dimanche 25 août 2019

Nebraska et The Rumpled au Foodtruck Festival Saint-Quay-Portrieux, Esplanade du Port d'Armor, Saint-Quay-Portrieux, le 23 août 2019

Nebraska et The Rumpled au Foodtruck Festival Saint-Quay-Portrieux, Esplanade du Port d'Armor, Saint-Quay-Portrieux, le 23 août 2019

Quatrième édition d'un festival mariant plaisir des papilles, art de rue et musique.
Pendant trois jours, il va y avoir de l'ambiance sur  l'Esplanade du Port d'Armor à Saint-Quay-Portrieux. La ville, A'typik et Crosslight Global Entertainment, ont préparé un programme éclectique devant satisfaire les plus difficiles.
Le vendredi, le menu musical est composé d'un DJ et de deux groupes aux horizons différents: Nebraska et The Rumpled.

Après un soundcheck pointilleux, Nebraska démarre son exposé avec un léger retard.
Comment?
Bruce Springsteen, non, un quartet mixte, parité respectée, deux plus deux, ayant foulé une première scène en 2016 ( à Saint-Ouen).
Côté filles, tu as Bérangère Prévost à la guitare et secondes voix et Amélie ( Pnd dit sa page perso sur la toile) aux lead vocals et keys/ côté garçons: Rico Fuego, non, il n'est pas pompier, à la basse et choeurs et Gabriel Vigne ( oublie le Sauvignon) à la batterie.
Genre?
Rock Wave, annonce la page FB.
On ajoute sans être plus précis: indie mixant post punk, psychédélisme, new wave, cold wave, shoegaze  ...
Enregistrements?
Des EP's : le dernier  'Soldier On'  .
'Western monsters' ouvre, le phrasé Grace Slick d'Amélie renvoie vers l'underground aux saveurs acides  de la fin des sixties, la lenteur étudiée du morceau et l'atmosphère étouffante auront ravi les fans d'un rock lancinant et ombrageux.
'The Rise' se montre plus catchy , le petit côté pop à la KT  Tunstall n'est pas pour nous déplaire.
Une basse postpunk amorce le sautillant 'Fearless' et comme tu affectionnes la géométrie, tu traces un parallèle avec Siouxsie.
Le public, attablé devant un  hamburger ou un fish and chips, prête une oreille distraite au discours de Nebraska, ce qui n'a pas échappé à Rico, Burt Reynolds pas rasé, qui, invariablement, prie la foule de se rapprocher de la scène.
'Panorama point' précède 'Soon' qui nous  propose une balade indie by the river , les deux filles chantent à l'unisson, le paysage est reposant, tu glisses une main dans le cours d'eau tout en  mâchonnant un brin d'herbe.
Saint-Quay, tu peux bouger, la suivante ( 'In the middle of something') le permet .
Clac, bordel, problème, un blanc, on reprend.
Le smithsien ' I T M O S' est reparti sur les bons rails.
Après l'obsédant 'Surrender'  vient  le nostalgique ' Seventeen' aux intonations Placebo.
Ton épouse t'a rejoint et murmure, c'est qui, c'est pas mal du tout....
T'as failli répondre les Pretenders, tu sais qu'elle ne t'aurait pas cru, sur ce, Amélie déclare qu'il en reste deux.
'Tropical love' ,written by Amélie Pinaudeau, elle lance ...you woke me up... et pas en douceur, ça cogne.
La litanie merch habituelle précède 'Beating sun' un uptempo ensoleillé.
Rideau,  chouette band!

On te dit Celtic Punk Rock, inévitablement ton esprit propose l'Irlande, l'Ecosse, l'Angleterre, les States, la Bretagne, mais il ne lui vient pas à l'idée d'avancer l'Italie, et pourtant The Rumpled est originaire de Trento.
En feuilletant sa biografia, tu lis: Sotto il moniker The Rumpled si nasconde l’eclettica Irish Folk-Rock band nata a Trento nel 2013.
En 2015 sortait l'EP ' The Rumpled Folk Band', un premier album ,'Ashes and Wishes', voit le jour en 2018 et tout récemment, le groupe libère l'EP 'Grace O'Malley' .
Leur répertoire se compose de reprises et d'originaux.
Ils sont six sur scène: le géant,  Marco Andrea Micheli - voce/Barbe Rousse,  Davide Butturini - chitarra acustica, chitarra elettrica, cori/ le plus discret, Luca Tasin - basso, cori/ les plus belles jambes, Patrizia Vaccari - violino/ le mieux caché, Michele Mazzurana - batteria, cori et l'énervé Tommaso Zamboni - fisarmonica ( = accordéon).
Avant de s'y mettre, les musiciens forment un demi-cercle autour de la batterie qui déclenche la mise à feu, le violon embraye, l'intro promet un spectacle haut en couleurs.
Le basketteur se pointe,la clique a attaqué  une plage exubérante , ' Rumpled time'.
Flogging Molly, les Pogues, les Dropkick Murphys, BogZH Celtic Cats, il y a de tout cela dans leur ragoût.
Ils enchaînent sur la gigue épileptique  'Song of Ill Repute' ouvrant le dernier EP.
A tes côtés, les bouffeurs de hot dogs, de crêpes salées, de frites grasses et autres mets dégoulinants, se sont mis à rebondir comme des kangourous, trois femmes de corsaires, aussi sobres que le Capitaine Haddock après douze heures d'abstinence,  viennent encourager la foule à hurler, sauter et battre des mains, la fiesta bat son plein.
Au galop, signore et signori, 'The Ugly Side' , ' Country Clare' et le traditionnel ' Whiskey in the jar' ( bizarre pour des buveurs de grappa) se succèdent.
Francine vient  t'écraser trois orteils, elle sourit niaisement, bégaye un timide désolé puis s'en va cascader plus loin aux sonorités de la 'John Ryan's Polka'.
Toujours en mode super upbeat ils proposent 'If I should fall from grace with God' suivie d'une Irish drinking song ayant beaucoup plu à une rouquine tâtant de la Coreff.
' Bang' , 'Fearless and brave' , ' Just say no' et ' Grace O'Malley' défilent.
Tout le monde tient la forme, musiciens et public, une bonne humeur générale règne, les étoiles  flirtent avec la lune, Olive glisse à Popeye, tu m'aimes, il n'a pas entendu et est parti se commander une blonde.
Après ' I wanna know' vient le fameux ' Galway girl' de Steve Earle.
Promenade achevée,  on reprend le cours des gigues effrénées.
Marco, je sue, pleurniche l'accordéon, my kingdom for a towel, on lui refile un mouchoir et le combat reprend, ' Seven deadly sins', 'Jig of Death' à réveiller les moribonds, ' Don't follow me' , une version italo /mafioso/irlandaise de ' Cotton-eyed Joe',  ' Tell me Ma', 'I'm shipping up to Boston', pendant lequel, un pirate aussi beurré que ton beau-frère le jour de tes noces, vient exécuter un numéro sur scène, le ' Drunken Sailor' est pour lui,  évidemment , ' Feeling fine'  et, enfin,  un dernier mash-up.
  Le leader nous propose de sauter jusqu'à toucher le sommet de la Tour Eiffel, t'avais pas de ressorts sous tes espadrilles, tu t'es élevé de 22 centimètres.
Il est l'heure de prendre congé, on se quitte en italien avec ' I Cento Passi' des Modena City Ramblers.
En douce, tu te faufiles vers la sortie pour éviter la bousculade et c'est du haut de la plage de la Comtesse que te parviennent les dernières mesures d'un show turbulent.