Minuit affichait sur son site: c'est complet !

Logique tu dis, la capacité du Club de la salle briochine n'est pas similaire au nombre d'auditeurs que tu peux caser à Bercy ( désormais Accor-Arena), nous étions donc 148 sardines, coincées dans une boîte sans excédent d'huile.

Il ne restait à espérer que les détranspirants pour peaux sensibles soient efficaces!

A 21h, un trio, barge, dixit un  habitant de l'atoll Bikini,  largue les amarres: Péniche!

Le chaland  est originaire de Tours/Angers,  les bateliers pratiquent un post/math/noise rock instrumental impétueux.

Deux éléments masculins, une fille: Lucas Pineau ( no comment, on ne boit plus) , le guitariste et Axel Pasquier, un ébouriffé, fan de Pierre Richard  aux drums, ont fait partie du groupe ska La Jambe de Frida.

Axel est encore cité chez Michelle et les garçons, Théophile et Sandwich. 

A la basse, une demoiselle, Léa Fourrier!

En entendant leur bruissement mélodieux, tu n'es guère surpris d'apprendre qu'ils ont été signés chez Luik Records.

Discographie: deux EP's et l'album 'Triplé', un gosse tricéphale, né cette année. 

Les équilibristes travaillent sans filet, ni bouée et tu n'as pas remarqué la présence d'une setlist, heureusement, Axel a la bonne idée de citer quelques titres, c'est d'ailleurs lui qui lance les hostilités, la basse, très mélodique, le suit de près, puis, en catimini, Lucas s'immisce dans le décor, 'K10' est désormais sur les rails.

Si tout avait démarré mollo, une accélération subite a failli faire dérailler la machine.

Tu me diras qu'une péniche ne se meut pas sur des rails, on rétorque qu'il s'agit d'une métaphore, un terme qu'on supporte encore à l'inverse du mot 'résilience' utilisé à tort et à travers de nos jours.

Un peu plus de 3 minutes de math rock bien allumé, donc. 

'Nono 168'  qu'il dit, la basse, gonflée à l'hélium, cavale , la guitare jouée en cliquetis, claque  et Alex  tabasse tout ce qui l'entoure.

Selon le batteur, la suivante  a un rapport avec le football, il faudra qu'il nous explique, car franchement ' Deuxième étoile de mer' et le Real de Madrid, on ne comprend pas.

Sinon, un ballon,  insaisissable, ricoche  à droite puis à gauche, l'arbitre, perdu, ne peut compter sur le VAR, des plaisantins sont venus piquer les câbles en cuivre durant la nuit.

Saint-Brieuc, lui, a accroché et suit sans peine et avec plaisir  les tribulations sonores  de la Péniche .

On embarque pour le 'Vendée Globe', la mer est agitée, Lucas entame un soliloque salé, la basse toujours aussi harmonieuse tient le cap, quand soudain un cri jaillit: un homme à la mer, un récif  de pierres frangeantes,... nos questions restent sans réponse.

Alex sourit, ils n'ont pas remarqué que je me suis trompé en maniant les sticks!

' Guérande BZH' doit décrire une pyjama party .... ils ont de l'imagination sur cette barque

On avait mentionné Luik, du coup on pense à It It Anita ou à La Jungle  et à leur transe rock rocambolesque.

Le temps de s'éponger, de remercier l'organisation et la Hollande, et ils balancent 'Cooloss Cooloss' .

Aussi cool que l'ouragan Milton qui vient de dévaster la Floride, le colosse de Rhodes a failli trébucher.

Crac, crac, crac, Léa, en piétinant une de ses pédales à effets, produit des grésillements étranges, je n'y touche  plus et on enchaîne sur 'QLF' ( que la famille, d'après le maître à penser).

On les croit assagis, c'était un leurre, après une cassure le truc s'agite sauvagement.

Tu jettes un oeil à Léa,   depuis 30', elle  se trémousse  comme un kangourou perdu en Bretagne.

Il en reste une, 'La péniche' pendant lequel trois voix à l'unisson scandent...  la péniche... ce sera le seul titre muni de lyrics.

Péniche, c'est une débauche d'énergie saine et tonique, ils seront à Paris le 16 octobre lors du  MaMa Music & Convention. 


Tramhaus sort du dépôt!

Tramhaus,  il s'agit de  cinq,  des près des 1 500 000 inwoners  que compte le Groot Rotterdam.

C'est LE GROUPE qu'il faut voir avant de passer au cimetière.

Ils connaissent le coin pour être passés  au Binic Folks Blues Festival cet été.

En octobre, ils se tapent un long périple hexagonal avant d'aller boire du Chianti.

Depuis leur dernier passage dans notre Bretagne détrempée, ils ont enregistré un premier full album: 'The First Exit'.

En piste:deux filles, trois garçons!

Nadya van Osnabrugge, guitare et secondes voix, Julia Vroegh à la basse,  ze boys:  la diva  Lukas Jansen au chant ( étrange ressemblance avec feu Charlie De Raedemaeker de Kleptomania), Jim Luijten aux  drums et Micha Zaat à la guitare.

Lights out, 'These boots are made for walking' sert d'intro!

Jim donne le coup d'envoi à la manière de Jimmy Connors, un ace!

Les guitares et la basse rappliquent, puis Nadya entame la partie chantée de 'The Cause' la plage ouvrant leur album, Lukas saisit le micro, la cause est entendue,  ce sera du sauvage, ce soir!

Le public encaisse un  premier uppercut  en pleine poire,.

On leur avait collé l'étiquette postpunk, trop réducteur,  rock,  convient mieux au canevas proposé.

Un passage choral édulcore, légèrement, le titre mais dès que le frénétique  Lukas reprend le micro, le truc dérape pour s'écraser contre le premier platane venu.

On ignore comment il faut prendre ' I don't sweat' car on l'a vu suer, pire qu'Eugène. 

'Once again' is a new song, annonce le chanteur, l'intro à la basse de Julia n'était pas banale, l'accélération qui l'a suivie a déteint sur le public .

Déjà quelques excités malmènent le voisinage.

La Fender de Micha amorce ' Semiotics' par des accents twangy , ce midtempo sensuel et contrasté, proche du travail de Pavement ou de Sebadoh,   est déchiré par quelques beuglements moins sages. 

On nous dit que le  plus ancien 'Marwan' a été inspiré par un sans  abri de Rotterdam, les guitares claquent, la basse groove un max et quelques effets larsen viennent fendre la fin d'une tirade nerveuse.

Lukas se débarrasse de sa chemise pour arborer un marcel blanc, on ne sait si c'était le signal attendu par un  crétin, affublé d'un T-shirt vert, qui, déjà, emmerdait les pauvres spectateurs debout à ses côtés, il se dirige vers le podium pour tâter le fessier du chanteur.

Un geste peut apprécier par Julia qui viendra admonester le malotru  sans mettre de gants.

'Seduction, destruction' et le sombre  ' Worthwhile'  défilent, puis vient  le tube ' Make it happen'  pendant lequel le maillot vert se retrouve dans les airs et flirte avec les spots.

'The goat' ou comment une chèvre peut se transformer en loup et mener une bande de bouchers.

Quel dictateur est visé?

Après le postpunk crasseux 'Karen is a punk'  c'est ' Past me' et ses hurlements de sirène qui est proposé.

'A necessity',  ses guitares métalliques, son phrasé punk, son drumming échevelé et sa basse tonitruante, émoustille davantage les adeptes du pogo, avant l'arrivée du rouleau compresseur, bizarrement appelé ' Amour Amour'.

Un titre nous rappelant les heures de gloire de TC Matic.

'Beep Beep' , ce n'est pas le roadrunner qui se tape un voyage aérien risqué, mais à nouveau la star de la soirée, Mister Greenman. Revenu sur terre, le crâne d' Icare bis fait  connaissance avec le podium.

Fabrice aux premiers rang en perd ses binocles.

Lukas continue de rugir, 'Night shift'  déferle telle une tornade dévastatrice .

Après l'annonce commerciale, c'est le pixien  'Beech' qui dévale le Vaalserberg ( altitude 322 mètres) .

'Minus twenty' est là pour supprimer  toutes tes craintes, suffit de prier punk  avec eux , après une déflagration atroce, Julia pousse un cri à te glacer les sangs.

Un gars  de l'organisation vient glisser un mot à Luka: faut penser à mettre un terme au supplice.

Rien à cirer, on a prévu deux titres, on les joue: 'The big blowout, ',  mais qui voilà, le petit bonhomme  vert  pour un nouvel alunissage forcé sur scène, et enfin ' Ffleur Hari' , plus Idles que nature, avec son rythme haché et ses guitares mordantes.

Nederland is het 6e gelukkigste land ter wereld., normal avec un groupe tel que Tramhaus dans ses rangs, le top drie est proche!







 


jeudi 10 octobre 2024

Of Land and Sea - EP by Amble

 Of Land and Sea -   EP by Amble

michel

Amble Records

folk.

Amble =  to walk in a slow and relaxed way..

Un verbe qui convient fort bien à Oisin McCaffrey, Robbie Cunningham et  Ross McNerney, de gentils bardes irlandais,  ayant monté le trio Amble, fin  2022

Ils n'ont guère chômé, multipliant les gigs ( souvent sold out) et les enregistrements.

Un premier jet, le single  ' Mariner Boy' est suivi par un trois-titres, capté live, peu après un second EP live ( toujours 3 morceaux) le suit, d'autres singles paraissent, pour compléter leur discographie en 2023,  "Of Land and Sea" est leur premier crime commis en 2024.

Ils annoncent déjà un nouvel EP, qui doit voir le jour en novembre.

Quand tu penses que certains combos sortent un disque tous les 10 ans, tu te dis que Oisin, Robbie et Ross ne peuvent être qualifiés de glandeurs. ( natures, si tu insistes Marc Lelangue).

Tracks

Of Land and Sea

Tonnta

Liberty

Shallow River Run

La photo de pochette montre un brave homme, attablé dans un pub typique des Midlands, pas de pinte qui l'attend sur la table, le  bonhomme, concentré, lunettes sur le nez, se consacre à la lecture attentive du Cork Exaniner.

Robbie ( guitar, vocals), ex teacher, qui agit comme frontman  / Ross, ex-Brave Giant, ( mandolin, bouzouki, guitar) et Oisin ( guitar, second voice), accumulent déjà plus de 280 000 auditeurs sur Spotify.

L'extended play débute par le titletrack ' Of Land and Sea'  , la plage, mélancolique, est chantée d'une voix furtivement chevrotante par Robbie Cunningham, mais c'est la délicate mandoline qui retient toute l'attention de l'auditeur.

Rien de neuf dans leur approche folk, we feel like... three old men in the bodies of 25-year-old fit, strong men,.. confiait un jour Robbie lors d'une interview, et c'est  ce côté traditionnel qui plaît au public irlandais, mais pas qu'à eux...

Pour avoir fréquenté pas mal de folkclubs aux Pays-Bas et en Flandre, tu sais que le traditional folk a encore de beaux jours à vivre.

Encore une histoire de mer, de bateaux,  de tempêtes sur la suivante, 'Tonnta' .

Le titre fait - il allusion au festival celebrating the Irish language and Galway, on n'a pas eu l'occasion de poser la question aux songwriters, ce qui est certain c'est qu'ils seront nombreux à fondre en entendant la voix légèrement voilée  de Robbie, les harmonies vocales éthérées et le fond musical,(  fingerpicked guitars et mandoline suave),  d'une pureté authentique qui illustrent la plage.

'Liberty', des gens se disant influencés par John Prine ou Paolo Nutini, ne vont pas t'assommer avec du grindcore, pousser des growls ou percer tes tympans en multipliant les effets larsen, non leur credo ce sont de belles mélodies, des textes pas niais et un accompagnement musical sobre et délié.

S' il te prend l'idée de fredonner le refrain de ' Liberty' avec Robbie, ne te gêne pas!

'Shallow river run' , l'Irlande est verte, on ne t'apprend rien, l'eau des rivières ou des ruisseaux est pure, dans les vallées, les moutons paissent sereinement, les champs d'orge sont bercés par un vent tiède...  toute cette imagerie bucolique se retrouve dans le dernier titre d'un EP qui agit comme une éclaircie dans un climat social et météorologique de plus en plus en morose .

Amble: une bouffée d'air frais dans un univers pollué!

 

 

mercredi 9 octobre 2024

Bad Bangs - Salle De L'Estran - Binic, le 6 octobre 2024

 Bad Bangs - Salle De L'Estran - Binic, le 6 octobre 2024

michel

 

Un concert de dernière minute à l'Estran ce dimanche,  le groupe australien Bad Bangs, en tournée européenne, devait se produire à Vannes,  ce concert a dû être  annulé, la Nef D Fous rebondit et recase le groupe à l'Estran, à Binic.

Quelle bonne idée, concert prévu à 17h 30 ça te permet  de voyager relax.


Léger retard sur le programme, c'est finalement à 17:45 que les Aussies entameront leur set.

T'as lu: Hooks, heart, fuzz and fury! Somewhere between punk and country, folk and garage psych, Naarm 4-piece Bad Bangs bend across genres to form a unique soundscape of their own.

C'est quoi Naarm?

Naarm is the indigenous name for Melbourne,... merci, Monsieur!

En 2017, déjà on trouve des traces de ce quatuor qui a gravé plusieurs singles, un EP et deux albums, le dernier 'Out of character' est tout neuf.

Line-up: Shelby De Fazio - lead vocals & guitar -  Tim Ryles - drums -  Sophia Lubczenko - lead guitar & vocals -  Gab Portocarrero - Bass Guitar

Les filles sont citées chez Sledgehammer et  Sagamore, Tim chez Foggy Nation et Gabriel chez, e a,  Lord Dodongo.

'Philly' démarre par une attaque virulente, émise par les deux guitares en mode fuzz, après une légère accalmie, Shelby, plus frisée qu'un membre de la Wehrmacht , se colle au chant, les guitares grincent à nouveau, à l'arrière, Tim abat un boulot de titan,  la basse de Gab le soutenant à merveille.

Pour revenir à la description du cocktail: pour garage, on adhère, folk et country un peu moins, par contre on y entend des influences The Breeders Throwing Muses ou Sleater Kinney , bref, l'étiquette passe--partout, indie, leur convient à merveille.

Le midtempo 'Spell',  un extrait du premier album présente quelques agréables  relents Siouxsie and the Banshees  

'Sweet thing' ,  chanté d'un timbre nasal, porte bien son nom, et après nous avoir indiqué que c'est leur 19è show sur le vieux continent, c'est 'Hearts' qui défile, toujours porté par les guitares des  filles, qui se meuvent à la manière de deux escrimeuses, sans masque de protection.

Ton cerveau, en ébullition, t'envoie soudain une image de Little Joy, le groupe dans lequel on retrouvait, e a ,  Fabrizio Moretti des Strokes  et la douce Binki Shapiro.

'Some people' et 'Sympathy' , des titres enregistrés sur le dernier né, voient Shelby et  Sophia se partager les vocaux .

Quelques jaillissements noisy tapissent la fin du second  morceau.

Le nerveux 'Too much' justifie le tag  garage, Tim et Gab  continuent à imprimer un tempo soutenu, permettant aux filles de divaguer à l'aise.

Après 'Time', qui  adopte un rythme de valse, vient une cover, le groovy punk  ' Neuroplasticity' de Peep Tempel, un groupe australien à découvrir.

Shelby a abandonné sa guitare pour entamer un  souple pas de danse, Sophia hante la vibrato handle, tandis que basse et drums confectionnent un rondo digne des meilleurs morceaux de Devo.

Une claque!

A nouveau deux guitares pour  'Wild mess', suivi par un enchaînement de trois morceaux, bourrés d'effets métalliques, de soubresauts et de  secousses sismiques,  ' Crush'   'Here',  'Hips'.

Après ce tourbillon décousu vient la dernière du set, 'Contest' , une plage toujours aussi débridée, truffée  de guitares mordantes, soutenues par une  rythmique insolente.

 

Si t'es à Bruxelles ( Anderlecht)  le 17 octobre,  passe par  la Nanobrasserie de l'Ermitage, Bad Bangs viendra faire mousser ta boisson préférée!


PS - setlist sujette à caution!





 

lundi 7 octobre 2024

Girzl Disorder ( part two ) avec Pussyliquor et Nurse's Dead Bodies à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 Girzl Disorder ( part two ) avec  Pussyliquor et  Nurse's Dead Bodies à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 

michel

Une bière avant part 2.

Ils viennent d'Arras,  ne sont pas harassés, ont visité les hôpitaux et la morgue, voici:  Nurse's Dead Bodies!

Depuis 2013, les Zombies et l'infirmière terrorisent le Nord  avec leur mix de punk, rock’n’roll et psychobilly.

La blonde cousine d'Edith Cavell, se nomme Audrey Caudron, elle se charge du chant et des rescapés du champ de bataille, les Dead Bodies, pas vraiment éteints, se nomment Julien Venant ( contrebasse, choeurs),   Laurent Sobczak ( guitare) et Timothée Bloquet ( batterie, choeurs).

Plus de 10 années d'existence mais un seul album: 'Beyond the Grave'.

Pendant l'intro pré-enregistrée, le combo observe une minute de silence , puis Timothée donne le signal, immédiatement ça s'agite impitoyablement, 'Ignorance' est lâché

Si la comparaison avec  Hot Lips ( cf M.A.S.H.) ne tient pas la route, Audrey impressionne, d'emblée par la virulence de son chant et par une présence scénique athlétique.

'Wicked mind' vient secouer tous les neurones de ton cortex malade,  quant aux ' Demons' , comme il est bientôt minuit, ils sont de sortie.

Du punk avec une contrebasse, ce n'est pas banal, mais en ajoutant billy ça devient plus logique.

Laurent et Timothée abattent un boulot monstre, mais c'est évidemment  sur Audrey que se fixent les regards.

'We'll be dead' aux relents Celtic punk n'a pas effrayé les amateurs de pogo et autres valseuses,  comme ils ont éclusé au minimum 18 Lancelot, ils se démènent virilement, ce qui n'intimide pas une demoiselle qui vient se frotter à eux en souriant.

'Adam Pussy' est destiné aux pirates, Audrey s'allonge sur le plancher tandis que la guitare gicle.

Tom Jones, pas vraiment un  punk, a chantonné 'What's new pussycat', ça n'a pas plu à la nurse , elle a embrayé sur ' Madness', sans prendre le Night Boat to Cairo.

Le TGV Lille - Saint-Brieuc s'emballe, il oublie l'arrêt de ' Lamballe', c'est 'Back' qui déferle avant de faire la connaissance de  la 'Zombi Queen', revenue de chez des Haïtiens pratiquant le vaudou.

Faut pas la chercher, la petite, tu veux la bagarre, OK, voici ' Fight', tous les coups sont permis!

Morceau emballé, Audrey escalade la contrebasse pour avoir une vue d'ensemble  sur la zone de combat.

Pendant ' Gravedigger' elle s'essaye à un numéro Roger Daltrey, c'est pas encore tout à fait au point, le micro lui échappe.

Le fébrile 'Leftovers' est suivi par un démarrage en slapping pour  'Scarecrows', des cris guerriers sont poussés pour faire fuir corbeaux et corneilles.

' La Santa Muerte' qu'elle dit, et c'est le départ d'un rondo punk sur les pavés de Paris-Roubaix.

Un coup de trompette achève la prière, un engin qu'elle conserve pour ' La Partida' un instrumental  mexicain, suivi par une dernière tirade, furieuse,  en espagnol.

Un concert explosif! 

Pussyliquor

What's in a name... 

De la liqueur visqueuse passée en fraude depuis Brighton, à consommer à petites doses!

Elles sont cinq, t'as pas intérêt à essayer de les draguer, on ne baratine pas des riot grrrls:  Ari Black (vocals), Victoria Lewis Piper (drums), Hannah Villanueva (Fender guitar), Tallulah Turner-Fray (Fender bass), Lucy Priddle ( guitar).

Loverboy Magazine: Describe PUSSYLIQUOR in one word.

 Ari: Cunt -  Vicky: Banter -  Hannah: Mess -  Tallulah: Pussyliquor -  Lucy: Hot

Concert Monkey : beyond description!

Depuis 2016, ces filles malmènent le UK, c'est sur scène qu'il faut les voir, mais tu peux te procurer leurs singles et EP's, ces derniers sont au nombre de deux: 7"Wonder ( 2017) et l'intellectuel  'it's PUSSYLIQUOR not rocket science' ( 2024).  

Il est minuit, mon cher docteur, les filles entament le set dévastateur par ' Pretty good for a girl' .

Fast guitars, une basse qui rebondit, un drumming musclé , délivré par la poupée Barbie  et un chant scandé par la petite Ari, qui paraît légèrement stoned.

Après 60 secondes, elle se paye déjà une incursion dans la fosse pour le plus grand plaisir  des punks locaux.

What's the matter?

Lucy a disparu, un problème avec son kilt?

Hannah, qui balbutie quelques mots in French, mentionne des problèmes techniques.  

'Kitty Kitty' est entamé à quatre, Ari adopte un ton enfantin pour ce morceau qui démarre mollo, Lucy rapplique  et Kitty s'emballe, les choristes la jouent minou  “miaow miaow”.

Lucy amorce ' Buy more shit', Ari se déplace à quatre pattes, on a cherché les dealers, ils étaient au lit, tout le monde se marre lorsqu'elles insèrent ...I'm a Barbie Girl... dans leur laïus.

Next one is about a snake, ' Boa Constrictor' déferle.

Un peu de provoc pour aguicher la gent masculine, c'était pas nécessaire, ils sont 20 à avoir une langue pendante, Ari l'a remarqué et vient se frotter aux plus atteints.

Résultat un début de castagne dans les premiers rangs.

Victoria pleurniche, I need a beer, un brave gars  ramène quatre verres de houblon, en oubliant Lucy.

I don't mind, te souffle-t-elle, j'ai des réserves.

'Pesticide' n'a pas  plus aux Verts, Youenn n'en a a rien à foutre, il est tellement bourré qu'il s'étale sur le podium.

Après quelques considérations gastronomiques, nous sommes en France, bordel, c'est 'Young Love'  qui vient chatouiller nos tympans.

La blonde Ari  Black est décidément intenable, elle vient s'asseoir dans une flaque de bière  aux pieds des plus excités.

L'hymne féministe ' My body, my choice' est scandé à pleins poumons.

La frontlady a flashé sur   un gars arborant un T-shirt   'Satan is innocent' , les filles lui dédient 'All cats go to heaven',   décoré d'un solo de batterie félin, suivi par une série de riffs vénéneux balancés par Hannah.

We've come to the end of the show, are there any politicians you really hate?

Plusieurs noms défilent, au sondage, c'est Darmanin qui l'emporte, 'C.U.N.T' est pour lui.

Après un final chaotique, elles font mine de se tirer.

Girls, can you sign my  plaster, s'enquiert un brave mec  dont le bras est immobilisé suite à une chute au skate.

Elles s'exécutent avec le sourire et sur la lancée propose un bis, 'Hit song', pour lequel les membres des groupes précédents les rejoignent sur scène.

 

T'aurais bien repris un fond de rincette, mais la bouteille était tristement vide!



 



dimanche 6 octobre 2024

Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et  Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 

michel 

Girzl Disorder - le topo: une soirée sur le thème des groupes féminins ou ayant au moins une femme au chant.

Les responsables: Mass prod,  une association  punk-rock artisan créée en 1996 à Rennes. Label de productions vinyles et CD et organisateur de concerts.

En ce mois d'octobre, très rose, l'asso a prévu une petite tournée bretonne "Girlz Disorder", avec trois groupes qui vont tourner ensemble durant trois jours - Nurse's Dead Bodies (punkabilly Lille) / Pussyliquor (punk UK) et Verres Cassés (soul-punk Rennes), à Saint-Brieuc, une quatrième formation était à l'affiche: Bibi Rollings ( punk)  de Brest.


L'avatar se déroule dans le club de la salle briochine, le kick off ( respecté) disait 21h.

En comptant un set de 40 à 45' et un très rapide démontage/montage du matos + balance, toutes les heures un nouveau groupe vient estomaquer tes yeux,  tes oreilles et tes intestins.

Verres Cassés ouvrent dans un fracas de vaisselle brisée.

Pour la petite histoire et pour que tu puisses faire le malin en société, on te communique que 'Verre cassé' est un roman de l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou.

Le combo rennais  naît un jour  ( pas d'informations météo) de 2023, il se compose de vieux briscards: Erwan à la guitare, Mich ( Sleazy Joke)  à la basse, Vincent aux dunun drums ( après un passage chez Wikipedia, on t'informe: A dunun is a rope-tuned cylindrical drum with a rawhide skin at both ends, most commonly cow or goat.), Vincent a déniché trois exemplaires, et un dernier élément qui se nomme Sonji, alias Sonji Darkblack, en provenance des States, une fille ayant trainé à droite et à gauche ( sans connotations politiques): Devil's Rectum , Kalash Sound Terrorists, Jump the Tiger, e a.

On leur connait une démo et ils prétendent jouer de l'afro punk.

C'est parti, ' Who's the winner' .

 Punk? Un soupçon, mais on est plus proche des Bellrays que du hardcore des Dead Kennedys.

Sonji en impose par sa présence, son phrasé et sa conviction, elle nous   régale avec une séquence en parlando, les gars qui l'entourent connaissent leur job et tapissent une toile plus solide que du plastique recyclé.

Après un final fuzz, la basse attaque 'Je suis moi et vous êtes vous', d'une cohérence cartésienne.

Le groove heurté et le côté africain évoquent Bow Wow Wow ou les Belges PPz 30 .

La basse, martiale, et les riffs qui tailladent impressionnent, du coup t'as décidé de baptiser leur cocktail de funk punk, à consommer frappé, une ou deux olives, ou une cerise confite, peuvent décorer le breuvage.

'Boom Pow' dit le papier, ce punk tribal invite à la danse et t'aurais bien vu James Chance y ajouter quelques bribes de sax déjanté, contort yourself, kid!

Quand Sonji nous place ... higher and higher... c'est Tina Turner qui surgit. 

Sur la lancée, ' Back door' et  'Koiça, Koiça' défilent, toujours emmenés par une basse aussi performante que si elle se trouvait entre les mains de Tina Weymouth.

La suivante est pour les loups solitaires, ' Lonely people'.

Vincent, tu leur racontes quelque chose?

Le laïus est suivi par le touffu 'Blue line', Erwan  tirent quelques flèches vicieuses, Sonji dandine, la basse ronfle et Vincent imprime un rythme plus noir que bleu.

Attention, explicit lyrics, 'Make me cum'.

Du groove érotique, it feels like fire ... qu'elle dit, elle ajoute . deeper and deeper..  pour éviter la censure, on n'approfondit pas.

Méfiez-vous du ' Boogie Man', il risque de vous envoûter, après le funk voodoo , on file vers les deux derniers titres du set, l'ondulant ' Shelter' et ' Freedom '  , pas celui de Richie Havens , ni celui de George Michael!

Un poing est tendu haut vers les cieux, la basse soliloque après une brusque cassure, la guitare relance  la machine et c'est par un cri guerrier que Sonji met un terme à un set énergique.

22:00, tonnerre à Brest , car voici Bibi Rollings. 

Bibi roule en cinq chevaux: Ludo 'Ringo Féroce' à la lead guitar et Tof ( Albi), seconde guitare, deux gars ayant vécu, Mequi, casquette fleurie, à la basse,  François Le Dreff (Nguyen Van Hung), très performant, à la batterie et la Miss de service, OC Alynn, alias Ocealine La Bûchette rousse,  au chant !

Bibi Rollings, c'est du punk speedé, salement énervé,  qui fait honneur à la devise 'Punk's not Dead' imaginée par The Exploited!

Pendant 50', les Brestois vont cavaler et enfiler   des  grenades  nettement plus performantes que les M52 yougoslaves et que la gentille rengaine de Clara Luciani.

Démarrage en mode masculin, Ocealine peaufine son make-up, ' Faites place' lis-tu sur le feuillet.

Voilà madame, et c'est parti pour du punk expéditif, virulent et incisif, le chant enragé de la rouquine, excite les passions, les corsaires du Finistère aiment le boulot bien,  et vite, exécuté .

'Welcome', ' Feast of Fools',  'Ma douce' ( elle est bien bonne, celle-là), 'How it goes' défilent tel un ouragan.

Tu penses à The Damned  ( le fantastique 'New Rose' ), les UK Subs, The Addicts et autres vétérans  glorieux de la scène anglaise.

A un mètre de toi, ça s'agite fébrilement, jusqu'ici rien de fâcheux, une ou deux bières renversées et un orteil écrasé.

Faut penser à s'humecter, dit la  chanteuse, avant de repartir au turbin, 'Fight', 'The Giver' dépassent allègrement la speed limit, heureusement les keufs sont au bistrot du coin  où la serveuse, à la poitrine généreuse,  est  assez aguichante.

L'orage est sur le point d'éclater, 'Thunder'  précède 'For u my friend', 'Hope you choke'  et  'Dear piece of shit'  tous des titres répondant au prototype punk.

Les amateurs de pogo s'en donnent à coeur joie, t'as surtout remarqué  un grand échalas, aussi souple qu'une planche à repasser et un petit gars turbulent, coupe Iroquois,  qui vient narguer le voisinage.

Avec  l'exotique 'Ole, Era Una Vez'  on arrive en vue du terminus, 'Fuck' ( them all), un hymne  la dictature,  termine un set spasmodique.

Bibi Rollings, c'est mieux que Bibi Fricotin!


End of part one.