jeudi 17 juin 2021

Oslo Tropique EP Oslo Tropique

 Oslo Tropique EP Oslo Tropique

 

Les Jeudis du Rock

 

par Michel

A Toulouse, les jeunes sont cultivés, à l'instar d'Oslo Tropique, né en 2019. les ex - MESS (  Christophe Rymland : Chant / Guitare / Claviers et Megane Fleger-Rymland: Guitare / Claviers) , ou [Camera] ( les mêmes+ Frédéric Sagon ( guitare) ou, encore,  Commandos Percu ( Metty Benistant, batterie) auraient pu choisir Silence Assourdissant , Douce Violence, Raciste Tolérant ou Fidèle Mécréant, comme nom de groupe,  mais non, ils ont préféré le climatique, Oslo Tropique, faut dire, comme le disait si bien  Jacques, que c'est plus smart que glacier brûlant qui fait fluide glacia,l vachement pâteux.

Donc les mousquetaires et milady, en pleine pandémie ont l'idée saugrenue de sortir un EP, ils n'ont pu s'entendre pour le baptiser, Claude, un enfant du  païs avait bien proposé 'Occis l'Otan' , refusé à l'unanimité.

Très vite, quatre morceaux sont mis en boîte par Serge Faubert  au studio  de l'Imprimerie, Lionnel Buzac s'étant chargé du mélange de sons.

Tracklist:

Les Grands Palaces.

The Dead Will Tell

Un Pavé dans l'écran.

Aquarium.

Line- up:  Christophe Rymland  guitare et chant/ Megane Rymland  basse et choeurs/ Frédéric Sagon guitare/  Metty Bénistant, batterie.

 

La pochette est signée Emmanuel Delpix pour la photo et Luka Merlet pour le visuel.

Parlons-en de cet exercice stylistique...

Un fond bleu nuageux pour la partie supérieure où se lit le nom du groupe  en police d'écriture brisée, deux visages tronqués, affublés de lunettes de soudage Steampunk ( en promotion chez le boucher du coin,8,37€ si ru commandes 15 kilos de merguez) les faisant ressembler à un docteur Jekyll méchamment frappé, pour la partie centrale.

Le bas étant réservé à un paysage désertique, aride et sinistre.

Dali a apprécié!

Idée saugrenue de comparer les hypermarchés mammouth ( tu te souviens de l'enseigne, mais, oui, avec un clin d'oeil à Coluche: "Mammouth écrase les prix, Mamie écrase les prouts !" ) aux Grands Palaces?

Pas tant que cela, finalement, tous deux font rêver, le premier,  le consommateur alléché par les vitrines, le second correspond à l'envie de luxe, de confort, d'aisance, envie qui traverse quasi tous les esprits.

D'ailleurs que comptes-tu faire du fric que tu vas gagner mardi à l'EuroMillions?

A grands coups de riffs ravagés et massifs sur fond de drumming virulent , Christophe débite son message tandis qu'un choeur yéyé édulcore l'humeur agressive et l'impression d'être pris dans l'engrenage infernal.

Une certitude, tu vas sortir K O et fauché de chez Aufour ou Carrechan!

'L'amour et ses Fantômes.', non il ne s'agit pas du téléfilm starring l'appétissante Anne Heche, The Dead Will Tell, devenu " Les fantômes de l'amour" dans l'hexagone.

Certains soignent la rupture à coup de gnôle, d'autres s'apitoient et vont pleurnicher dans les jupes de maman, l'homme décrit dans cette chronique passionnelle manifeste son désarroi et son dégoût en se promenant, la nuit, dans la ville, agressive et bruyante, à la recherche de celle qui l'a plaqué, ... j'aimerais tant saigné quelque part... qu'il dit en croisant ambulances et voitures de flics, tout ça sur background sonore tonitruant et décapant.

Déchirant!

Paris, en 1968, les pavés volent, les CRS encaissent, Cohn-Bendit était encore catalogué d'anarchiste. 2021, le combat n'est plus uniquement dans la rue, pour se révolter il faudrait jeter 'Un pavé dans l'écran', ce tube cathodique qui nous abrutit, nous inféode, nous assomme, et il ne s'agit pas uniquement de Hanouna, les financiers, les politiques corrompus se sont emparés du journal télévisé pour transformer les news en vile propagande ou en publicité fallacieuse, de qui se fout-on?

La rue m'attend, la rue m'appelle,  people have the power, clamait Patti Smith!

Là où ' Revolution Rock' des Clash sonnait reggae, 'le Pavé dans l'écran' d'Oslo Tropique joue à fond la carte rock colérique:  guitares cinglantes, basse JJ Burnel et batterie qui plombe sans répit, à la manière d'un Keith Moon déchaîné.

Sulfureux! 

Virage aquatico-psychédélique avec la dernière plage,  'Aquarium'  introduite par une basse post-punk bien groovy.

On se pose des questions, qui est dans le bocal, l'homme?  le poisson?

Qui regarde qui? 

Qui est qui?

On est tous un peu borderline, non?

Et ce bruit de fond, tourbillonnant.... un  maelstrom  qui va tous nous emporter au fond d'un océan bourré de déchets !

 

Oslo Tropique nous livre un premier EP  qui interpelle et secoue tripes et neurones.

Une bonne nouvelle, car avec le long confinement, une morne torpeur s'était emparée de nos corps et de nos cerveaux!