mercredi 11 décembre 2019

Doris Bula et Vincent Blanchet à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 10 décembre 2019

Doris Bula et Vincent Blanchet à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 10 décembre 2019

Le 10 décembre, La Passerelle de Saint-Brieuc propose le Trio Joubran.
 Avant la prestation du groupe palestinien, le public est invité pour un Jazz au Bar, gratuit, donné par Doris Bula (voix) et Vincent Blanchet (contrebasse et voix).
Ce dernier apéro-jazz de 2019 est proposé par la scène nationale de Saint-Brieuc en collaboration avec  La Villa Carmélie, le Conservatoire de la même cité, où  Doris Bula et Vincent Blanchet sont enregistrés comme étudiants.
Les deux protagonistes ont des planches, Doris a fait partie de Duchesses ( elles sont quatre habitant le duché de Tours), certains l'ont entendue au sein du trio Accalmie, avant qu'elle ne décide d'émigrer vers le pays breton.
Vincent, a, quant à lui, quitté Grenoble pour les terres de  Breizh, il a joué ou joue avec Poivre et Cel, Kia Ora, en duo avec la pianiste Lise Van Dooren ou avec son propre quintette.
Le programme de cette avant-soirée prévoit des standards du jazz présentés sous l'étiquette ' less is more', l'économie de moyens n'étant pas synonyme d'incompétence ou d' impéritie!
 Le public l'a bien compris et a chaleureusement applaudi les intervenants au terme d'une prestation luminescente.
Une immersion dans les années trente pour débuter le récital,  'Why  don't you do right',  composé par Kansas Joe McCoy, gros succès pour Peggy Lee et remis au goût du jour grâce à  la version langoureuse d' Amy Irving, reprise dans ' Who framed Roger Rabbit', ouvre le bal.
Le duo nous offre une belle adaptation,  toute en retenue et finesse.
'East of the sun' ( and West of the moon) date de la même époque, t'as le choix ente Ole Blue Eyes, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Diana Krall, Stacey Kent et quelques centaines d'autres comme présent de Noël pour ta belle-mère , c'est plus sympa qu'une lotion anti-rides.
Mon coeur est à papa, susurrait la divine Marilyn/Lolita  dans 'Let's make love ' de George Cukor, ' My heart belongs to Daddy' demeure un immortel de l'American songbook.
Le travail minutieux de la contrebasse et le chant délicat rendent justice au titre de Cole Porter.
Ils enchaînent sur la romance ' Stars fell on Alabama'.
 Clair de lune, magnolias, une pluie d'étoiles, toi et moi, embrasse-moi!
Existe-il une voix plus veloutée que celle de Nat King Cole?
Son ' Straighten up and fly right' n'est peut-être pas son titre le plus caressant,  mais ce swing acrobatique groove délicieusement; même sans la guitare d'Oscar Moore.
Place au gospel/ blues 'John Henry' l'homme au marteau qui a défié la machine avant de mourir au bout de son effort.
Doris martèle la contrebasse de son compagnon pour rythmer le travail du prolétaire, Vincent cesse de pincer les cordes et bat des mains, il est imité par le public qui conduit le morceau à son terme tragique.
La seule entorse aux classiques américains sera une reprise de la merveilleuse Cyrille Aimée.
'Nuit blanche'  te  refile some goosebumps en te renvoyant vers le swing d'un Claude Nougaro.
Voilà, Saint-Brieuc, that was it!

Un rappel s'impose avant de se dire au revoir, 'Bye bye blackbird' s'avère un choix judicieux, le public accompagne le duo en fingersnapping epour ensuite se diriger vers  le Théâtre Louis Guilloux pour la fratrie Joubran.