mercredi 12 juillet 2023

BILLY F GIBBONS - Cirque Royal, Bruxelles, le 8 juillet 2023

BILLY F GIBBONS - Cirque Royal, Bruxelles, le 8 juillet 2023

 

Mitch ZoSo Duterck

 

2023.07.08 – BILLY F. GIBBONS, Cirque Royal, Bruxelles (BEL)
Line-up:
Billy GIBBONS: guitar and vocals
Austin HANKS: guitar & backing vocals
John DOUGLAS: drums 
 
Set-List:
01.Got Me Under Pressure. [ZZ Top - Eliminator]
02.More-More-More. [Billy F. Gibbons - Hardware]
03.Rollin’ And Thumblin’. [Hambone Willie Newbern]
04.Beer Drinkers And Hell Raisers. [ZZ Top - Tres Hombres]
05.The Devil Is Red. [Billy F. Gibbons]
06.Gimme All Your Lovin’. [ZZ Top - Eliminator]
07.Treat Her Right [Roy Head]
08.I Got Love If You Want It. [Slim Harpo]
09.Blue Jean Blues. [ZZ Top- Fandango]
10.Missin’ Yo’ Kissin’. [Billy Gibbons - The Big Bad Blues]
11.Foxy Lady. [Jimi Hendrix - Electric Ladyland]
12.Francine. [ZZ Top - Rio Grande Mud]
13.Sharp Dressed Man. [ZZ Top - Eliminator]
14.Blues. [Billy F. Gibbons]
15.Brown Sugar. [ZZ Top -ZZ Top’s First Album]
16.Thunderbird [ZZ Top - Fandango!]
18.La Grange. [ZZ Top - Tres Hombres]
 
Avec ses 184 nationalités recensées qui font de notre capitale la deuxième ville la plus cosmopolite au monde, derrière Dubai, c’est avec un plaisir et une joie à peine entamés par une température caniculaire flirtant avec les 32 degrés, que nous accueillons le patron du mythique groupe Texan “ZZ Top”, j’ai nommé WillIam « Billy » Frederick Gibbons.
 
J’avoue que sans s'être quittés fâchés, il faut bien admettre que le concert donné par le trio à Forest National le 25 juin 2019 à l’occasion des 50 ans d’existence du groupe, était très loin d’avoir tenu ses promesses, à plus fortes raisons pour un événement d’une telle importance. C’était trop court, trop formaté, bref, tout cela manquait un peu de folie, d’improvisation et d’âme en réalité. On ne demandait même pas à ce que celle-ci fut damnée, et pourtant…
 
Un mois plus tard, le 28 juillet, Joe Michael “Dusty” Hill décédait à son domicile de Houston des suites de complications consécutives à une épaule disloquée et d’une hanche brisée “un mal dont personne n’aurait pensé une seule seconde qu’il ne s’en remettrait pas” déclarait son épouse Charleen McCrory.
 
Cette fois, Billy allait devoir mener ses deux carrières de front. Tout d’abord celle bien rodée avec ZZTop, nous assurant un nouvel album tous les 12 à 18 mois et d’autre part, celle d’artiste solo, moins prolifique en termes de création pure, la moins connue à n’en pas douter.
 Alors, comment c’était? me demanderez-vous, la langue baveuse et pendante comme celle d’un louveteau qui vient de surprendre la cheftaine de la patrouille des Chèvres de Montagne (eu égard à leurs pattes poilues elles-aussi) gémissant ” des “oui, oui, vas-y, ne t’arrête pas. Installée cul nu à califourchon sur le C.P. des Poneys Fringants qui s’agite sous elle comme les cowboys lors de la finale du concours de Bull Run au rodéo annuel de Cheyenne, Wyoming.
 
Mais revenons d’abord à la carrière solo de Billy. 
Celle-ci commence déjà en 2015 avec un premier album baptisé “Perfectamundo” qui sera suivi de deux autres, à savoir “The Big Bad Blues” paru en 2018 et “Hardware” sorti en 2021.
 J’adore Billy en tant que musicien, c’est le genre de guitariste dont tu mémorises instantanément le style et, plus encore, ce son énorme (cfr. Vincent Price Blues sur l’album Rhythmeen) qui te colle au mur comme une mouche prise au piège par ces horribles bandes collantes, hideux serpentins gluants dévolus à la capture des insectes. Sortes d’exécuteurs menstruels que les occupants des lieux ont, je n’ai jamais compris pourquoi, toujours le chic de punaiser au plafond, juste au-dessus de la table où tout le monde se rassemble pour les repas. Tu imagines ce que tu peux presque à coup sûr, trouver dans ton assiette, abominable !
Bref, je n’ai pas encore décodé le besoin irrépressible qui a poussé “F” à expérimenter en dehors de ZZ Top des choses que le trio faisait déjà en interne. Parfois un côté trop latino sur le 1er album, carrément fidèle au Blues-Rock made in Texas que ce second album qui aurait très bien pu porter l’estampille “ZZ Top Brand”. On a parfois l’impression de participer au round up de l’année pour le marquage des bêtes. Ca sent la sueur et le cuir brûlé. Si je peux vous conseiller un album, achetez celui-ci en premier lieu. Mais n’oubliez non plus “Hardware” le petit dernier.
 
Il est 20.15 lorsque résonnent les accords ô combien célèbres de « Got Me Under Pressure » extrait de l’album « Eliminator » sorti le 21.03.1983. Je m’en souviens comme si c’était hier, d’ailleurs, c’était hier. Il y aura encore « Sharp Dressed Man » et « Gimme All Your Loving » deux autres extraits de ce blockbuster qui reste leur album le plus vendu.
Au niveau look, on donne dans le sobre, Billy et Hank portent tous deux des combinaisons de mécaniciens automobiles tandis que les amplis et les guitares sont peints aux célèbres couleurs bleu ciel et orange qui étaient celles portées par le team d’endurance « Gulf Mirage qui a brillé aux 24 Heures du Mans en 1975 avec le modèle GR8-Ford Cosworth piloté par Jacky Ickx et Derek Bell. Je m’en souviens très bien, j’y étais. En faisant ce choix, Billy Gibbons marque une fois de plus sa passion pour les voitures d’exception dont il est un grand collectionneur. Voilà, comme ça tu ne diras pas que tu n’as rien appris en lisant ma revue.
Au niveau de la batterie, Matt Sorum, ex-Guns & Roses et The Cult étant momentanément indisponible, c'est John Douglas, qui se démarque vestimentairement parlant de ses deux compagnons en portant une tenue plus « passe-partout. 
Comme le faisait si bien remarquer mon brother Digger, son jeu est différent de celui de Frank Lee Beard, batteur titulaire de ZZ Top, car là (Bruni) où Frank fait claquer les temps forts, John est plus léger : « Bien vu » !
Au point de vue de l'ambiance, c’est gagné depuis les premières notes. Avec un répertoire pareil, le trio rallie le public à sa cause, grâce à une set-list essentiellement « Blues Rock » et qui cible parfaitement les goûts de l'auditoire, très bon choix!.
 Billy Gibbons rallie les fans de la première heure, ce que beaucoup d’amateurs du groupe s’accordent à définir comme la période dorée du groupe et qui couvre les années 1971 «Rio Grande Mud » à 1979 « Degüello », ce dernier reste mon album préféré. On va même ressortir et dépoussiérer les vieilles recettes avec « Beer Drinkers and Hell Raisers » « Blue Jean Blues » ou encore « Francine » et le public réagit à chaque nouvelle proposition comme si on ne l’avait plus entendue depuis des années.
Cadeau pour terminer cet avant dernier concert de la tournée européenne avec « Thunderbird » et l’hymne absolu, le numéro un dans le cœur de tous les fans « La Grange » une version de près de 10 minutes qui clôture un excellent concert qui me ferait penser que ZZ Top devrait peut-être revenir vers ce genre de dépouillement scénique et parfois musical pour gagner en authenticité. 
Au cours de ces 100 minutes, je me suis demandé si Billy F. Gibbons n’est carrément pas devenu le meilleur cover band de ZZ Top au monde…
Mitch "ZoSo" Duterck