lundi 28 octobre 2024

Food Fight au Chaland qui Passe, Binic, le 26 octobre 2024

 Food Fight au Chaland qui Passe, Binic, le 26 octobre 2024

michel

 

Le Chaland Qui Passe à Binic: ze spécialiste des concerts de dernière minute.

Le dernier en date : Food Fight, qui la veille en fin de soirée a vidé les fûts de Guinness au O' Kenny à Saint-Brieuc.

En 1981, des Villageois, très gais aimant le disco, enregistrent un album, 'Renaissance' , side two, dernier titre: ' Food Fight'.

A Rennes, on aime la musique de foire et les bagarres pendant lesquelles les andouillettes servent de projectiles, du coup, quatre amateurs de musique, de mouvements de jeunesse, de déguisements et de circonspection, décident qu'ils feront du rock sous l'étiquette Food Fight.

Pourquoi pas après tout, certains ont opté pour Foo Fighters! 

C'est qui FF?

Non, c'est pas des gars qui jouent au foot, ils ne sont que quatre: Adrien,  sideburns à la Mungo Jerry et casquette de prolétaire, Daniel^,  au  chant/ Antoine Hue ( un Ready - Mades) , son dada c'est la  basse, il se charge des choeurs, même look Supergrass/ Mungo je ris que le chanteur, / Nicolas Mangin  à la batterie et choeurs ( Abuse,  The Headliners, 103 Pogo, Cul Tur Pub...)/  Jérémy Guézennec à la guitare ( sans pédales) et aux choeurs. 

Pascal les avait croisés à la Brasserie Distoufer en 2023 ( cf papier) , depuis ils se sont farcis ( sans attrape) d'un full album ( Zeitgeist Impressions) , un titre que tu apprécieras si tu as lu Kant, Heidegger, Schiller et Josefine Mutzenbacher.

Très influencés par ce qui vient du UK, les FF ont adopté l' humour de là-bas , donc après les balances , ils lancent,  sans rire, le concert débute à 23h ( il est 18:00, heure d'été).

Vous êtes givrés, constate un client!

'Tryst in the sun' , du soleil, il y avait, mais t'avais pas rendez-vous avec une binicaise.  En formule power pub  pop  rock, accent Cockney en prime, le quatuor nous sert un premier jet aussi digeste  que la cuisine des Undertones, des   Boomtown Rats ou des Dexys Midnight Runners ( des copains de Geno).

Jérémy nous propose un bref solo appuyé, mais c'est surtout le chant à quatre voix qui s'enfonce profond dans le crâne.

Après ' Shenanigans', Adrien nous narre une histoire de loups-garous  tapageurs,  ' Bark into the night', la basse arrondi les angles, la guitare cisaille, les werewolves attendent la tombée de la nuit.

On nous dit que 'What's wrong' dépeint une patronne particulièrement conne ( Thatcher, maybe) , sans attendre sa réaction, ils ont enchaîné sur a French one, 'Destination finale', au texte toujours scandé à l'unisson.

'Permanent departure',  avec ses cool cats,  bouillonne à grosses bulles pour se fondre dans l'hyper nerveux ' Grand Zero' aux effluves The Jam bien senties.

 Un cours d'histoire sociale pour suivre:

 The Battle of 'Orgreave' was a violent confrontation on 18 June 1984 between pickets and officers of the South Yorkshire Police (SYP) and other police forces.

Margaret Thatcher n'avait pas que des amis chez les mineurs! 

Un roulement de tambour annonce la grève, ça va encore  caillasser ce soir!

Que diriez-vous d'un slow moyenâgeux?

'Eleanor Cross'  à la mémoire de  Éléonore de Castille qui a eu la malchance d'épouser Édouard Ier d'Angleterre.

 Retour sur le continent avec ' Toute honte bue', un twist tendance Elmer Food Beat, sans le côté grivois.

Un petit coup de Clash avec ' Unschooled'  précède ' Il pleut sur la France' un rock humide   pour répondre à  Stone et Charden.

Appelez- moi camarade, ' Calling  me Comrade'   est introduit par une basse à la J J Burnel, les riffs de guitare sont là pour flageller tous les opposants au régime.

C'est l'heure d'entamer  l'Internationale, camarades syndiqués!

 La lutte ouvrière continue avec ' Forza Rino',  qui n'est pas un hymne vantant l'AC Milan ou la Roma, mais bien un chant revendicatif.

Cartouche.

Quoi, Cartouche, ton imprimante est à sec?

Non,  il s'agit de Louis Dominique Garthausen, on lui dédie ' Justicing the deplorables' , un nouveau morceau à l'engagement politique non muselé.

Sérieuse accélération pour amorcer la dernière flèche, très punky, d'un set  énergique ' Fireflies'.

Ils  ont encore  du tonus et comme Binic n'en a pas assez , un double bis viendra ponctuer un concert remuant.

Le groovy 'The Night' de Frankie Valli and The Four Seasons  ( 1972) ,  devenu un tube dans le circuit  Northern Soul, si bien dépeint dans The Commitments d'Alan Parker,   est suivi par l'explosif  ' CCTV' , aussi nerveux qu'une attaque de soucoupes volantes façon The Rezillos.

 

Il est temps de ressortir les scooters, les Mods débarquent en Bretagne!