Heat Wave au Bistrot de la Poste à Saint-Brieuc, le 29 novembre 2025
michel
La Bretagne n'est pas épargnée par le réchauffement climatique, ainsi en ce 29 novembre 2025, canicule à Saint-Brieuc, an American in Brittany n'a pas arrêté de brailler " tous à poil".
OK, ça ne se passait pas sur la plage du Valais mais dans un Bistrot de la Poste hyper bondé, se frayer un passage jusqu'au comptoir relevait de l'exploit.
Affiche annoncée à 20h: Heat Wave!
Pour éviter le coup de chaud, t'as eu le temps d'écluser 2 ou 3 Uncle car le chanteur, la vedette locale au passeport mentionnant born in New-York City, Steven Barrington Francis, n'est pas un as de la ponctualité, lui et son chapeau se sont pointés à 20:32', le gang l'attendait avec impatience.
Heat Wave existe depuis 1993, l'instigateur du projet se nomme Philippe Dardelle, il joue de la basse ou de la contrebasse, son C V mentionne : a accompagné Christian Vander, un gars qui s'exprime en kobaïen, pendant des années .
Le line-up du groupe qui s'attaque au répertoire noir des labels Tamla Motown, Stax ou Atlantic, n'a pas cessé d'évoluer: Sweet Screamin’Jones, Mathieu Crochemore, Clément Abraham, Stéphane Le Dro, Agathe Sahraoui, Simon Pelé sans ballon, Louise Robard, Teck... ne sont que quelques noms ayant affronté la vague de chaleur.
En novembre 2025, outre Philippe et Steven Francis aux vocals, on a vu Rudy Blas, un as pas blasé, à la guitare, Marc Delouya aux drums (le swing, le shuffle, le funk, il maîtrise ) , Olivier Le Cossec à la trompette ( un soulman pur jus) et Frédéric Schmidely au saxophone tenor ( un membre de la fameuse Schmidely family , remember The Little Messengers, des habitués du Festival Jazz ô Château).
Mise en bouche instrumentale, Steven s'abreuve et salue toute la clientèle féminine, une suite de quatre titres en fondu enchaîné ( 'Chocolate Buttermilk' de Kool & the Gang/ ' Get down' ( rien à voir avec Gilbert O'Sullivan, on n'ose affirmer qu'il s'agit du morceau interprété par Curtis Mayfield)/ 'Little money maker', on connait une version des Meters/ 'Get Ready' oublie Rare Earth, éventuellement pense aux Temptations).
Du groove puissance 7 , un solo de batterie pas débile, une wah wah gluante, des cuivres huileux, une basse funky, ces braves gens connaissent leur job.
Steven est toujours accoudé au comptoir, la clique balance un second instrumental, 'The sidewinder' qu'ils attribuent à Lou Donaldson mais qui semble être de la plume de Lee Morgan.
Nevermind ( the bollocks), ça remue grave.
Fred, pris de démangeaisons se paye une promenade digestive, ou apéritive si tu dînes à 23h, parmi la clientèle , les copains maintiennent le cap, tout baigne.
Sans se presser, Zorro Steven , montre le bout du nez, agrippe un micro et rejoint la nouvelle vague qui a entamé ' I'm depending on you' d'Otis Redding , à la guitare tu avais Steve Cropper, ce soir Rudy n'est pas mal non plus.
Et Steven?
On ne va pas le comparer à Otis, mais il compense par des vertus du showman peu banales!
The Temptations, ' My Girl' a ravivé le soleil et pourtant il est 21h.
Un mec sur YouTube se pose des questions... How can a song from 1964 STILL sound this crisp, amazing, solid, and beautiful 60 years later!?..
Quand la musique est bonne, a répondu Jean-Jacques!
Pour danser un truc qui ressemble au loop de loop pas question de rester assis, la directive est get up, clap your hands and move.
Lazare s'est redressé et avec lui tout le bistrot.
Ambiance carnaval, ce soir
Un slow pour suivre, Otis, 'These arms of mine', un instant, où est ma tablette avec les lyrics?
Marilyn verse une larme, sa copine lui tend un kleenex.
Accélération pour aborder ' You got me hummin' de Sam and Dave.
En déambulant, le tombeur fait les yeux doux à une anglaise égarée dans le coin, le mari de la dame sourit!
Philippe: hey, Don Juan, ' House party' de Fred Wesley, c'est bon?
Il y aura à boire?
Sure, man, et des nanas!
Les filles, je vous vois mieux en grimpant sur une chaise!
Attention, danger: Doris, 89 kilos sans chaussures, l'imite.
Tous à poil, c'est une obsession, la surboum va se transformer en orgie!
Il a repéré une compatriote au fond du zinc.
What's your name, darling?
Joy!
Fine, Joy to the world on va te chanter 'Kansas City' , un tube pour Wilbert Harrison.
Le solo de guitare lumineux de Ruy Blas a failli nous assommer!
Pause!
Le second set démarre comme le premier en version instrumentale, sax et trompette s'en donnent à coeur joie, la guitare mitraille, une marée funky inonde le coin.
Caché dans un coin, une voix insiste...tous à poil...
Il n'a jamais visité le musée des horreurs, le Ricain!
Kool and the Gang,' Let the music take your mind' , une basse monstrueuse, des cuivres mortels, c'est vachement cool!
Voilà Arthur Conley et son ' Sweet soul music' , Philippe, pas content, jette un coup d'oeil à Fred, ...t'en fais trop, mec, calme-toi!
Du coup, c'est 'Respect', en version Otis plutôt que Aretha, qui doit mettre tout le monde d'accord!
Seconde ascension de la chaise ( heureusement assurée chez GAN).
... Oh, she may be weary. Young girls they do get weary. Wearing that same old shaggy dress, yeah yeah.... ' Try a little tenderness', le slow qui tue , précède 'Keep on doin what ya doin' de Bobby Howard Byrd, une influence majeure pour James Brown.
Je vais vous montrer how to 'Shake' your body, let your hips move... déhanchements impudiques à l'appui, t'as vu, Lulu?
Lulu a rougi!
Blues time avec 'Somebody's got to go ' de Rufus Thomas, un mec qui quand il revient chez lui après avoir promené son clebs, surprend madame avec un autre gars!
Elle a reçu un bon de sortie.
Steven accompagne son chant persuasif d'une gestuelle à faire rougir Elvis, tandis que Fred , un brin jaloux, se déchaîne et souffle à s'éclater les poumons .
1957, James Brown and The Famous Flames ' Think', c'est pas pour rien qu'on lui a collé l'étiquette The Godfather of Soul!
Archie Bell & The Drells, 'Tighten up', il n'y a pas mieux pour laisser les musiciens digresser, une succession de soli plus juteux les uns que les autres décorent ce r&b génial.
1966, J J Jackson ' But, it's alright' a mal débuté, la seconde prise sera plus correcte , Steven invite un gamin à venir faire une démonstration de danse à ses côtés, c'est pas encore Michael Jackson ou Travolta, mai le feeling y est.
Il en reste une avant de prendre congé, Ray Charles, ' Georgia on my mind', pour terminer sur une note mélancolique.
Chez toi, et, c'était comment?
Hot et spicy!