mardi 15 novembre 2022

Peter Frampton au Cirque Royal, Bruxelles, le 12 novembre 2022

 Peter Frampton au Cirque Royal, Bruxelles, le 12 novembre 2022

 Mitch ZoSo Duterck

 

PETER FRAMPTON + JACK BROADBENT – Cirque Royal, Brussels (BEL) – 2022.11.12
Après-midi relax à Bruxelles, farniente ? Pas tout à fait. Il faut quand même « far » un petit quelque chose, mais surtout, ne pas franchir la ligne. Du moins c’est ce qui est écrit sur le sol de ma chambre d’hôtel. Etant donné que les places de ce soir sont numérotées, ça ne sert à rien de se presser, comme disait le citron qui tentait de se suicider.
Nous ne passerons donc pas par la case départ et ne toucherons pas non plus 4.000 francs ! Sorry, vous ferez la conversion en Euros vous-mêmes, je n’ai plus joué au Monopoly depuis des lustres. La dernière fois c’était encore en francs belges, c’est vous dire si ça date. Donc : « rendez-vous directement au resto, etc, etc ». Oui, sur mon jeu à moi c’était un resto, pas une prison. Au menu ce soir ce sera, tradition oblige, un apéro fait d’un Martini Bianco (je suis dans un resto italien). Pour suivre j’ai opté pour une pizza Quatro Stagioni poussée par une assiette de fromages : Parmegiano, Pecorino et Gorgonzola. Zola… attends un peu… Zola c’était pas Emile ? Et les trois sœurs Gorgones, si ma mémoire est bonne, s’appelaient Euryale, Méduse (la plus célèbre) et Sthéno, non ? Si tu ne captes pas celle-là, retourne à tes cours de Mythologie Grecque, et si tu n’as pas eu cours du tout, continue, ça ne te manquera pas.
Bon, un Pineau des Charentes en guise de pousse-repas (puisque je n’ai pas pris de café), sortie à droite et hop, cinq mètres plus loin je franchis les portes du cirque. Gladiateur des temps modernes, armé de mon billet d’entrée électronique que j’exhibe, presque provocant, sur l’écran de mon téléphone portable, fin prêt à affronter la préposée qui vient de surgir de l’ombre où elle se mussait (comme disait Alfred). Armée d’un pistolet laser relié à un boîtier électronique., l’inconsciente pointe soudain son arme dans ma direction. Une feinte à gauche, elle suit le mouvement et je pars main droite vers la salle, non sans avoir au préalable fait retentir son boîtier d’un « bip » sonore qui lui signifie sa défaite. Bonne joueuse, elle nous souhaite une bonne soirée et se remusse, prête à surprendre un compétiteur moins expérimenté que moi. Je me trompe ou j’ai raison de penser que « musse » t’interpelle? Je suis bon prince et pour t’éviter la peine de chercher, je t’en livre la signification : Se musser signifie "se cacher". Cependant il s'agit d'une expression ancienne que l'on n'utilise plus que très rarement de nos jours. Exemple : Ils se sont mussés derrière une botte de foin afin d'être à l’abri des regards. Bande de petits saligauds va ! (N.D.L.R)
Set List:
01.Baby (Somethin's Happening.) [Somethin’s Happening – 1974]
02.Lying. [Premonition – 1986]
03.Lines On My Face. [Frampton’s Camel -1973]
04.Show Me The Way. [Frampton – 1975]
05.The Lodger. [Wind Of Change – 1972]
06.It's A Plain Shame. [Wind Of Change – 1972]
07.Georgia (On My Mind). [Ray Charles cover]
08.All I Wanna Be (Is By Your Side.) [Wind Of Change – 1972]
09.Breaking All The Rules. [Breaking All The Rules - 1981]
10.Black Hole Sun. [Soundgarden cover]
11.(I'll Give You) Money. [Frampton – 1975]
12.Baby, I Love Your Way. [Frampton – 1975]
13.Do You Feel Like We Do. [Frampton’s Camel – 1973]
14.Four Day Creep. [Humble Pie cover]
15.While My Guitar Gently Weeps. [The Beatles cover]
Entrée « B » rangée 8, sièges 234 et 236, je dis-çà à l’intention de ceux qui regardaient dans notre direction en se demandant qui pouvaient bien être ces deux-là, assis Entrée « B » rangée 8, sièges 234 et 236. Ça ne va pas être terrible pour les photos ce soir. Même Cédric avec son Sony compaq équipé d’un zoom 40 fois ne va pas avoir facile. Le mien ne zoomant qu’à 20 fois, ça va pixéliser à mort. Tant pis, si tu ne reconnais pas Peter Frampton, vu que tu n’étais pas là, tu seras bien obligé de nous croire sur parole si on te dit que c’est lui. L’ange, autrefois blond, cheveux longs, gueule d’amour, sourire ravageur et tout ce qui va avec est malade ! Merde, qu’est-ce qu’il a ? Le guitariste et chanteur britannique, aujourd'hui âgé de 72 ans, a révélé en 2019 être atteint d'une myosite à inclusions, une maladie dégénérative contre laquelle il n'existe à l’heure actuelle aucun remède. Pour que tu saches tout, voici des précisions sur cette saloperie, une de plus, qui frappe sans distinction aussi bien Peter Frampton que des anonymes. La myosite à inclusions est une maladie inflammatoire dégénérative rare des muscles squelettiques caractérisée par une faiblesse d'apparition tardive, qui commence soit par une atteinte des quadriceps soit des fléchisseurs des doigts et progressant lentement en affectant d'autres groupes musculaires des membres.
C’est terrible toutes ces saloperies qu’on chope maintenant. Quand on voit Peter arriver sur scène, traînant les pieds, soutenu par un roadie pour pouvoir rejoindre péniblement son tabouret, on comprend avec horreur de quoi il retourne et on préfère ne pas imaginer comment cela va évoluer. Notre homme qui a fait partie de The Herd ou évoluait également Andy Bown, futur claviériste de Status Quo quittera le groupe pour rejoindre Humble Pie où il officiera aux côtés de Steve Marriott avant de tenter sa chance en solo avec le succès qu’on lui connaît. Ce soir, il n’est pas là pour s’apitoyer sur son sort comme pourraient penser certaines personnes en voyant défiler les images de la vie du musicien hyper doué, sur l’écran de scène pendant l’intro du concert. Non, ce soir, Peter Frampton est venu nous dire au revoir, et peut-être même pire encore : Adieu ! Il était venu pour la première fois à Bruxelles en 1976, auréolé de toute la gloire de son double album « Frampton Comes Alive » l’album en public le plus vendu de tous les temps. Et ce soir c’est à Bruxelles qu’il nous quitte. C’est le genre de boucle qu’on aimerait ne jamais avoir à boucler.
C’est donc à un concert « assis » contraint et forcé que nous allons participer, mais quel concert ! Mis à part l’un ou l’autre enchaînement, Peter nous fera le récit de chaque titre joué, toujours avec humour et gentillesse. Il nous promènera au travers des différentes étapes importantes qui ont jalonné sa carrière et sa vie. Jamais il ne se cachera, parlant sans pudeur de la sainte trilogie « Sex-Drugs & Rock ‘n’ Roll » dans laquelle tellement de musiciens se sont perdus jusqu’à la destruction; à l’anéantissement total pour d’autres. Pendant plus de deux heures Peter Frampton nous fera revivre tous les souvenirs de nos chères années ’70 au travers de chansons immortelles qui en marquent le cours de leur empreinte à jamais. Très grosse ambiance de la part d’un public venu nombreux saluer ce très grand auteur compositeur et interprète qui rendra hommage à son pote Chris Cornell par le biais de sa version de « Black Hole Sun » Humble Pie ne sera pas oublié avec le puissant « Four Day Creep ». La foule en délire fait une longue standing ovation à son héros. C’est avec « While My Guitar Gently Weep” du regretté George Harrison que Peter resté seul sur scène nous salue longuement, comme si ne pas partir l’aidait à garder l’envie de se battre... Encore.
The stars are out and shining
But all I really wanna know
Oh, won't you show me the way, everyday
I want you to show me the way, yeah
Mitch “Zoso” Duterck